Si je comprends bien, la différence avec rustica, c'est la tache noire du pronotum qui est centrale (et ne touche pas la tête) voire absente ?
Mais j'ai quand même peu confiance aux critères coloriques. Y-a-t-il un vrai critère morphologique ?
D'ailleurs, j'en profite pour poser une question à Dasyto : je n'arrive pas à préparer correctement mes Cantharis, il sont toujours raides et très recroquevillés, alors que je les tue à l'acétate comme mes autres bêtes. Pire, le temps de leur manip sous bino, il sèchent très rapidement, et deviennent cassant : tarses et antenne sautent ! Cela n'arrive-t-il qu'à moi ? Que puis-je faire pour avoir des Cantharis corrects dans ma collec ?
Pour les caractères différenciant Cantharis fusca et rustica, il faut faire avec ce que l'on a.
Il y a bien deux espèces distinctes mais le caractère de la tache thoracique reste bon sauf dans les Alpes, où des formes mélanisantes des deux se singent.
Ici l'édéage n'est d'aucun secours, ni la spermatèque. Noël Magis a essayé une fois de trouver de meilleurs caractères mais n'a rien ajouté et en était revenu à la tache thoracique. C'est un exemple assez rare dans les Cantharidae où les pièces génitales fournissent des caractères excellents et très faciles.
Pour la préparation des Cantharidae, il n'y a pas de recette et chacun fait comme il peut.
Pour ma part, je récolte dans des petits flacons 100 ml (ex flacons d'Amoxocilline), bouchés liège, remplis de lianes de papier Sopalin, et avec 8 à 10 gouttes d'éther acétique. Un flacon par station (pas de bestioles suintantes Meloe, Timarcha dans ce flacon).
Le soir ou le lendemain matin, le matériel est placé sur couche de coton cardé, aligné et trié par espèces. Les spécimens sont déroulés à la pince souple, c'est à dire remis en extension. C'est en sorte un pré-étalage.
De retour d'expédition, la plus grande partie du matériel peut être observée sous le bino sans préparation.
Une partie est préparée sur paillette et pour cela il faut les ramollir. Les spécimens sélectionnés sont retirés de la couche de coton sous le bino (brucelle Dumont n°7), placés dans une chambre humide (boite genre Tupperware avec 1 ou 2 cm de sable mouillé) dans des coupelles pendant 6 à 48 heures selon la taille. Les spécimens sont ensuite immergés dans de l'eau déminéralisée quelques secondes puis essorés sur un peu de papier absorbant. Cela pour éliminer les exsudats ramollis et collants. On dispose d'une petite minute pour travailler à la dissection, l'étalage et le collage et si on a mal calculé son temps, on remet à tremper quelques secondes et on ré-égoutte.
Pour le matériel historique, je place la paillette dans une capsule de porcelaine avec un mélange eau et Ajax vitre (comme mouillant) que je chauffe mais sans ébullition. Après un petit quart d'heure, la bète s'est décollée, dégraissée, et assez souple pour une légère repréparation et remontage. Si dissection, l'abdomen seul est macéré à la potasse chaude.
Tout cela fut codifié par notre maitre et ancètre Guy Colas dans le Guide de l'Entomologiste.