[Leiodes sp.] Un amateur de champignon

Insectes à élytres, les scarabées, coccinelles, charançons, carabes, etc. forment l'ordre le plus diversifié au monde.

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J.C Freeman
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Message par J.C Freeman »

Bon, j'ai pris le temps de prendre une photo du Leiodes discontignyi (Brisout de Barneville, 1867) disséqué (mais l'édéage est pâle) , et déterminé par un collègue averti. On voit bien qu'il ne s'agit pas de la même bête. :roll:


Image
J.C FREEMAN : France : Assat : 64067 : 31/01/2002
Altitude : 210 m - Taille : 3,6 mm
Réf. : 266211
"L'insecte vaut un monde: ils ont autant coûté"

Alphonse de Lamartine

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paulex75
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Message par paulex75 »

Merci Jean-Cyril pour la photo. Je suis bien d'accord avec vous deux, ces deux Leiodes n'appartiennent pas à la même espèce et la détermination au sein de ce genre n'est pas du tout facile !
Mes considérations sont basées sur trois documents : la vieille clé du Portevin, la révision des Leiodini de Daffner (1982) et bien sur le CCF de Marc Tronquet. Si vous avez d'autres sources, merci de les partager.
Le premier caractère de la clé du Portevin qui permet de sélectionner le sous genre Oreosphaerula (item 62 page 552 du tome I), ou Oosphaerula chez Daffner (deux noms générés par Ganglbauer), me parait plus visible sur mon exemplaire. Il s'agit de l'échancrure courbe de la base du pronotum et des angles postérieurs aigus appliqués sur la base des élytres.
Mais cette clé est-elle encore pertinente malgré la connaissance du genre Leiodes par Portevin ?
Si on regarde la révision de Daffner les dessins sont faciles à utiliser (schémas 394-397 page 116 pour l'espèce L. discontignyi) , mais ma pauvre compréhension de la langue allemande rend la pratique des clés problématique.
La forme de l'habitus (schéma 397) montre une forme amincie en pointe de l'apex élytral, particularité qu'on ne retrouve chez aucun de nos deux exemplaires. Ce caractère ne figure pas dans la clé du Portevin. J'ai aussi fait des comparaisons entre les schémas de l'antenne et de la patte postérieure (schémas 395 et 396) avec des agrandissements de nos photos (plus facile avec l'exemplaire de Jean-Cyril car la photo est de meilleure qualité), ces comparaisons ne sont pas trop mauvaises.
Quel est la qualité du travail de Daffner ? Pourquoi ses changements de nomenclature n'ont pas été repris dans le CCF ? Est ce qu'il existe d'autres études sur le genre Leiodes ?
L. discontignyi semble une espèce peu commune (Sainte Claire Deville note dans son catalogue ne pas l'avoir vu), la probabilité de capture même si nous sommes dans la bonne région est donc faible ?
Qui dispose d'un matériel de comparaison suffisant et fiable ?
Si on suit cette piste il reste une question importante : que faire de ces deux espèces ?
Compte tenu des difficultés à identifier les mâles que dire des femelles ! Sait on si le dimorphisme sexuel affecte d'autres parties du corps en plus des pattes postérieures (le pronotum par exemple) ?
Je précède votre demande et il me parait en effet utile de disséquer mon spécimen (pourvu que je ne perde pas l'édéage ... ça m'arrive parfois !).
Merci à tous pour vos réponses stimulantes.
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J.C Freeman
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Message par J.C Freeman »

Mon exemplaire est bien un discontignyi, outre nombre de caractères évidents donnés par la morphologie externe, Il a été disséqué et l'édéage est bien celui de cette espèce. J'en avais trois en collection et un à l'état de débris, mais il est vrai que j'ai beaucoup chassé en sud Béarn, dition élective de mes études comme je t'en ai déjà parlé, et possède en conséquence pas mal d'espèces de coléoptères de la région en référence. A noter qu'un exemplaire était du 65 ; il a été donné en desiderata au déterminateur, mon collègue et ami Jean-Philippe Tamisier, qui s'intéresse au groupe depuis un bon nombre d'années. 64 et 65 donc comme indiqué dans le CCF. Tu remarqueras quand même que l'apex élytral est particulièrement acuminé, il suffit pour cela de le comparer à ceux des habitus du site polonais : http://cassidae.uni.wroc.pl/Colpolon/lista%20rodzin.htm. A ta décharge, je reconnais que ce caractère dans le dessin du Daffner est exagéré, mais tu remarqueras aussi que le pronotum et la tête correspondent bien à ceux de mon exemplaire. A maintes reprises, j'ai pu me rendre compte que c'est lorsque les caractères valides sont présents en grande majorité et excluent des espèces alternatives, qu'on peut entériner une détermination. La nature est variable, les dessins peuvent être une exagération du réel. J'ai beaucoup hésité avant de délivrer cette donnée au forum, hormis ceux de ma collection, l'espèce n'a pas été beaucoup observée depuis sa description, mais ton post méritait une réponse. Quant au Daffner, dont j'ai diffusé le PDF en son temps dans un outil de partage, il reste la référence pour la détermination des Leiodes. Tu peux oublier Portevin. :roll:

Voici les parties de la clé du Daffner, celles qui intéressent mon exemplaire, traduites, et tu verras que ces descriptions lui correspondent bien (Faut-il que je décolle mon exemplaire pour montrer la carène du mesosternum ? ) :

1 Mesosternum faiblement caréné, la carène s'étend des bord antérieur des mesocoxa, au bord antérieur du mesosternum à une hauteur uniformément basse (Fig. 103-105)

Lelodes s. str.

Mesosternum fortement caréné, , la carène s'étend du bord antérieur des mesocoxa jusqu'au bord antérieur du mesosternum et descend en pente raide (Fig. 106-108)

Oosphaerula Ganglbauer



Base du pronotum découpée en arc plat. Angles posterieurs du pronotum aigus étirés vers l'arrière .. Espèces non ailées ..........................2

Base du pronotum coupée droite. Angles posterieur du pronotum droit ou biseauté régulièrement vers l'avant. Espèces ailées ............ 9

2 - Tête sans ou avec seulement 2 points plus gros sur le front (un point médian n'est parfois pas pris en compte) ............................;.................... 3

- Tête avec 4 point plus grands sur le front-.............4

3 - 3,2 - 3,5 mm de long. Tête et pronotum très fins et larges, à ponctuation à peine visible

discontignyi (Brisout

- 1,6 mm . Tête et pronotum fins. Ponctuation de la tête dense et bien visible

rosai n.sp
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Alphonse de Lamartine
paulex75
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Message par paulex75 »

Merci Jean-Cyril pour ces précisions.
Je ne souhaite absolument pas remettre en cause ni tes mérites ni tes trouvailles, ce qui est scientifique est réfutable et c'est un excellent levier pour progresser. J'ai donc pris bonne note que pour ce genre il faut utiliser la clé du travail de Daffner. Je vais donc la traduire car il me semble que c'est de l'allemand assez simple quand on connait le vocabulaire entomologique. L'extrait que tu m'as envoyé et dont je te remercie ne peut me servir puisque mon exemplaire n'appartient pas au sous genre Oosphaerula puisque ce n'est pas discontignyi. J'ai aussi noté que les schémas de Daffner sont parfois approximatifs (à moins qu'il ne s'agisse de variabilité intra spécifique ?) et j'espère que les dessins d'édéages sont plus stables. En dernier recours je contacterai Jean-Philippe. Si tu as les réponses aux questions qui parsèment mes messages merci d'avance pour tes réponses.
Merci aussi à Claude pour sa patience et sa bonne volonté.
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SECQ Michel
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Message par SECQ Michel »

Bonjour les amis,
je suis toujours étonné de constater que l'auteur E. BARTHE est rarement cité concernant les Leiodidae de France, alors qu'il a pondu un ouvrage assez conséquent sur cette famille !
Sans doute, la raison est le manque de figure dans ce bon document.
Famille XIV Liodidae 1920-1922, Miscellanea Entomologica, Vol. XXV (3) à Vol. XXVI (5).
:lol: :lol: :lol:
"je m'étais senti un goût prononcé pour l'étude de cette famille et je m'en occupais avec prédilection" (S.-A. de MARSEUL 1853, Essai monographique des Histérides, Ann. Soc. ent. Fr. : 131)
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J.C Freeman
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Message par J.C Freeman »

SECQ Michel a écrit : mercredi 26 août 2020, 17:01 Bonjour les amis,
je suis toujours étonné de constater que l'auteur E. BARTHE est rarement cité concernant les Leiodidae de France, alors qu'il a pondu un ouvrage assez conséquent sur cette famille !
Sans doute, la raison est le manque de figure dans ce bon document.
Famille XIV Liodidae 1920-1922, Miscellanea Entomologica, Vol. XXV (3) à Vol. XXVI (5).
:lol: :lol: :lol:
Oui, effectivement Michel, le Barthe est assez exhaustif . :D C'est le premier ouvrage que j'ai possédé sur le groupe.
paulex75 a écrit : mercredi 26 août 2020, 16:21
Merci Jean-Cyril pour ces précisions.
Je ne souhaite absolument pas remettre en cause ni tes mérites ni tes trouvailles, ce qui est scientifique est réfutable et c'est un excellent levier pour progresser.
Mon cher Patrick, je n'ai jamais pensé une telle chose, serait-ce de la dénégation ? :D
paulex75 a écrit : mercredi 26 août 2020, 16:21 J'ai donc pris bonne note que pour ce genre il faut utiliser la clé du travail de Daffner. Je vais donc la traduire car il me semble que c'est de l'allemand assez simple quand on connait le vocabulaire entomologique. L'extrait que tu m'as envoyé et dont je te remercie ne peut me servir puisque mon exemplaire n'appartient pas au sous genre Oosphaerula puisque ce n'est pas discontignyi.
Pour ce qui est des parties du Daffner que j'ai traduites, elles concernent aussi la distinction des deux sous-genres, ce qui te permettra par un examen du dessous de la bête de savoir auquel elle appartient, excluant de fait tout un chapelet d'espèces. Ces sous-genres cependant n'ont pas été repris par Miche Perreau dans le CCF ; cette absence de prise en compte est certainement argumentée dans le catalogue que cet auteur a publié : Catalogue des Coléoptères Leiodidae Cholevinae et Platypsyllinae. Mémoires de la SEF (Société entomologique de France ), n°4, 460 p. Or il se trouve que j'en ai commandé un exemplaire d'occasion ce jour, cela permettra peut être d'éclaircir certaines contradictions. Il est bien évident que j''en ferai part. Tout comme, je pense, plusieurs d'entre-nous seront intéressés par la traduction que tu feras de la clé du Daffner.

Bien amicalement,

Jean-Cyril
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Claude Chavand
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Message par Claude Chavand »

Merci aussi à Claude pour sa patience et sa bonne volonté.
.
De rien, pour moi c'est un vrai plaisir de participer, d'autant plus que cela aiguise mon sens de l'observation :D

Ceci dit je suis vraiment étonné du manque d'illustrations ou de croquis dans la plupart des publications; c'est pour faire plus sérieux ou pour permettre aux éditeurs de vendre des monographies ?
De même que je déplore que beaucoup de clés de déterminations soient "récursives", elles utilisent des comparaisons avec d'autres espèces en partant du principe que l'utilisateur possède déjà ces taxons :(
Un petit croquis par-ci par-là ne pourrait-il pas éviter ce problème ?
Un homme compétent est un homme qui se trompe selon les règles (Paul Valéry)
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Lysbeth d'Alys
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Message par Lysbeth d'Alys »

:up:
Lysbeth d'Alys

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