
Christophe Quintin : France : Talant : 21240 : 9/3/2014
Altitude : 288 m - Taille : 1,5mm environ
Réf. : 115929
Bonjour,
J'ai posté hier une
photo de syrphe ceinturé déposant un oeuf à proximité de pucerons sur un plant d'oreilles de souris (
Cerastium tomentosum). J'ai voulu en savoir plus sur ces pucerons, armé d'un ouvrage que j'ai récemment acquis (Handbook for the Identification of British Insects vol. 2 part 7 - Aphids/Aphidinae (Macrosiphini) de Roger L. Blackman). Ci-dessus une photo d'une colonie, prise in situ.
J'ai sacrifié un individu pour tenter de parcourir la clef du bouquin, bino à l'appui. Ci-dessus photo sous bino (c'est moins top...).

Christophe Quintin : France : Talant : 21240 : 9/3/2014
Altitude : 288 m - Taille : 1,5mm environ
Réf. : 115930
La clef du livre nécessite, à l'usage, une précision optique qui est plutôt celle d'un microscope que celle d'une loupe bino (c'est déjà la galère, avec ma bino, pour jauger de l'aspect
réticulé ou non des
cornicules). J'ai donc pris une option inverse pour avancer dans la détermination, en partant de la plante hôte. J'ai trouvé sur le web (Google Books "Aphids on the World's Herbaceous Plants and Shrubs") que 4 espèces de pucerons pouvaient être rencontrées sur
Cerastium tomentosum :
Aulacorthum solani,
Myzus ascalonicus,
Myzus certus,
Myzus cymbalariae. On peut écarter facilement
Myzus cymbalariae pour la couleur (claire) et par le fait que les tubercules antennaires sont très nettement convergents, ce qui n'est pas le cas sur mon espèce. On peut écarter aussi
Aulacorthum solani, dont l'
habitus est différent, et donc la
cauda n'est triangulaire.
Nous sommes donc en présence probable d'un
Myzus sp., ce qui est déjà une bonne avancée. J'ai alors repris mon bouquin à partir de la clef pour le genre
Myzus.
Voici une vue des
cornicules, dont on voit qu'ils présentent un renflement sur environ la moitié de la longueur.

Christophe Quintin : France : Talant : 21240 : 9/3/2014
Altitude : 288 m - Taille : 1,5mm environ
Réf. : 115935
Compte tenu de la forme de ces
cornicules, le parcours de la clef m'amène à un choix où je dois comparer la longueur des
cornicules et la longueur du segment antennaire III (en gros : longueur
cornicule <> 0.8 x longueur du segment III). Je suis ici dans le cas où les
cornicules sont assez courts par rapport à la longueur du segment antennaire III (on le devine sur la photo 2 prise à la bino, mais ça se voit mieux en vrai). Il ne reste alors plus que deux espèces en lice :
Myzus ascalonicus (ça tombe bien, elle fait partie de la "short list" trouvée en début d'exercice), et
Myzus cymbalariae (idem). On avait déjà écarté la seconde pour deux critères, la convergence des tubercules antennaires étant la plus solide. Chez
Myzus ascalonicus, les tubercules antennaires sont pratiquement parallèles en vue dorsales (ce qui donne d'ailleurs l'impression qu'ils sont divergents dès qu'on quitte la vue dorsale, comme sur ma photo).
En bref, je suis arrivé à la conclusion qu'il s'agissait du puceron de l'échalote,
Myzus ascalonicus. Un petit tour sur le
site de l'INRA montre que ce n'est pas aberrant, même si je trouve que les antennes de mon individu sont un peu courtes.