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Les araignées et le parasitisme
vendredi 16 janvier 2009

Comme tous les êtres vivants, les araignées sont victimes de parasites. Parfois elles les sentiront à peine et parfois elles en mourront...

Qui sont ces parasites ? Quelles sont leurs tactiques et quels sont leurs buts ? Qui sont les victimes ?

Ces questions vont être abordées dans cet article. Au travers de définitions, d’exemples et d’illustrations nous pourrons prendre conscience de l’étendue du sujet, de sa complexité et des fabuleux mécanismes mis en place.

Cet article n’a pas de prétentions scientifiques. Il s’agit d’un travail de synthèse d’informations trouvées sur différents supports.

Marina CHAVERNOZ - 01/09

Les pseudoparasites :

Sans le cas des araignées, les pseudoparasites parasitent les cocons. Le parasitisme des cocons est le plus simple à expliciter ! La survie du parasite dépend de sa capacité à pénétrer à l’intérieur du cocon afin de se repaître des réserves nutritionnelles que représentent les œufs et/ou les larves. Pour ce faire, celui-ci doit tout d’abord échapper à la surveillance de la mère et ensuite réussir à pénétrer dans la soie constituant le cocon. Ce parasite est soit une larve soit une femelle adulte qui veut pondre.

Le plus curieux est que la mère laisse souvent faire. Elle semble incapable de réagir voire de détecter le danger.

Les familles parasites de cocons ne sont pas très nombreuses.

Parmi les cas observés se trouve un Ichneumon du genre Tromatobia (Ichneumonidae, Hymenoptera) ). Ce genre est spécialisé dans le parasitisme d’araignées. Tromatobia ovivora est quant à elle spécialisée dans les cocons d’Argiope (Araneidae) .

Photo de Tromatobia sp.
Photo de Tromatobia sp.
Tromatobia sp.
Bel exemple d’une Tromatobia sp. en train de parasiter un cocon d’Argiope
Auteur : Franck Becquart

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Photos extraites d’une discussion sur le forum : hyménoptère parasitant un cocon d’argiope.

Les Ichneumon parasitant des cocons d’araignées sont assez nombreux. On peut aussi citer le genre Gelis qui s’attaque aussi bien à des Agroeca (Lycosidae) , qu’à des Linyphia (Linyphiidae) et à des Tetragnatha (Tetragnathidae) . Les Ichneumons pondent un grand nombre d’œufs dans un seul cocon mais, généralement pas plus de 5 parviennent à maturité.

La pensée première est que les larves d’Ichneumon mangent tous les œufs mais c’est très loin de la réalité ! Il a pu être observé que sur les espèces les plus vulnérables, seulement 50% des œufs sont détruits. Finalement, cela paraît logique : il faudra bien que la descendance des larves trouve des hôtes. Donc, pour trouver des hôtes, il suffit de ne pas tout détruire...

Il est très important pour la femelle Ichneumon de pondre dans un cocon au bon moment. Il ne faudra pas que la larve soit encore dans le coin au moment de l’éclosion des araignées ! Sinon, les rôles seront inversés.

En Inde, un hyménoptère chalcidien, Tachinobia repanda (Chalcididae, Hymenoptera) , parasite les cocons d’Argiope pulchella (Araneidae) .

Sont aussi connues des espèces de Mantispes (Neuroptera) dont les larves recherchent des cocons d’araignées. Plusieurs familles, à travers le monde, ont été répertoriées comme étant des hôtes de Mantispidae . Entre autres, il y a les Lycosidae , les Philodromidae , les Salticidae , les Anyphaenidae , les Theridiidae et les Agelenidae . Des cocons d’orbitèles parasités ont aussi été signalés.

Là aussi, on pourrait penser que la larve de Mantispe mange tous les œufs mais c’est, encore une fois, très loin de la réalité ! En fait, le taux de survie des œufs est assez élevé. Steven M. Roble, du Museum of Natural History and Department of Systematics and Ecology de l’université du Kansas, signale avoir trouvé 95 œufs survivants dans un cocon de Lycosa rabida parasité par Mantispa viridis.

Mantispa sp
Mantispa sp.
Auteur : Dimitri Geystor
ref : 11516

Les Mantispes ont deux techniques pour parasiter leur hôte : l’attaque de front et la ruse ! L’attaque frontale consiste en la perforation de la soie constituant le cocon. La ruse consiste quant à elle, à faire de « l’araignée-stop » ! C’est à dire que la larve va trouver une femelle, grimper sur son dos et se loger au niveau du pédicelle (jonction entre l’abdomen et le céphalothorax, inaccessible pour l’araignée). Ainsi, elle pourra s’incruster dès la création du cocon.

En attendant la création du cocon, la larve va pouvoir se nourrir de l’hémolymphe de l’araignée (elle sera alors un ectoparasite de l’araignée...) (Redborg KE. 1998).

La larve de Mantispe va muer une fois à l’intérieur du cocon. Les pattes disparaissent presque lors de cette mue. Une partie de son organe buccal s’est modifié pour pouvoir percer les œufs et aspirer la substance nutritive. La nymphose aura aussi lieu à l’intérieur du cocon mais l’émergence se fera à l’extérieur ! La nymphe est suffisamment mobile pour quitter le cocon juste avant l’émergence.

Quelques diptères parasitent eux aussi les cocons d’araignées.

En particulier les larves de diptère de la famille des Chloropidae (Diptera) . Par exemple, il y a les genres Speccafrons, Gaurax, Pseudogaurax, Siphonella et bien d’autres encore...

Le genre Pseudogaurax est connu pour parasiter les veuves noires (Theridiidae) aux État-Unis. Le femelle Pseudogaurax pond à l’intérieur du cocon alors que celui-ci n’est pas encore fini. Une fois le cocon fini, la larve pourra éclore et manger une partie des œufs. Cette fois-ci, une partie des œufs d’araignées est gardée intacte mais pas uniquement pour préserver la nourriture de la descendance. En effet, cette dernière est incapable de percer le cocon pour s’en extraire. Elle compte donc sur les jeunes araignées. Ces dernières ne mangeant pas encore (afin d’éviter le cannibalisme avant la dispersion), elle ne risque rien.

En Inde, Sarcophaga banksi, Sarcophagidae , parasite les cocons d’Argiope pulchella (Araneidae) . Aux États-Unis c’est Sarcophaga davidsoni qui est connu.

Parmi les familles suivantes se trouvent aussi des amatrices d’œufs d’araignées : Calliphoridae , Drosophilidae (un genre connu est endémique à Hawaï : Titanochaeta), Ephydridae (par exemple Trimerina madizans) et Phoridae .

Parmi les Phoridae, se trouve Phalacrotophora epeirae qui est connu pour parasiter les œufs de nombre d’espèces différentes d’araignées. On dénombre Gasteracantha cancriformis, Larinioides sclopetarius, Nuctenea sp pour les Araneidae . Mimetus notius pour les Mimetidae . Pityohyphantes costatus pour les Linyphiidae . Et enfin Phidippus audax pour les Salticidae .


Dernière mise à jour :
mercredi 9 mars 2022