livre sur les Tabanidae

[christoophe]

Cet ouvrage est complètement différent de Chvala, car les clés sont inspirées du travail de Leclercq. Il y a aussi une clé sur les habitus, transversales par rapport aux genres, peut-être utile sur le terrain, à voir. Les illustrations de X. Carteret sont magnifiques, il m'a signalé une petite erreur sur Philipomyia aprica où les antennes sont entièrement orange sur l'illustration entière de l'espèce alors que le détail des antennes est correctement colorié un des critères pour séparer les deux espèces.
Il est prévu des suppléments chaque année pour l'atlas.

[latique]

A recommander donc ?

[profacaen]

Pour avoir lu maintenant la majeure partie de cet ouvrage, je reste un peu interrogatif sur le texte. Pour chaque espèce, l'auteur reprend la description princeps, puis propose des "observations" et la répartition géographique. La description princeps relève d'un travail de recherche non négligeable et présente un intérêt "historique" mais à mon sens n'aide pas réellement à la détermination (l'aide à la détermination n'est d'ailleurs pas nécessairement le principal objectif de l'auteur qui vise sans doute plus un but documentaire). Les observations sont en partie des descriptions faites par l'auteur à partir des échantillons dont il a disposé, mais relatent surtout les contradictions dans les ouvrages anciens, les querelles entre spécialistes, les erreurs de détermination, la "science officielle" en prend pour son grade. Alors faut-il recommander ce livre ? A mon avis oui pour les remarquables planches qui sont sans doute dans cet ouvrage la meilleure aide à la détermination, pour un investissement plus que raisonnable de 25,90 €.
Afin de relativiser mon opinion, je tiens à préciser que je n'ai qu'une connaissance très modeste des Tabanidae pour n'en avoir aujourd'hui déterminé que 9 espèces

[latique]

Je l'ai commandé.

[latique]

Reçu ce matin.

Premier inconvénient pour moi : le format ; 340 pages brochées au format 14x20 cm, ça ne tient pas ouvert.
Les 50 premières pages relèvent de l'entomo-philosophie, mais pourquoi pas !
La recherche n'est pas aisée. Par exemple, le genre Dasyrhamphis se trouve à la page 75 et l'illustration à la page 93, sans que ce soit dit.
C'est un défaut général et la table des matières n'aide pas, elle est totalement muette de la page 89 à la page 297 !
Il faut beaucoup feuilleter... pour trouver son bonheur, ou pas !

C'est vrai que les planches de dessins sont de qualité.

[christoophe]

Il y a une correction à faire p. 58 et p. 59.
Pour les entrées G1 et G2, il faut remplacer tubercule ocellaire par callosité inférieure.

Le texte corrigé:

G1 Bande frontale large, callosité inférieure lisse (groupe montana)
G2 Bande frontale étroite,callosité inférieure ridée ( groupe bimaculata)

[serge]

Bonjour à tous,
J’avais posté des remarques ailleurs. Je les reprends ci-dessous avec quelques modifications et ajouts :
Mes remarques sur le bouquin vont suivre mais je tiens d’abord à dire, la critique étant bien plus facile que l’art, qu’il s’agit d’un ouvrage remarquable et que ceux qui s’intéressent à ces charmantes bestioles ont intérêt à se le procurer.
Le livre traite uniquement de la sous-famille des Tabaninae, contrairement à ce que laisse entendre le titre de l’ouvrage, mais ce que confirme la page 53 : « II Clés dichotomiques (sous-famille Tabaninae) » ! Exit donc a priori les Chrysopinae et les Pamponiinae, qui ne seront pas traités dans la prochaine édition de poche ... mais peut-être dans un autre ouvrage ?
Page 21, P. Reumaux écrit « Pour les noms de genre comme pour les noms d’espèces, j’ai fait ce qu’il ne faut pas faire : suivre1. Je veux dire suivre l’usage dominant [...] dans la troisième partie, je n’ai pas quitté d’une semelle le terrain connu en donnant d’abord diagnose et description princeps de chaque espèce [...] ». Ces descriptions originales, traduites, et assez souvent données aussi dans leur libellé latin originel, sont un réel point fort du bouquin.
Première critique négative : c’est quoi l’usage dominant ? Chvala et al. ? Avec prise en compte de certaines options de Leclercq (pages 23-24 : « Quand Chvala et al. disent que Leclercq [...] ignore ou transgresse les règles qui définissent le statut de sous-espèce, ils ont raison ») ?
Dans le passage que je cite page 21, il y a un renvoi à une remarque : « Par exemple, le genre Philipomyia est morphologiquement aberrant, car les trois espèces européennes qui le composent sont indissociables du genre Tabanus ». Page 55, la clé des genres mène à Philipomyia en B1. Mais on cherchera en vain l’entrée par le genre Philipomyia dans la partie III (Description et répartition géographique des espèces), qui reprend pourtant tous les autres genres de la clé dichotomique. Les deux espèces apparaissent à la fin des Tabanus sous les noms de Philipomyia (Tabanus) aprica et P. (Tabanus) graeca pages 291 à 294. D’après la remarque 1 de la page 21, on s’attendrait logiquement à Tabanus (Philipomyia) apricus, Philipomyia étant considéré alors comme un sous-genre ... Je rejoins P. Reumaux sur la rigidité du code de nomenclature zoologique (ou plutôt la rigidité des dogmatiques qui l’utilisent) mais il faut tout de même respecter certains usages, en particulier celui de mettre le nom de sous-genre entre parenthèse après celui du genre ... La confusion est entretenue par le fait que les deux Philipomyia se trouvent dans la clé des Tabanus (page 69), rangés et accordés avec Tabanus (T. graecus et T. apricus) [alors que Glaucops et Dasyrhamphis ont leurs propres clés], ainsi que dans la clé de la série des taons jaune-rouge à dorsale noire, à nouveau rangés et accordés avec Tabanus. Heureusement, dans la table des espèces page 335, ils apparaissent bien comme des Philipomyia.
En l’occurrence, il faudrait soit une entrée pour le genre Philipomyia dans la partie III, soit considérer Philipomyia comme un sous-genre, mais ne pas faire un mélange qui sèmera la confusion dans l’esprit du néophyte s’intéressant aux Tabaninae.
Les planches en couleur sont magnifiques. Les cartes de répartition auraient pu être plus complètes si certains d’entre nous avaient eu connaissance du projet pour l’enrichir. Je viens de retrouver un mail que m’avait transmis un collègue. Le mail d’origine de Benoit Laudier date de fin août 2018, et contient le message suivant : « Madame, Monsieur, /Dans le cadre d'une recherche pour l'écriture d'un livre à paraître en 2018 chez un éditeur national, Patrick Reumaux (ici en copie) aimerait avoir à sa disposition des spécimens de taons (dans l'alcool ou secs) venant de la région du sud-ouest (occitanie - grand sud-ouest) de la France afin de compléter et finaliser l'écriture de son livre./Cette demande étant par ailleurs assez urgente./En avez-vous (ou vos collègues) et pourriez-vous lui transmettre directement à cette adresse :/Patrick Reumaux/10 rue du Royet /08130 Semuy/En vous remerciant pour votre attention./Bien cordialement./Benoit Laudier pour Patrick Reumaux ». Ce message n’étant pas arrivé à une période propice en ce qui me concerne, j’avoue être passé à côté ... Le dépôt légal de l’ouvrage date de novembre 2018 : on aurait quand même pu espérer être mis au courant plus tôt pour enrichir les cartes de distribution.
Dommage qu’il n’y ait rien sur les faunes récentes.
Dans la table des espèces et dans les monographies, on aurait aimé avoir le numéro de page de la planche correspondantes. Pour la troisième partie, la table des matière serait nettement améliorée si elle indiquait au moins la pagination des genres (voire des groupes d’espèces).
D’accord avec d’autres pour qualifier cet ouvrage d’atypique, bien que l’éditeur n’en soit pas à son premier coup dans le genre (cf. Les libellules d’Alain Cugno). La sélection d’amabilités entre les tabanologues est intéressante mais un peu déprimante si on se met dans la peau du néophyte qui va se demander dans quel pétrin il vient se fourrer !
Pour en terminer avec les remarques négatives, j’ai apprécié la « construction en archipel, comme le conseille René Char » de la partie I. Mais comme j’essaye toujours de me mettre à la place du néophyte, indiquer par une note dans Anatomiques 1 (page 27) que le daté « corselet » dans la description de Gobert (1881) correspond à « thorax » ne serait vraisemblablement pas superflu.
Bref, un bouquin indispensable pour qui s’intéresse aux taons mais qui risque d’être d’utilisation délicate pour les entomologistes débutants, surtout s’ils n’ont aucune expérience avec les diptères.

[serge]

Bonjour à tous,
Patrick Reumaux m’a confirmé qu’il y a le projet d’une nouvelle édition augmentée de quinze planches en couleur et comprenant tous les genres de Tabanidae, l’échéance de publication étant 2022. Ceux qui le souhaitent peuvent lui envoyer du matériel à l’adresse suivante : 84 Avenue de Wagram 75017. Il leur demandera l’autorisation de faire dessiner par Xavier Carteret les espèces à publier dans l'édition augmentée, avant de les renvoyer à ceux qui le désirent.