[Catocala fulminea] Dysgonia curieux SARTHE

[Gyp']

[lépi-net]

Philippe, tu penses à quelles espèces en expansion à partir du sud-ouest ? Pour C. fulminea, je ne pense pas que ça soit le cas. C'est une sylvicole euro-sibérienne, qui peuple à priori principalement les forêts feuillus et mixtes mésophiles.

Les bêtes qui nous arrivent du sud-ouest (ces dernières années) : Proxenus hospes, Platyperigea kadenii, Dryobotodes roboris, Trigonophora flammea, Polyphaenis sericata... Ce qui ne veut pas dire que ces bêtes n'existent pas ailleurs que dans le sud-ouest, mais c'est leur limite de répartition qui se modifie vers le nord-est, ce qui me fait dire qu'elles viennent du sud-ouest...
Concernant C. fulminea, elle a deux limites de répartitions en France, l'une vers le sud correspondant effectivement à la limite du climat méditerranéen, et aussi une vers le nord-ouest : absente a priori au nord d'une ligne Nantes-Amiens (approximativement), ce qui exclut une grande partie de la Bretagne, toute la Normandie, la moitié de la Picardie et du Nord-Pas de Calais. L'Ile-de-France aussi est coupée en deux (absent du nord-ouest). C'est cette ligne de front qui pourrait être en train de bouger (à confirmer).

[bellieri]

Vu comme ça, en effet, il nous manque en France des détroits et axes de migrations !
Comme bcp d'espèces trans-paléarctiques (dont les euro-sibériennes), il existe plusieurs centres de dispersion depuis les dernières glaciations et toutes les populations ne subissent pas et ne réagissent pas en effet de la même manière.

Il y a des phénomènes d'expansion en effet pour certaines espèces comme tu le dis, mais aussi des mouvements migratoires occasionnels (avec parfois des phénomènes de pullulations associés), et peut-être une pression d'observation hétérogène dans le temps et l'espace, des techniques de captures différentes... qui font que ça me paraît souvent difficile de savoir quel phénomène est lié aux observations que l'on est en train de faire.

Pour revenir sur C. fulminea, qu'est ce qui peut expliquer par exemple sa présence dans le 59 et non dans le 62 ? Manque de biotope ? Influence du littoral ? pression d'observation ?

DD

[lépi-net]

Pour revenir sur C. fulminea, qu'est ce qui peut expliquer par exemple sa présence dans le 59 et non dans le 62 ? Manque de biotope ? Influence du littoral ? pression d'observation ?

A mon avis juste le fait que les observations se situent toutes dans l'est de la région, donc connectées avec le reste de l'aire de répartition... Après cela revient à savoir pourquoi on a cette fameuse ligne de front nord-ouest. Je ne pense pas qu'il s'agisse d'un manque de pression d'observation, car dans ce cas on n'aurait pas une limite aussi bien marquée... et on ne peut pas dire que la Manche soit sous-prospectée ! Sans doute la conjonction d'une répartition historique et de conditions peu favorables à l'ouest. Le climat océanique y est peut-être pour quelque chose, mais sûrement en combinaison avec d'autres facteurs qui nous échappent.

[JeanAlain]

Concernant C. fulminea, elle a deux limites de répartitions en France, l'une vers le sud correspondant effectivement à la limite du climat méditerranéen, et aussi une vers le nord-ouest : absente a priori au nord d'une ligne Nantes-Amiens (approximativement), ce qui exclut une grande partie de la Bretagne, toute la Normandie, la moitié de la Picardie et du Nord-Pas de Calais. L'Ile-de-France aussi est coupée en deux (absent du nord-ouest). C'est cette ligne de front qui pourrait être en train de bouger (à confirmer).

Bonjour Philippe,

OK pour "approximativement", car j'ai trouvé une chenille à Saffré en 1992 (Loire-Atlantique, à 30 km au nord de Nantes en direction de Rennes).
Encore une bête qui remonte, avec le global change ?

[subrosea]

Et moi, l'observation d'un imago en 2007 en bordure de la forêt du Gâvre (44), à une quarantaine de kms au nord de Nantes.

[lépi-net]

On va faire bouger les lignes, alors... on va dire Vannes-Lille

[JeanAlain]

On s'y est mis à deux pour le bouger ...