Valentin073 a écrit :En effet !
il ne faut pas se lancer dans ce cursus si on ne sait pas à quoi s'attendre avant !
En tout cas j'ai de l'espoir, je suis certain que je trouverai un poste rapidement, je le sens bien. J'ai confiance en moi
Et puis si je ne trouve vraiment pas de poste, je bosserai dans un bureau d'étude en faisant du semi pro à côté !
Si c'est la recherche en
taxonomie qui t'intéresse, j'ai un ou deux conseils utiles pour toi. Tout d'abord tu fais bien d'être motivé, parce que c'est particulièrement difficile de trouver une place dans le domaine. Mais je partage tout à fait ton point de vue : le bureau d'étude, même si c'est la voie la plus simple et qu'elle permet d'aller baguenauder gaiement sur le terrain, c'est rapidement frustrant parce que 1) tu es soumis à des contraintes temporelles et économiques sans grand rapport avec un enjeu écologique véritable, et 2) tu vas rapidement en avoir marre de croiser toujours les quelques mêmes espèces qu'on t'a dit être importantes. En tant que chercheur, tu t'attaques à la découverte de la nouveauté. Faire avancer la connaissance, c'est assez jouissif, même si faut pas se leurrer tu ne fais pas toujours uniquement ce qui te fait plaisir.
Choisir cette voie, c'est choisir le parcours universitaire (SVT dans les domaines de l'écologie), au moins en fin de cursus, puisque tous les postes d'intérêt demandent une thèse/PhD. Pas forcément en
taxonomie, mais au moins en entomologie (la mienne porte sur le comportement d'un auxiliaire de lutte bio). En te lançant là dedans, trois conseils majeurs :
- Focalise toi sur les groupes entomos d'intérêt économique, en agriculture comme en entomo médicale. Quand je dis agriculture, ça permet de cibler relativement large, puisqu'on travaille de plus en plus selon des approches systémiques, agroécologiques, où c'est l'ensemble de la "biodiversité fonctionnelle" qui est prise en compte :
phytophages ravageurs, hyméno
parasitoïdes, prédateurs divers et variés, pollinisateurs...
- Oublie les frontières. Les postes en France sont extrêmement limités : 1 poste tous les 4-5 ans, c'est une bonne estimation. Les pays anglo-saxons sont plus demandeurs, et demandent des niveaux de spécialisation qui font que les préférences nationales au recrutement importent assez peu.
- Ne pense pas uniquement en
taxonomie morphologique. La
taxonomie purement morphologique, ça n'existe quasiment plus. L'outil moléculaire prend une part de plus en plus prépondérante dans la détermination des espèces. Cet outil est totalement complémentaire des outils morpho, et il est beaucoup plus simple d'apprendre à faire tourner une PCR qu'à intégrer une véritable culture entomologique. Si tu maîtrises les deux, tu es le roi du pétrole parce que ce genre de double compétence est encore très rare.
En tous les cas, accroche toi et lache rien, tu n'as pas fini de t'amuser ni de te demander comment tu vas manger le mois prochain
Heureux celui qui sait rire de lui-même, car il n'a pas fini de s'amuser.