[Cerceris arenaria M] Le Cerceris du jardin (Lauragais)

[lauzette]

Pour le moment, chez moi, à part les fourmis évidemment, aucune espèce n'est abondamment présente (si : Apis mellifica Bon, d'accord, les criquets aussi). Pour le reste, une biodiversité qui m'étonne agréablement mais toujours peu d'individus de chaque espèce.

[Patrick_B]

Pas facile de suivre la clé, même celle de Beaumont, sur une photo. La plupart des critères sont dessous.
Pas facile de voir s'il y a “deux pinceaux de poils” ou simplement “des poils” au sternite 6. Car il s'agit bien de ça : Chez certaines espèces (dont arenaria) il y a des poils peu serrés, chez d'autre, parmi ces poils il y en a qui sont rassemblés en pinceau (vraiment l'aspect d'un pinceau d'artiste peintre).
Dommage qu'on soit juste à une taille intermédiaire (limite supérieure pour quinquefasciata, limite inférieure pour arenaria); dommage que le dernier article des antennes soit plus ou moins plongé dans la fleur; dommage que les variations extrêmes de colorations soient si importantes, tant pour quinquefasiata que pour arenaria (surtout chez les ♂).
Toutefois, il ne me semble pas voir de pinceau de poils au sternite 6, et puis le funicule est légèrement éclairci dessous à la base, mais pas clair dessous sur toute la longueur. Ce dernier caractère est assez caractéristique du mâle d'arenaria , dont les formes claire (thorax et propodéum largement tachés de jaune) ressemblent exactement à ça; les formes claires de quinquecincta seraient moins fréquentes (pour cette espèce, je n'en ai pas l'expérience personnelle : pas assez d'individus).
En conclusion, je pense qu’il s'agit encore d'un Cerceris arenaria.
Ça n'a rien de surprenant; en effet, comme dis Jé, les Cerceris sont très exigeants sur le milieu, et c'est arenaria qui s’accommode le mieux de nos jardins et même des pavés et des jardinières des villes, suivi d'assez loin par rybyensis et encore plus loin sabulosa qui ne sont pas aussi citadins mais qui ne craignent pas les zones pavillonnaires.

[lauzette]

Attention, pour le milieu, ici, il s'agit d'un "jardin" qui tient davantage de la friche que du jardin, et loin de toute habitation humaine. On n'y accède que par un chemin en terre et il passe peu de monde. Bref, c'est un milieu quasi naturel, rien à voir avec le jardin pavillonnaire dont parle Patrick (il suffit d'agrandir la carte gogole dans la fiche de la photo pour voir le site).

J'allais dire qu'il n'y a de toutes façons que des bestioles banales chez moi, mais ce n'est même plus vrai, j'ai récemment fait baver les coléoptéristes avec deux ou trois bestioles observées chez moi et que certains n'ont jamais vues.

[J.Carminati]

Lauzette, vu le secteur géographique où tu vis, tu pourrais avoir une belle diversité en hyméno ! surtout qu'il m'a semblé comprendre que t'es pas une fana d'insecticides et autres biocides, que tu laisses des endroits pousser sans trop de contrôle dessus...
Autour des ronces, tu devrais trouver sans trop de problèmes des Trypoxylon, Passaloecus, voire des Cératines, des Hyleus, des Pemphredon et peut-être des Ectemnius sur les fleurs des alentours. Peut-être quelques Osmies, Chélostomes ou Heriades.
Pour les pompiles : si tu n'as pas d'Agenioideus, Auplopus, Dipogon ou un Anoplius noir chez toi, on peut se poser des questions, mais c'est plus chiants à photographier !

En chrysides pareil : tu nous a montré plusieurs genres déjà : Chrysis, Chrysura, et si tu as vu pas mal de Cerceris, il y a peut-être des Hedychrum (bibendum rouges au sol et sur les fleurs).

[Patrick_B]

Ce qui manque probablement pour des espèces autres que les trois que j'ai citées, c'est un milieu sableux non artificiel (ou très ancien), avec suffisamment de parties à nu.
Un vieux tas de sable abandonné est très utile, mais les apidae et les pompiles y viendront bien avant les Cerceris et autres Crabronidae sabulicoles, qui n'aiment absolument pas les changement et mettent une ou deux décennies à repeupler un milieu modifié.
Le sol à nu, c'est un truc qu'on oublie facilement dans la diversité ; on oublie qu'une forêt sans clairière et sans chemins larges et ensoleillée est amputée d'une bonne partie de sa faune.
Sur les trois cités, c'est sabulosa qui est le plus exigeant en espaces sableux nu (mais beaucoup moins que tous les autres moins communs), rybyensis aime bien le “naturel”, mais il s’accommode de moins sableux, fréquent sur les pépérites en Auvergne, pas rare dans les jardins suburbains ; arenaria a besoin de sable, mais il n'est pas exigeant sur la localisation de ce sable : On peut le trouver entre des pavés de ville, dans la fente entre un mur et un revêtement d'asphalte de trottoir ; mis à part le besoin de sol sableux, c'est celui qui craint le moins l'activité humaine.

[lauzette]

@ Jé : j'ai effectivement chez moi à peu près tous les genres ce que tu cites. Et bien sûr, aucun engrais, aucun pesticide d'aucune sorte, pas de mécanisation à part la débroussailleuse de temps en temps. Je déteste le bruit.



@ Patrick : pas de sable non artificiel ni artificiel d'ailleurs. Au mieux, du limon.



Par contre, j'observe les Cerceris habituellement sur la terrasse de la maison, dans le village, donc, non loin d'un talus terreux qui doit bien leur plaire. Il y a un talus terreux (limon ou argile + sèche et poussiéreuse) au fond de mon lopin, et un autre très long sur la parcelle voisine. Ce Cerceris-ci est le seul que j'ai vu au jardin, pour le moment.



Voilà mon lopin l'hiver dernier, vu d'en bas, j'avais passé la débroussailleuse, il était au maximum de la "propreté" :





Catherine Reymonet : France : Avignonet-Lauragais : 31290 : 28/01/2016

Altitude : 234 m - Taille : 1740 m2

Réf. : 177572



Au début de l'été, vu de côté (perpendiculairement à la vue précédente), le potager est à droite :





Catherine Reymonet : France : Avignonet-Lauragais : 31290 : 04/07/2016

Altitude : 234 m - Taille : 1740 m2

Réf. : 177573



Et à l'automne 2015 (je vous épargne la vue sous la neige), vu d'en haut, avec le roncier entre les deux grands frênes :





Catherine Reymonet : France : Avignonet-Lauragais : 31290 : 25/10/2015

Altitude : 234 m - Taille : 1740 m2

Réf. : 177574



C'est pas des blagues, que c'est le plus beau lopin du monde Là, on ne voit même pas encore tous les biotopes, mais ça donne une petite idée

[J.Carminati]

Bah avec ça, tu devrais avoir au moins 2-3 Cerceris + des cavicoles (Passaloecus, Trypo, etc), et peut-être quelques ammophiles de passages. Si ton terrain est grand (au moins une dizaine d'ares) tu devrais potentiellement trouver une grosse vingtaine de sphégiens (des fouisseurs et des opportunistes) + 3-4 chrysides, et peut-être quelques mutilles. on laisse les pompiles de côtés, car c'est trop la mouise à photographier et puis à déterminer, mais tu dois en avoir une dizaine je pense. (Agenioideus, Anoplius, Auplopus, Dipogon et ptetr Arachnospila et Priocnemis).

Au Royaume Unis (bien plus au nord et bien plus pauvres en espèces), un entomologiste qui avait aménagé son jardin était arrivé à accueillir une centaine d'espèces de guêpes (pompiles + vespides + sapygides, mutilles, tiphiides, sphécides s. l., chrysides, bethylides...)
Patrick a trouvé une centaine d'espèces de sphégiens + pompiles sur un seul site (et à mon avis c'est pas exhaustif car il n'a pas un seul Spilomena je crois, mais les petits cavicoles sont pas faciles à attraper, et ne s'éloignent peut-être pas beaucoup des buissons où ils nidifient, se nourrissent et chassent).

Bref, des Passaloecus (singularis notamment) j'en attrape en passant 20 minutes devant une lisière pleines de buissons... les Trypoxylon, Crossocerus et Pemphredon semblent voyager un peu, mais des Spilomena, c'est rikiki, mais j'ai réussi à en attraper un en 2016 sur une chandelle vermoulue.

[J.Carminati]

Sur des murs (des vieux murs en pierre, avec de la terre entre et des cavités, bref un paradis pour les lézards des murailles) dans un village en Franche-Comté : 1 chryside, 2 spp de Crossocerus, 2 spp de pompilides, 1 Miscophus et ce n'était que pendant une balade avec un copain en aout (si je passais en juillet, juin, mai, je pense que j'aurais pu tripler le nombre d'espèces).

[lauzette]

Le mur en vieilles pierres, c'est à la maison. Il y en a un pas loin de mon lopin, mais c'est le mur du réservoir d'eau, donc pas très sec, et il est orienté à l'est. J'y ai vu au moins une mégachile de type pilidens et une Dipogon. Mais j'y passe peu de temps.

Sinon, pour les hyméno du jardin :
- Sceliphron caementarium et Isodontia mexicana
- des Trypoxylon et un Pemphredon mais j'ai du mal à observer ces choses minuscules dans cette immensité, en fait ; je me doute qu'avec le roncier et la friche du fond en haut, et tous les ormes morts, il y a des tas de petits trucs noirs à observer mais ça demande une patience que je n'ai pas.
- Ectemnius et Lestica
- Halictidae de toutes sortes
- andrènes en pagaille (au moins une dizaine d'espèces différentes, je pense, sans doute bien davantage) et Panurgus
- Colletes et Hylaeus (très abondants, les Hylaeus, faciles à reconnaître à défaut de pouvoir ensuite identifier l'espèce)
- Megachile, Heriades et Osmia diverses (au moins 6 espèces d'osmies), Chelostoma florisomne
- au moins cinq espèces d'anthidies
- cératines et xylocopes
- Nomada
- Amegilla, Anthophora, Apis et Bombus divers et variés évidemment, des Eucerini
- au moins six espèces de chrysides différentes
- deux espèces de Sapygidae
- côté pompiles : Auplopus, Caliadurgus fasciatellus, Dipogon, Priocnemis, Aporus et je n'ai pas encore tout tenté d'identifier

Je passe sur les fourmis et les Vespidae, mais il y en a aussi, bien sûr. Sans compter les Symphytes, très variés, et les térébrantes, bien sûr. Ça fait moins de deux ans que j'ai commencé à regarder de près la microfaune de mon lopin.

[gudbuche]

Waoh ...y'en a qui sont vernis...

Question annexe qui m'est venue en voyant ta dernière photo:
Tu les entends, les éoliennes ?