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Voici une petite présentation pour expliquer comment identifier certains
taxa d'abeilles françaises afin d'aider ceux qui ne sont pas (encore) à l'aise avec tout ça.
Petit rappel du nom des cellules et nervures des ailes antérieures des Hyménoptères (je renommerai dans mes schémas celles qui nous intéressera) :
Nervation alaire des Hyménoptères
On peut reconnaître certains groupes par des caractères qui leurs sont propres :
- Nervation des Colletidae
- Nervation des Halictidae (hors Rophitinae)
- Nervation des Panurginae (Andrenidae)
- Nervation des Apidae (hors exeptions) et Anthidini (Megachilidae)
- Nervation de Apis mellifera
D'autres non, car sinon, se serait trop facile.
- Nervation à deux cellules sub-marginales (Megachilidae et tant d'autres)
- Nervation avec aucun caractère spécial.
Nervation des Colletidae :
Chez nous, on peut aisément reconnaître les membres de cette famille-ci grâce à un caractère de leur nervation alaire qui leur sont propre. Chez ces derniers, la nervure
basale est courte et la seconde nervure récurrente est sinueuse. Celle-ci forme un S assez lâche ou parfois un angle puis une courbe. Elle sinue vers l'intérieur en haut, puis vers l'extérieur en bas. La nervure
basale est courte, droite chez
Colletes spp. , arquée chez
Hylaeus spp. Les
Colletes spp. ont trois cellules sub-
marginales, les
Hylaeus spp., deux.
Nervation alaire de
Colletes similis
Nervation des Halictidae (hors Rophitinae) :
Chez ces abeilles-ci, la nervure
basale est caractéristique. En effet, cette dernière est fortement courbée (mais peu chez
Nomiapis spp.), elle forme même parfois un "virage" à 100. En général, Le nervulus est antéfurcal à la nervure
basale, cela signifie que la "naissance" du nervulus sous la nervure médiane se fait nettement avant celle de la nervure
basale sur la nervure cubitale. Elles ont trois cellules sub-
marginales, souvent, la seconde est rectangulaire et nettement plus étroite que les première et troisième. Elles ont toutes trois cellules sub-
marginales.
Nervation alaire de
Lasioglossum cf. sexnotatum
Histoire de nous embêter, les Rophitinae n'ont rien de tout ça (ou en très atténué) mais ils ressemble pourtant bien à leurs cousins.
Nervation des Panurginae (Andrenidae)
Les membres de cette sous-famille ont pour particularité alaire d'avoir une cellule
marginale nettement tronquée à son extrémité suivi d'un prolongement pointu mais ne formant pas une cellule.
Photo à trouver
On peut noter que les Ammobatini (Apidae) et certains Crabronidae (Crabroninae, Astatinae) peuvent aussi avoir le cellule
marginale tronquée mais elle est suivit d'une cellule accessoire. De plus, ils sont éloignés morphologiquement des Panurginae.
Nervation de la plupart des Apidae, et des Anthidini (Megachilidae) :
Chez ceux-ci, les nervures
basale et cubitale sont très allongées et de longueurs identiques. Chez ces cas là, le nervulus est postfurcal à la nervure
basale, l'inverse des Halictidae classiques, le nervulus prend naissance sous la nervure cubitale, parfois nettement après la nervure
basale comme chez
Nomada spp. , parfois que légèrement comme chez
Bombus spp. ou
Antophora spp.. Il existe de nombreuses exceptions mais si vous observez ces critères chez un individu, alors il s'agit d'un Apidae ou d'un Anthidini.
Chez les Magachilidae donc les Anthidini, il y a toujours deux cellules sub-
marginales (sauf une ou deux tribus absentes en Europe), chez les Apidae, ce nombre varie mais est généralement de trois.
Nervation alaire de
Nomada fabriciana
Curieusement, les autres Megachilidae n'ont pas ces caractères en commun avec les Apidae.
nervation de Apis Mellifera :
Voici une grosse exception au cas précédant, bien qu'elle fasse partie des Apidae,
Apis mellifera a sa nervation alaire ne comportant aucun des détails évoqués ci-dessus, c'est même l'inverse, le nervulus est antéfurcal et de très loin, quant à la nervure
basale, elle est très courte. Mais d'autres critères sont très remarquables. En effet, la cellule
marginale est très allongée et étroite (que l'on dit en forme de banane ici
) et les cellules sub-
marginales ont des formes qui sont vraiment propre à l'espèce, aucune autre n'en a de ces formes en Europe. Le
pterostigma est très réduit aussi mais cela n'est pas spécifique à Apis.
Nervation alaire de
Apis mellifera
Celles qui n'ont que deux cellules sub-marginales :
Ici, on retrouvera tout nos Megachilidae car ils n'ont jamais trois cellules sub-
marginales (Les seules exceptions sont les exotiques Fideliini/Neofideliini). Cependant attention ! On retrouve ce caractère dans chacune des familles d'abeilles, ce peut donc être trompeur.
Nervation alaire de
Megachile ericetorum
On peut tout de même dénombrer les genres ayant ces deux cellules sub-
marginales. Si vous avez une abeille à deux cellules sub-
marginales et que que l'on vous spécifie qu'il ne s'agit pas d'un Megachilidae, voici les autres genres d'abeilles Françaises où l'on peut retrouver ce critère :
Colletidae :
Hylaeus *.
Halictidae (Rophitinae) :
Dufourea, Rophites, Rophitoides.
Andrenidae :
Andrena (biareolina), Punurgus*, Panurginus*.
Mellitidae :
Dasypoda, Macropis.
Apidae :
Ammobates*, Ammobatoides*, Biastes*, Eucera, Pasites*.
(
*) : Abeilles aussi conformes à l'un des cas précédant.
D'autres n'ont aucune particularité alaire :
Enfin, il y en a où aucun des critères énoncés ne sont présents. Certaines abeilles ont simplement une nervation ordinaire et trois cellules sub-
marginales. Ainsi, Andrena (Andrenidae), Melitta (Melittidae) , Systropha (Rophitinae) et quelque Apidae comme Ceratina ne comportant pas les caractères des catégories ci-dessus. Chez elles, il n'y a pas de caractère vraiment particulier au niveaux des ailes. Pas de chance. Il va falloir chercher d'autres critères.
Nervation alaire de
Andrena chrysosceles