[Papilio alexanor] Vie et moeurs de Papilio alexanor
Animateurs : Gyp', PPer, totor, bobabar, Noisette
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basc
- Membre confirmé
- Enregistré le : lundi 14 août 2006, 13:20
- Localisation : Haute Corse
Merci jpv pour ce beau texte
. Jamais deux sans trois, on attend le prochain avec impatience!!!! 
Balises :
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Melipone
- Membre confirmé
- Enregistré le : dimanche 7 mars 2004, 13:00
- Localisation : 78 Yvelines - Ile de France
ah.... c'est le père Noël qui repasse 
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jpv
- Membre confirmé
- Enregistré le : vendredi 3 décembre 2004, 23:33
- Localisation : Vaucluse
C’est vrai, ça manque d’illustrations.
Quand j’ai vu la compacité de ce post je me suis dis que quelques photos au mitan eussent été les bienvenues mais je suis si peu motivé par la photo que je ne me suis toujours pas servi du superbe appareil numérique acheté il y a plus d’un an et qui dort sagement dans sa boite. Il est urgent que je m’y mette car j’ai pas mal de posts en vue pour le forum, mais il me faut les photos comme support.
Heureusement que qqs âmes généreuses ont pallié cette lacune en postant de superbes photos prises in situ.
Pour Répondre à Tscand sur laphylogénie d’alexanor, il est exact qu il ressemble à machaon, mais cette ressemblance s’arrête là.
Il est rangé dans le genre Papilio parce qu’on a pas su où le mettre ailleurs à moins de lui créer un genre à part. Il a d’ailleurs été un temps dans le genre Pterourous
ce qui était abusif. Il n’est hybridable avec aucune autre espèce , alors que des espèces aussi éloignées d’habitus que sont machaon et Papilio maacki s’hybrident parfaitement entre elles.
Ce qui compte c’est la capacité qu’ont deux espèces à mettre en commun leurs génomes et à donner ou non une descendance et non leur apparence extérieure.
L’hybride alexanor X machaon a été tenté maintes fois , en particulier par Clarck & Scheppard dans les années 70 lors de travaux trés importants sur laphylogénie du genre Papilio. Echec total. Idem pour tous ceux qui s’y sont frottés. En fait c’était intuitivement évident à la seule vue de la chrysalide si différente de celles des papilio par sa forme, sa texture. Autre caractéristique, son incapacité à changer de couleur en fonction de l'endroit où elle se forme . Elle reste désespérément grise qu lieu que celles des autres papilio ont plusieurs couleurs possibles, dominante beige ou dominante verte.
Une raison supplémentaire pour préserver cet étonnant papillon.
Petite précision sur l’élevage cité ci dessus, ce sont des références qui datent largement d’avant la prohibition. Je n’ai plus, pour le moment, les infrastructures me permettant d’élever cette espèce dont la ponte n’est pas simple à maîtriser . On est loin du machaon.
Je pense bien cependant m’y remettre en vue de largage dans les milieux convenables et gérés dans ce sens, avec un programme de suivi à la clé. En particulier, j’ai peu envie que ces lâchers servent systématiquement aux habituels ramasseurs de chenilles et vendeurs dechrysalides d’outre Rhin (c’est vrai que lorsque j’en croise ce sont chaque fois des Allemands). Les chrysalides se retrouvent ensuite sur le net entre 15 et 30 Euros
.
On mesure une fois de plus les effets pervers d’une interdiction qui encourage un marché clandestin et pire une augmentation des cours (Je dis bien des cours car tout se vend et en particulier les insectes).
Ces remarques mériteraient un post à elles seules car elles donnent une belle matière à réflexion et je suis à peu prés sûr que beaucoup d’entre nous ont des avis (plutôt concordants ) sur la question.
Une excellente parade à ce commerce qu’on ne pourra jamais contrôler est la mise sur le marché à bas prix de spécimens issus d’un élevage intégral.
Je ne considère pas que la récolte de chenilles pour obtenir deschrysalides soit un véritable élevage puisqu’il y manque l’essentiel : la maîtrise de la reproduction sur au moins un cycle complet.
Un bon exemple nous est fourni par Les Ornithoptères (sauf O. alexandrae), couramment élevés et qui constituent désormais le fond des bourses aux insectes.
Il y a deux ans on trouvait deschrysalides de priamus à 6 euros, rhadamanthus à 2,5 euros.
Huit ans auparavant, c’était O. goliath pour 55 francs et même paradisea à 70 francs.
Dans ce cas ce qui compte est moins la rareté que la difficulté d’élevage : ainsi, un flambé (ponte pratiquement impossible à obtenir à moins d’apprivoiser la femelle ce qui est long et fastidieux) coûtera considérablement plus cher qu’un Parnassius phoebus ou apollo. De la même façon il est beaucoup plus fastidieux d’élever un Melanagia galathea dont la chenille vit 10 mois qu’un Euchloe tagis qui senymphose au bout d’un mois.
Je ne suis pas spécialement défavorable aux prélèvements dans la nature dans la mesure où le récoltant est conscient de ce qu’il fait. Toutes les populations supportent en général la prise d’un certain pourcentage de leurs individus. Le tout est d’apprécier la valeur de ce pourcentage ce qui ne peut se faire que si l’on a assez d’expérience sur le terrain et de connaissance de la biologie des espèces. Je pense que tous ceux qui ont 20 ou 30 ans de terrain derrière eux seront d’accord avec cette approche.
En revanche les prélèvements répétés à des fins mercantiles ou d’échanges exagérés sont condamnables.
Mais finalement que sont ces prélèvements face à la disparition d’un milieu où tout ce qui vit est anéanti ? Ou même, face à tout ce qui se retrouve collé sur la calandre de la voiture des valeureux protecteurs de la nature. Ce n’est plus une chasse, c’est un génocide !
Je charrie un peu
, la voiture tue aveuglement, le chasseur prélève de façon ciblé et parfois la cible est bien fragile.
Quand j’ai vu la compacité de ce post je me suis dis que quelques photos au mitan eussent été les bienvenues mais je suis si peu motivé par la photo que je ne me suis toujours pas servi du superbe appareil numérique acheté il y a plus d’un an et qui dort sagement dans sa boite. Il est urgent que je m’y mette car j’ai pas mal de posts en vue pour le forum, mais il me faut les photos comme support.
Heureusement que qqs âmes généreuses ont pallié cette lacune en postant de superbes photos prises in situ.
Pour Répondre à Tscand sur la
Il est rangé dans le genre Papilio parce qu’on a pas su où le mettre ailleurs à moins de lui créer un genre à part. Il a d’ailleurs été un temps dans le genre Pterourous
Ce qui compte c’est la capacité qu’ont deux espèces à mettre en commun leurs génomes et à donner ou non une descendance et non leur apparence extérieure.
L’hybride alexanor X machaon a été tenté maintes fois , en particulier par Clarck & Scheppard dans les années 70 lors de travaux trés importants sur la
Une raison supplémentaire pour préserver cet étonnant papillon.
Petite précision sur l’élevage cité ci dessus, ce sont des références qui datent largement d’avant la prohibition. Je n’ai plus, pour le moment, les infrastructures me permettant d’élever cette espèce dont la ponte n’est pas simple à maîtriser . On est loin du machaon.
Je pense bien cependant m’y remettre en vue de largage dans les milieux convenables et gérés dans ce sens, avec un programme de suivi à la clé. En particulier, j’ai peu envie que ces lâchers servent systématiquement aux habituels ramasseurs de chenilles et vendeurs de
On mesure une fois de plus les effets pervers d’une interdiction qui encourage un marché clandestin et pire une augmentation des cours (Je dis bien des cours car tout se vend et en particulier les insectes).
Ces remarques mériteraient un post à elles seules car elles donnent une belle matière à réflexion et je suis à peu prés sûr que beaucoup d’entre nous ont des avis (plutôt concordants ) sur la question.
Une excellente parade à ce commerce qu’on ne pourra jamais contrôler est la mise sur le marché à bas prix de spécimens issus d’un élevage intégral.
Je ne considère pas que la récolte de chenilles pour obtenir des
Un bon exemple nous est fourni par Les Ornithoptères (sauf O. alexandrae), couramment élevés et qui constituent désormais le fond des bourses aux insectes.
Il y a deux ans on trouvait des
Huit ans auparavant, c’était O. goliath pour 55 francs et même paradisea à 70 francs.
Dans ce cas ce qui compte est moins la rareté que la difficulté d’élevage : ainsi, un flambé (ponte pratiquement impossible à obtenir à moins d’apprivoiser la femelle ce qui est long et fastidieux) coûtera considérablement plus cher qu’un Parnassius phoebus ou apollo. De la même façon il est beaucoup plus fastidieux d’élever un Melanagia galathea dont la chenille vit 10 mois qu’un Euchloe tagis qui se
Je ne suis pas spécialement défavorable aux prélèvements dans la nature dans la mesure où le récoltant est conscient de ce qu’il fait. Toutes les populations supportent en général la prise d’un certain pourcentage de leurs individus. Le tout est d’apprécier la valeur de ce pourcentage ce qui ne peut se faire que si l’on a assez d’expérience sur le terrain et de connaissance de la biologie des espèces. Je pense que tous ceux qui ont 20 ou 30 ans de terrain derrière eux seront d’accord avec cette approche.
En revanche les prélèvements répétés à des fins mercantiles ou d’échanges exagérés sont condamnables.
Mais finalement que sont ces prélèvements face à la disparition d’un milieu où tout ce qui vit est anéanti ? Ou même, face à tout ce qui se retrouve collé sur la calandre de la voiture des valeureux protecteurs de la nature. Ce n’est plus une chasse, c’est un génocide !
Je charrie un peu
jpv
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Sergio 26
- Membre confirmé
- Enregistré le : jeudi 28 septembre 2006, 17:31
- Localisation : Drôme
un peu hors sujet mais je ne peu qu'approuver des propos sur les protections JPV ; dans un monde ou l'on n'a pas encore erradiqué le traffic ou la tuerie d'animaux protégés , exemple éléphant , félins , perroquets, grands singes etc ... ET LA france n'est pas en reste pays ou l'ont se donne le droit de tuer les loups ou d'abattre par erreur un ours
alors les insectes choses bien dérisoires pour le commun des mortels.
Sergio
Sergio
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kristof
- Membre confirmé
- Enregistré le : jeudi 16 septembre 2004, 19:17
- Localisation : MORBIHAN
Encore merci.kristof.
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Jean-Michel FATON
- Membre confirmé
- Enregistré le : samedi 25 novembre 2006, 16:18
- Localisation : Drôme
Ce texte très bien documenté doit effectivement nous permettre de mieux cerner la problèmatique de ce papillon rare. Bravo !
Dans la Drôme, j'ai constaté que les données récentes sont très peu nombreuses : seulement 2 données après 2000 sur les 144 que comportent notrebase de données. Ca fait peur
!
On peut penser que l'espèce était ouvertement très recherchée avant sa protection et que maintenant les données ne remontent pas (car devenues clandestines) ?
Je trouverais regrettable qu'on oppose les "protecteurs" et les "vrais entomologistes", ce débat est très dangeureux et stérile. On le voit dans cet exemple, il faut que les personnes qui connaissent les espèces aident les associations de protection de la nature pour mener des actions efficaces pour une bonne gestion des habitats. Et un programme de protection d'une espèce peut aussi être accompagné d'un programme d'élevage très officiel ; la loi prévoit de type d'autorisation.
Infos complémentaires sur la plante hôte :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Ptychotis_saxifraga
http://sophy.u-3mrs.fr/txtabd/PD5024.html
Enfin, j'ai noté que cette plante biannuelle est présente (sans être abondante) dans le lit de galets de la rivière Drôme. L'Alexanor se reproduit-il parfois dans le lit des cours d'eau
JMF
Dans la Drôme, j'ai constaté que les données récentes sont très peu nombreuses : seulement 2 données après 2000 sur les 144 que comportent notre
On peut penser que l'espèce était ouvertement très recherchée avant sa protection et que maintenant les données ne remontent pas (car devenues clandestines) ?
Je trouverais regrettable qu'on oppose les "protecteurs" et les "vrais entomologistes", ce débat est très dangeureux et stérile. On le voit dans cet exemple, il faut que les personnes qui connaissent les espèces aident les associations de protection de la nature pour mener des actions efficaces pour une bonne gestion des habitats. Et un programme de protection d'une espèce peut aussi être accompagné d'un programme d'élevage très officiel ; la loi prévoit de type d'autorisation.
Infos complémentaires sur la plante hôte :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Ptychotis_saxifraga
http://sophy.u-3mrs.fr/txtabd/PD5024.html
Enfin, j'ai noté que cette plante biannuelle est présente (sans être abondante) dans le lit de galets de la rivière Drôme. L'Alexanor se reproduit-il parfois dans le lit des cours d'eau
JMF
La faune de la Drôme vous plait ? ... cliquez sur MP.
L’Animalcule Libellule, Bidule des Campanules, Copule dans la Canicule, au milieu des Fuligules. Son Ovule Tintinnabule, il ne lui manque pas une Virgule.
L’Animalcule Libellule, Bidule des Campanules, Copule dans la Canicule, au milieu des Fuligules. Son Ovule Tintinnabule, il ne lui manque pas une Virgule.
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saturnin
- Membre confirmé
- Enregistré le : dimanche 19 février 2006, 9:54
- Localisation : Belgique (Sprimont)
Voici un site très bien fait si vous cherchez des plantes http://sophy.u-3mrs.fr/photohtm/LIENPLAN.HTMJean-Michel a écrit :Infos complémentaires sur la plante hôte
Pour trouver la plante concernée il suffit d'aller dans ---> Edition ---> Rechercher ou Ctrl+f
Bonne recherche
La vérité d'un homme, c'est d'abord ce qu'il cache. (André Malraux)
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genievre
- Membre confirmé
- Enregistré le : samedi 20 janvier 2007, 22:20
Bonsoir,
Merci JPV pour tout ça !
Je suis très curieuse de voir lanymphe , si quelqu'un en avait une photo...
Merci JPV pour tout ça !
Je suis très curieuse de voir la
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Asterix
- Membre confirmé
- Enregistré le : jeudi 16 novembre 2006, 17:57
- Localisation : Saône-et Loire
Bonsoir Pauline
Et unenymphe (chrysalide ) pour satisfaire à la curiosité (bien légitime) de la dame.

Asterix : France : 19 9 2005 : Vallouise : 05
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ref:16248
Et une

Asterix : France : 19 9 2005 : Vallouise : 05
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ref:16248
Gabin "je sais qu'on ne sait jamais"
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Gyp'
- Animateur—Admin-galerie
- Enregistré le : vendredi 22 avril 2005, 17:34
- Localisation : MIDI-PYRENEES (sud-Occitanie).
Merci Daniel : effectivement .... qui pourrait soupçonner qu'une chrysalide aussi terne puisse donner naissance à un papillon aussi grâcieux !
Jean-Pierre.
"Dans ma rétine brillait l'éclat du monde. Alors je me suis mis à pleurer. Communiant, ému des beautés de la vie" . Fred Durand - "Le troubleau" - Ed. STOCK.
"Dans ma rétine brillait l'éclat du monde. Alors je me suis mis à pleurer. Communiant, ému des beautés de la vie" . Fred Durand - "Le troubleau" - Ed. STOCK.