[Macromia unca] [Vietnam]

[tioneb]

Macromia unca, Macromiidae, a été décrit par K.D.P. Wilson en 2004 à partir d’un exemplaire capturé dans la province chinoise du Guangdong, séparée du Vietnam par la province du Guangxi.
L’auteur précise que le nom d’espèce vient du latin uncus, pour courbé, en crochet, en raison de la forme particulièrement recourbée de l’hamule postérieur. Ce qu'on ne voit pas ici... puisque c'est une femelle.


Benoit Guillon : Vietnam : Xuan Son : 0 : 08/06/2018
Altitude : 524 m - Taille : 70 mm
Réf. : 224890

Mâle et femelle sont très ressemblants et montrent tous deux cette forte bande antéhumérale jaune qui s’interrompt avant l’insertion de l’aile, ce pattern abdominal particulier sur le 2° segment et les segments 3, 4 et 5, et un anneau jaune à la base du 7° . Dans sa publication dans Odonatologica 33(4): 423-432, Wilson précise que l’abdomen de la femelle mesure 46.5 à 50 mm, et elle doit donc atteindre un peu moins de 70 mm au total.
C’est certainement une espèce crépusculaire car l’auteur précise aussi que tous ses spécimens ont été capturés à la tombée de la nuit, le nôtre l’a été à exactement 18 heures 18, peu de temps avant la nuit, en effet.
L’espèce, d’après mes recherches, ne serait actuellement connue que des provinces chinoises du Fujian, Guangdong, Ghuizou, et du Vietnam. N’étant pas capable de lire le chinois, cette distribution géographique est sans doute obsolète et il est peut-être présent au Guangxi (au moins!), province partiellement cernée par les précédentes.

[Michel y]

Benoit, petite question dans ces voyages odonatologiques, si on ne capture pas on rate beaucoup d'espèces?

Michel

[tioneb]

Michel, devant le nombre d'espèces il est souvent impossible d'identifier en vol; comme les Macromia ne se pose que très rarement, en tout cas en vue des observateurs, la capture est obligatoire pour savoir à qui on a affaire. C'est la seule façon de découvrir de nouvelles espèces! Je vais dire un chiffre un peu au pif, mais je pense que depuis 20 ans on a découvert une centaine d'espèces entre Vietnam, Laos, Myanmar et sud de la Chine, beaucoup de Gomphidae par exemple.
Notre tour leader connaissait très bien les endroits ou il nous a emmené et le risque d'identifier "à la localisation" est un jeu dangereux, je veux dire que quand on voit une bestiole dire "c'est telle sp. car je n'ai jamais rien vu d'autre ici" n'est pas trop scientifique. Ça peut coûter cher...voir le sujet de ce Leptogomphus sp.

D'un autre côté c'est sûr que si on vient pour photographier des espèces on rate pas mal d'espèces si on ne capture pas car certaines sont très difficiles à photographier en vol (même en France, voir cette de Macromia splendens), et d'autres absolument impossible car ne vivant qu'en sous bois dense. Mais la photo justifie-t-elle la capture? C'est un autre problème.

[morikan]

Superbe espèce, merci pour la photo, les précisions, et les scrupules, capture or not !

[Nervous breakdown]

Il y a une chose que tu pourrais préciser sur les captures Benoît, lorsque tu voyages j'ai l'impression que tu le fais accompagné d’odonatologues confirmés. Comme avec les sorties nature organisées par les associations locales, la capture est faite par des personnes habilitées à des fin scientifiques ou pédagogiques, elle est donc parfaitement justifiée dans ce cas

[tioneb]

Tous ceux qui font partie de ces voyages ont des années de pratique derrière eux; au Vietnam la quasi totalité des capture a été faite par Tom Kompier qui est en peu d'années devenu un expert de l'odonatologie.

[Michel y]

Nervous, moi je n'ai pas de scrupules vu que dans mon petit coin je capture quand nécessaire surtout des tandems ( de libellules qui ne se posent que rarement) où tu es sur d'avoir le mâle et la femelle ce qui permet d’avoir de bonnes photos des différences, non ma question était purement informative .

Michel