Bonjour,
En fait, je pense qu'il y a un peu un mélange de différents termes pas forcément appropriés ni réellement usités en systématique des opilions pour désigner ce qui devrait s'appeler la paire de tubercules de la membrane supra-chélicérale (ou par raccourci, les tubercules supra-chélicéraux), et non "lamelles", "dents"...
D'ailleurs, vu qu'Emérit écrit "lamelles suprachélicériennes
inermes" ça prête vraiment à croire que ces "lamelles" = la membrane et non les tubercules comme l'a d'ailleurs interprété Pascal. Pour ce qui est du terme de "dent", ce n'est pas approprié ici. Quant à ce qu'on voit sur la photo, ce n'est ni une dent ni une épine en morpho opilions, c'est une
soie. Simon (1879) utilise toute une hiérarchisation des armatures des opilions, ça paraît fastidieux voire lourd mais finalement c'est pas mal car ça permet d'éviter de les confondre : de mémoire, il utilise
tubercule, épine, spicule,
soie (+ bien sûr les traditionnels, comme les apophyses pour certains articles des
pédipalpes).
Bref, pour remettre de l'ordre, ici l'espèce n'est pas ambigüe, le montage photo montre ce qu'il y a à voir pour distinguer
morio,
P. opilio ou
propinquum. Alors, lequel est-ce ?
A noter que le principal critère de Martens (1978) pour
Metaphalangium (et
Zacheus, pas présent en France) vs.
Phalangium (et
Rilaena...) est tout simplement la présence ou non d'une bande médio-longitudinale blanche prononcée sur le corps (l'abdomen en particulier),
après avoir observé la présence des tubercules supra-chélicéraux. Bande qui peut parfois exister chez
morio, souvent de façon légère, parfois plus, parfois pas du tout !
Sinon, pour
morio, il y en a un autre qui marche bien vs.
Phalangium et proches : vous pouvez aussi vous amuser à observer la dent ventrale (une vraie "dent" saillante ici) sur l'article
basal des
chélicères
Bonnes prospections
Etienne