[Opsilia coerulescens] Opsilia coerulescens : larve de dernier stade.
Messagepar jules d'oc »
Et voilà un autre phytophage particulièrement intéressant ! à l'état imaginal cette espèce est largement répandue en territoire héraultais,mais sa quête à vue n'est pas aussi simple qu'il n'y parait,bien qu'inféodée aux Borraginacées dont elle mine la racine après un bref parcours au niveau de la tige (les oeufs déposés sont de siège sous cuticulaire);par contre la recherche des larves est très facile et leur présence trahie par des indices de surface caractéristiques (coupes rases de la tige centrées sur rosettes foliaires flétries,avec quelques exceptions pour les Vipérines à port rameux où 3 à 4 larves peuvent évoluer au bas des gros rameaux insérés sur la souche sans pour autant se mutiler) - la larve de dernier stade que je présente mesure 15 mm en extension et ne peut raisonnablement pas être rattachée à l'espèce voisine molybdaena qui n'a pas été reprise dans l'Hérault depuis un siècle et demi selon les auteurs de notre dernier catalogue.A noter aussi qu'une étude montpelliéraine (1979) sur ce foreur de tiges et de racines démontre la spécificité d'attaque des Borraginacées,susceptible de lutter en Australie sur une mauvaise herbe (Echium plantagineum L.) !
Et pour faciliter les recherches de ceux d'entre nous qui souhaiteraient obtenir des imagos issus de ces larves je reproduis l'un de ces indices de surface caractéristiques,en ajoutant qu'une récolte tardive peut être déconcertante,un cocon d'Ichneumonoide prenant la place de la larve très tôt parasitée et élaboré au moment où cette dernière entre en nymphose (en gros au cours de la première quinzaine d'avril) - le pourcentage de cet endoparasitoide a été évalué à 10 p.cent par les aureurs montpelliérains et je dois avouer qu'il m'est apparu bien plus important dans les stations que je visite dans le centre du département (et son nom ! Phaenolobus fulvicornis Gravenhorst...mais j'aurais bien été incapable de l'identifier)...
Merci à tous et pour illustrer ce post je représente un couple de O.coerulescens saisi sur Echium sp.,de chromatisme classique et en nette dominance dans l'Hérault où d'autres variantes peuvent être rencontrées;la var.jaune-verdâtre est bien moins commune,alors que par places domine la var.gris-noirâtre qui du reste est sur le forum.Sur le beau cliché présenté par Vin'S et discussions afférentes l'on a pas de peine à imaginer que ces formes mélanisantes,surtout lorsqu'elles sont de taille réduite,aient été naguère rangées hâtivement sous le vocable molybdaena...et pour présenter la var.jaune qui selon G.Sama serait le type du genre (Opsilia flavicans Mulsant,1863 = Leptura coerulescens Scopoli,1763) il me faudrait fouiller dans mes documents en argentique,les scanner,les retailler ! mais ce n'est pas mission impossible....
Après quelques recherches dans mes clichés anciens voici au moins l'une des représentations de la var.flavicans,mâle de 12 mm sur Echium sp.en bordure de l'Etang de Vendres,désolé pour le fond noir imputable au flash annulaire qui à l'époque ne me quittait pas...
Ayant revu mes captures afin de localiser ces bêtes je dois indiquer que parmi elles figurent 2 exemplaires atteignant à peine les 8 mm :il s'agit sans aucun doute d'O.coerulescens entièrement mélanisants (mâles probables),à téguments non frottés et à très légers reflets métalliques - décollés de leur paillette,l'apex mandibulaire est franchement bifide et d'accord avec Sat' pour voir là l'une des causes des fausses étiquettes molybdaena comme il l'a bien indiqué sur le forum voici peu...je vous en communiquerai une vue d'ensemble.
Représentation d'un imago potentiellement litigieux de O.coerulescens,var.mélanisante,à peine 8 mm du vertex à l'apex élytral et capturé sur Echium sp.en bordure de l'Etang de Vendres.