[Enallagma cyathigerum] Enallagma cyathigerum atypique

[Christine Devillers]

Pour la femelle photographiée à Spa, je ne crois pas que l'hypothèse Ischnura elegans soit possible car:

L'épine vulvaire est bien développée et s'écarte comme chez les Enallagma

Les taches post oculaires ne sont pas rondes

L'abdomen a des dessins en forme de torpille

Le 8e segment a un dessin différent de chez Ischnura elegans

Le ptérostigma a une couleur uniforme (au moins un liseré ou l'apex plus clair chez Ischnura elegans)



Concernant les arguments cités contre Enallagma, Je ne vois pas de petite pointe à l'arrière du prothorax. A mon avis, le bord postérieur du prothorax est presque droit avec un bord clair comme chez c'est le cas chez Enallagma (on voit peut-être mieux sur les photos suivantes).



Christine Devillers : Belgique : 27 7 2007 : Spa : 4900

altitude : 550 -

ref:41240



Christine Devillers : Belgique : 27 7 2007 : Spa : 4900

altitude : 550 -

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Photo d' Ischnura elegans de la galerie pour comparaison



Benoit Guillon : France : 23/9/2007 : Le Fuilet : 49240

altitude : 85m - taille non renseignée

ref:29616



Quant au mâle, les dessins sur l'abdomen m'ont aussi fait penser à Coenagrion pulchellum, mais l'abdomen de ceux que j'ai photographiés étaient beaucoup plus fin (notamment S3 beaucoup plus étroit que S2) ce qui n'est pas le cas ici.

Autres arguments pour Enallagma:

Le trait noir sur la suture mésométapleurale n'est pas aussi long que chez les Coenagrion, ce qui pourrait indiquer une simple extension du noir (comme chez ma femelle)

Le bord postérieur du prothorax ne semble pas trilobé (la bordure claire est presque droite)



Christine DEVILLERS : Belgique : 30/7/2008 : Spa : 4900

altitude : 550 - taille non renseignée

ref:41228

Photo de Coenagrion pulchellum de la galerie pour comparaison



auteur inconnu : France : 10/6/2007 : : 57

altitude : 162 - taille non renseignée

ref:22193

[pierr07]

bonsoir,
pour la femelle, personnellement pas trop de doute pour Enallagma; Ne serait-ce que la taille de l'abdomen, trop robuste pour elegans. Trop de cellules post nodal pour elegans à mon avis. Plus bien sûr tous les critères rappelés par Christine. Pour le mâle aussi j'en fais bien un Enallagma.
Pierre

[Christine Devillers]

J'ai recontacté l'auteur de la photo. Il m'a dit que ce mâle l'avait intrigué et qu'il l'avait capturé pour trancher entre Coenagrion pulchellum et Enallagma cyathigerum. Il a notamment vérifié les pièces copulatrices et le bord postérieur du prothorax et cela correspondait bien à Enallagma cyathigerum.

[Deliry]

Ou comment obtenir tous les éléments nécessaires pour parfaire les identifications en prêchant le contraire : les contrôles sont faits, les différentes coutures visibles aussi.

Pour Enallagma il existe en Amérique du Nord des individus qui présentent de tels dessins... mais jamais vu sous nos contrées...

[Jean-Michel FATON]

Joli sujet en effet, bravo à tous

JM

Noter bien que les modos ont supprimé le compte et les messages relatifs au personnage qui était venu perturber ce sujet

[Gilles J]

Si je peux ajouter mon grain de sel, Enallagma cyathigerum est une espèce à large répartition (de la Laponie au Maghreb); si vous faisiez un transect sur ces 5 ou 6000 km du nord au sud, vous seriez sidérés par les variations de la proportion noir/bleu chez ce qui semble bien, malgré tout, être une seule et même espèce.
En Finlande, les individus sont bien plus sombres encore que les quelques exemples proposés dans ce sujet. Inversement, ceux qu'on trouve au Maroc sont très clairs et visuellement indiscernables de l'espèce endémique locale Enallagma deserti (il faut regarder les genitalia).
En fait, les variations de l'importance des dessins noirs sont générales chez les Coenagrionidae. On connais les variations spectaculaires aussi des scitulum ou mercuriale, idem chez hastulatum, où des individus clairs ont été pris pour des lunulatum, etc... Mais je pense que cyathigerum tient le pompon! Même localement, une large gamme de variations de coloration existe au sein d'une population donnée...

[Deliry]

En ajoutant Coenagrion pulchellum à la liste des forts variants on mesurera toute la difficulté de cet échantillon des Libellules réputées assez faciles d'identification et dont la vérification systématique des structures, en particulier pièces terminales de l'abdomen devient alors essentielle pour l'identification. Ici néanmoins une simple loupe suffit le plus souvent.

Les photographies nous amène souvent à des énigmes sur des femelles, - joli jeu souvent périlleux -... alors qu'il y a tellement plus de mâles faciles à rencontrer. De manière pragmatique, sur le terrain, il s'agit d'omettre les femelles, du moins tant qu'on n'a pas suffisamment progressé, les mâles sont toujours là pour l'inventaire : je ne connais que fort peu d'inventaires que j'ai réalisé sur le terrain qui aurait été limité du fait du simple examen des mâles... certes mon exemple le plus remarquable est la redécouverte de Coenagrion mercuriale en Savoie, il y a une 20aine d'année, faite sur une femelle (erratique), mais une demi-heure plus tard j'avais trouvé la population avec moultes mâles.