[Haploembia solieri] Haploembia sp

Bonjour,

J'ai trouvé cinq spécimens de cette espèce autour de chez moi entre le 19 et le 23 novembre. J'en ai prélevé 1 en alcool à 70°, j'en ai relâché 1, j'en ai gardé 3 pour élevage.
Bien qu'on ne voit pas le détails des tarses postérieurs il s'agit de Haploembia. Tous les spécimens observés sont des femelles et tous sont dépigmentés comme la photo ci-dessous.

Thomas Lebard : France : Breil sur Roya : 06540 : 23/11/2022
Altitude : 490 m - Taille : 7 mm
Réf. : 315662

Thomas Lebard : France : Breil sur Roya : 06540 : 23/11/2022
Altitude : 490 m - Taille : 7 mm
Réf. : 315663

D'après les éléments que j'ai pu trouver, il peut y avoir 2 espèces présentes en France qui sont difficiles à distinguer... Pour cela voir :
KELLY, E. T., WHITTALL, J. B., & EDGERLY, J. S. (2018). Resolving two Haploembia (Embioptera: Oligotomidae) cryptic species: molecular data confirms parthenogenetic females can be distinguished by their antisocial behavior. Zootaxa, 4504(2), 225. doi:10.11646/zootaxa.4504.2.4 lien

Haploembia solieri est sexuée (on a donc mâle et femelle) et Haploembia tarsalis est parthenogénétique (on a donc que des femelles).
La coloration donne des éléments mais qui ne sont fiables que dans 80% des cas, ici toutes les femelles sont dépigmentées on serait donc plutôt sur Haploembia tarsalis. Le comportement semble plus fiable comme critère: Haploembia solieri est plutôt sociable et H. tarsalis plutôt pas. J'ai donc mis 3 de mes spécimens dans une boite de pétri et j'ai regardé quelles étaient les interactions lors des contacts entre les individus (une dizaine d'interaction observées). Encore une fois on retombe sur le comportement décrit dans la publication de Kelly et al. (2018) qui correspond à H. tarsalis c'est à dire que lorsque les individus entrent en contact ils rebroussent chemin.

Comme H. tarsalis n'est pas connu en France à l'heure actuelle et bien qu'il est très très probable que l'espèce soit présente sur notre territoire, je voudrais être sûr et certain de la détermination avant d'affirmer qu'on est bien en présence de cette espèce. J'ai donc contacté Janice Edgerly-Rooks pour lui demander comment prouver la présence de cette espèce en France et elle m'a dit qu'il était possible d'essayer d'élever des femelles pour avoir une nouvelle génération et regarder si cette génération est constituée uniquement de femelles on pourra dire que c'est bien une espèce parthénogénétique et donc Haploembia tarsalis et si on a les deux sexes on sera plutôt sur Haploembia solieri.

Sinon, je me suis un peu planté en mettant les photos dans la galerie, je n'ai pas trouvé comment indiquer le nom d'espèce au moment de charger les photos... désolé! Si un modérateur passe par là!

Je vous tiendrais au courant pour vous donner des nouvelles de mes élevages si jamais ça fonctionne! On verra! Mais je mets quand même une pièce sur tarsalis!

Bonjour
C'est renseigné en galerie...
Juvénile semble-t-il

Merci!

Je ne sais pas si c'est un juvénile, mais à cette période de l'année est ce qu'il peut encore y avoir autre chose que des adultes?
Je n'y connais rien malheureusement... Je vais voir si je trouve des infos sur les différents stades. Si tu as des docs je suis très intéressés!

Pas trop de doc, mais la taille et les antennes courtes et compactes iraient dans ce sens (si j'en crois tout ce qui a été dit ici ou là à ce sujet)

Bonjour Thomas

Ca dit quoi tes élevages ?

On a une nouvelle observation, qui ressemble fort au tiennes, mais largement hors de l'aire connue, affaire à suivre donc !

Bonjour,

Houla... j'ai laissé tombé depuis longtemps malheureusement. J'avais mis 4 individus de coté dans des boites et au bout de quelques jours je n'en ai retrouvé aucun. J'ai arrêté le massacre vu mon cuisant échec!
Je n'ai donc pas pu avancer sur cette question.
Dans mes souvenirs, maintenant lointains, je me souviens surtout qu'il n'y a pas de consensus sur la question Haploembia tarsalis / Haploembia solieri... Les deux espèces sont valides au sens du code de l'ICZN mais y'a du crêpage de chignon entre les Italiens qui ne tiennent pas compte des publis américaines et qui avancent une hypothèse complètement différente pour expliquer la présence d'individus parthénogénétiques et les Américains qui expliquent qu'il s'agit de deux espèces différentes... Du coup j'ai lâchement laissé tomber... Même si chaque fois que je recroise une de ces bestioles ça me démange de me replonger dedans...
J'avais aussi contacté d'autres naturalistes plus éclairés que moi sur le sujet. On en arrivait à la conclusion que, d'après les publis américaines, qui jusqu'à présent sont valides, on aurait bien les deux espèces présentes en France mais pas vraiment de moyens de tirer ça au clair... Je vais les relancer, au cas où... Mais comme, a priori, on a pas vraiment de nouveaux éléments... pas sur qu'on aille bien loin!

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