[Cacopsylla limbata] Psylle coloré

[pdavid]

Dans
https://www.researchgate.net/publicatio ... Psylloidea
Nombreuses espèces illustrées, dont :
C. elegantula, C. rhamnicola, C. saliceti et C. viburnum
Ainsi que Psylla alpina

[guillaume]

Merci pour les coups de pouces. Cette histoire m'a vraiment intrigué car c'est de toute évidence un Cacopsylla d'après la nervation, et le motif alaire est vraiment particulier, avec cette zone apicale fumée et la tache noire sur les veines Cu + Cu1b.

Malgré beaucoup de recherche d'images des espèces mondiales du genre, je n'ai pas trouvé d'espèce similaire illustrée. J'ai donc passé pas mal de temps à rechercher les descriptions de toutes les espèces de ma liste pour les éliminer 1 par 1. Et j'ai fini par trouver!

C'est la clef (non illustrée) "Identification key for the Central European Cacopsylla species" de Burckhardt qui m'a orienté, et qui donne pour l'espèce C. limbata:
- Forewing membrane bearing dark brown patch along vein Cu1b
- Forewing with dark, continuous ribbon along apex

ça colle tout à fait, et j'ai donc cherché la description de l'espèce que j'ai fini par dénicher:
Psylla limbata, nuova per l'Italia, da Rhamnus alpinus (Homoptera Psylloidea) · Conci, C - Tamanini - 1982 (https://www.biodiversitylibrary.org/pag ... 4/mode/1up)

Espèce : Cacopsylla limbata (Meyer-Dür, 1871)
--> Sur les Nerpruns

Les illustrations des ailes collent parfaitement! Je vous épargne la lecture en Italien, voici des extraits de l'article traduit de l'Italien par DeepL:

L'espèce est considérée comme l'un des Psyllides européens les plus rares et les plus localisés. Il a été brièvement décrit, sans figures, par Meyer-Dur (1871 : 392 et 395), qui note : "Mons Jurassus, in Abiete. Rara'. La localité typique est donc le Jura, probablement la Suisse.

Coloration.
Chez les jeunes de l'année (captures d'août-septembre), la couleur générale est orange, avec les parties inférieures plus foncées, tendant vers le brun. Tête, y compris les cônes génitaux, jaunâtre. Antennes avec I-III jaune, IV-VI jaune avec la partie distale noire, VII-X presque noir. Thorax dorsal avec des taches longitudinales rouge brique, parfois confluentes, séparées par des lignes pâles. Ailes avec une membrane transparente et des nervures jaunâtres ; taches dans la partie distale de Cu1a et Cu1b, brun foncé ; cellules r1, r2, m1, m2 brun foncé moins intense ; bande transversale également brune, mais de teinte plus claire. Pattes jaunâtres ; fémurs parfois tachés de brun. Abdomen avec des tergites marron-orange ; parties génitales jaunâtres.
Chez les spécimens ayant hiverné (captures en mai), la couleur générale, également de la tête, est brun-noir. Antennes comme chez les jeunes de l'année, plus foncées. Sur le thorax, dorsalement, les lignes séparant les taches sombres sont claires. Pattes foncées, avec fémurs noirs. Ailes avec une membrane transparente et des nervures brunes ; les taches ne varient pas en taille, mais deviennent plus foncées.
Les femelles ont la même coloration que les mâles, mais la bande sombre distale des ailes est plus étendue.

Variabilité. La coloration des ailes est assez variable et la fluctuation de l'étendue des taches est illustrée sur les figures 6-9 (mâle) et 10-13 (femelle). Dans de rares cas, certains mâles sont presque sans taches.

Affinité. Psylla limbata se distingue clairement de tout autre Psylla européen par la coloration de ses ailes, ce qui le rend facilement reconnaissable. L'espèce qui s'en rapproche le plus dans ce caractère est Psylla suturalis Horvath 1897, qui possède également une bande colorée dans la partie postéro-inférieure des ailes, selon la redescription de Sulc (1913 : 415-419, figs. 2 : 1-11) et Loginova (1964 : 645, figs. 212 : 15-17). P. suturalis, issu de Rhamnus catharticus et R. pallasii, serait répandu de la Yougoslavie au Turkménistan.
Les genitalia de P. limbata sont très similaires à ceux de P. rhamnicola Scott, 1876, aussi de Rhamnus catharticus, une espèce avec une large distribution, qui de l'Europe (Suède, Finlande, Grande Bretagne (localité typique), Tchécoslovaquie, Espagne, Hongrie, Roumanie et Russie) s'étend jusqu'en Asie centrale.
P. limbata présente également des similitudes avec P. alaterni Forster, de Rhamnus alaternus, une espèce mentionnée jusqu'à présent uniquement en Irlande (localité typique), en France, en Italie et aux îles Canaries.
Ainsi, les 4 espèces connues de Psylla du Rhamnus européen présentent une affinité morphologique remarquable, qui doit encore être précisée en détail.

Plante nourricière primaire (plante hôte). Comme déjà mentionné, c'est Schaefer (1945 : 52-53) qui a mentionné pour la première fois la découverte de 4 spécimens sur Rhamnus alpinus. Cependant, Klimaszewski dans sa Check-List (1973 : 213) signale toujours 'Plante hôte : inconnue'. Nos nombreuses découvertes confirment le constat de Schaefer et il ne fait donc aucun doute que la plante hôte primaire de l'espèce est Rhamnus alpinus.

Biologie. En ce qui concerne la biologie de P. limbata, des découvertes intéressantes ont été faites en mai 1982, sur des spécimens très sombres, qui avaient manifestement hiverné, et en pleine activité sexuelle, au point de s'accoupler dans les tubes collecteurs ; ainsi que celles de septembre 1976, sur deux nymphes au dernier stade, qui sont devenues adultes après quelques jours. Il est ainsi démontré que, au moins dans les Apennins centraux, l'espèce passe l'hiver au stade adulte et s'accouple en mai ; les adultes de la nouvelle génération sont présents sur la plante nourricière primaire en août et peut-être plus tôt. Aucune observation n'a été faite en juin et juillet.

Nous avons donc ici, sans l'ombre d'un doute, une femelle de Cacopsylla limbata (Meyer-Dür, 1871), un spécimen qui a hiverné. C'est une superbe observation et à ma connaissance la première photo de l'espèce disponible sur internet.

[pierred]

Eh bien, merci pour le boulot.

[guillaume]

Ennaloël est-ce que tu pourrais nous indiquer les coordonnées plus précisément? La localisation donne en plein centre-ville de Grenoble, et je pense que cette donnée mérite une localisation plus précise.
Peux-tu pointer la zone à l'aide de cet outil et nous donner les coordonnées? https://www.galerie-insecte.org/galerie/upll2.php

[Ennaloël]

Merci pour votre aide à tous !!! Je ne serais jamais allé fouiller dans un livre en italien Heureuse de pouvoir illustrer cette si belle espèce, j'ai eu de la chance de tomber dessus, et encore plus au fauchage ! Je ne me souviens pas s'il y avait des Nerpruns dans la zone.

Guillaume, lorsque je clique sur ton lien je n'arrive pas à transférer les coordonnées (je dois mal faire quelque chose probablement). Je les retranscrit donc ici, si un admin peut corriger sur la fiche de la photo (précision à moins 50m, je me souviens bien de l'endroit) :
Latitude : 45.2015530
Longitude : 5.7246153
Altitude : 515 m

[pierred]

Je l'ai fait. Sinon, tu peux saisir ces coordonnées dans le formulaire de téléchargement (directement ou au moyen de la fonction de géolocalisation).