Puisqu'on est dans le domaine des fourmilions, voici quelques petites observations personnelles sur Myrmeleon sp. car je m'étais amusé à en élever il y a longtemps, et j'en croise de temps en temps lors de mes sorties myriapodologiques et arachno :
Mon élevage était réalisé en gros de la même manière que celle décrite par Benoît dans son post de 2004, mais sur un volume de sable plus important, notamment en profondeur (10 cm env.). Chaque spécimen était isolé.
J'ai noté pour ma part que les larves acceptaient sans problème des proies telles que des
L'ontogénèse semble assez étalée dans le temps, tout au moins en ce qui concerne la post-embryogénèse : plus de 7 voire 8 mois entre le moment où j'avais récolté les quelques larves (stade exact inconnu) et l'imaginaison ! A noter cependant que cette observation peut être faussée par des conditions de vie non-naturelles telle que celles en captivité (en permanence à 18-20° au minimum, hygrométrie et fréquence des proies probablement très différentes du milieu naturel, etc...). La température étant souvent un facteur abiotique déterminant dans le développement arthropodien, il me semble toutefois que la durée citée ci-dessus pourrait être encore bien supérieure...
A noter que des exuviations se produisent lors de la croissance larvaire, mais je n'ai pu déterminer le nombre de stades exact. Les exuviation sont précédées et suivies de quelques jours de jeune et "sans piège", où l'entonnoir n'est plus visible (en tout, une bonne quinzaine de jours). J'avais déterré un ou deux spécimens à ce moment-là et vu qu'ils semblaient plus foncés qu'à l'accoutumée, signe annonciateur d'une mue proche, sans doute. Quelques jours après, je retrouvai l'
On peut donc aussi observer la disparition du piège lors de la période ecdysiale.
Les dimensions des entonnoirs semblent être souvent proportionnels au stade de croissance de la larve. Il pouvaient atteindre facilement de 4 à 5 cm de diamètre au dernier stade.
Les milieux naturels dans lesquels j'ai trouvé les entonnoirs étaient des talus en bordure de chemin dans des pelouses calcaires et marneuses et leur lisières. Ils étaient orientés sud et établis dans le sol de texture sableuse, légèrement à l'abri sous les creux existants en dessous des faces inférieures de racines ou de grosses pierres.
Pas plus tard qu'hier, lors d'une sortie arachno, j'ai eu l'occasion d'en apercevoir sur une de ces pelouses. Je suis tombé sur un spécimen venant de capturer une proie inhabituelle : una araignée qui était très probablement une Pardosa sp. (Lycosidae) ! Cela m'a surpris car les Lycosidés sont vifs, et les surfaces excarpées et même meubles ne gênent que peu leurs pérégrinations. J'ai donc voulu tenter de "provoquer" la capture de quelques Pardosa par les larves de fourmilion pour voir si le piège était efficace vis-à-vis de tels arthropodes. Verdict : aucune autre Pardosa dévorée ! Elles parvenaient à gravir l'entonnoir avant même que la larve n'ai esquissé le moindre mouvement.
Les deux entonnoirs "essayés" n'étaient toutefois pas très profonds, mais à peu près autant que celui ou la larve avait fait mouche. Un coup de chance pour celle-ci alors...?
Cordialement,
Etienne