Impressionnant cet oued lorsqu'il est à sec : on dirait Mars ! Je viens d'aller voir une photo satellite, du coup, que devient l'espèce quand il n'y a plus d'eau ?
Laisse nous t'dire que tu t'prépares des nuits blanches... Des migraines... Des "nervous breakdown", comme on dit de nos jours.
Audiard Les tontons flingueurs
Localisation : Thouaré sur Loire (44-Loire Atlantique)
Ischnura saharensis a Oued souss
Messagepar Bertrand P »
Ce qu'écrit Jean-Pierre en 2008 sur cette espèce dans : Selysiothemis nigra (Vander Linden, 1825), nouveau pour le Maroc, et autres observations sur les Odonates du Maghreb nord-occidental (Odonata : Anisoptera : Libellulidae). Martinia 24(1).
"Cet endémique saharien et subsaharien est propre aux régions désertiques et subdésertiques du nord de l'Afrique. Son aire de répartition s'étend des îles Canaries (et très probablement de Madère) à la Mauritanie, au Niger et à l'est de la Libye. Sur sa limite septentrionale, elle cohabite çà et là avec I. graellsii. Elle est très commune du Maroc à la Tunisie, habite aussi bien les eaux courantes que lacustres et n'est nulle part menacée. Sa présence en abondance au lac temporaire de Merzouga (Loc. 26), déjà notée par le passé (JACQUEMIN et BOUDOT, 1999), souligne la mobilité de l'espèce (CORBET, 1999 ; SUHLING et al., 2003 ; Dumont, 2007). Le plus proche habitat permanent possible, la palmeraie du Ziz, débute en effet à une vingtaine de kilomètres au NW du lac de Merzouga. Elle suggère également son aptitude probable de pouvoir effectuer au moins un cycle reproductif complet dans des eaux temporaires, grâce à une phase larvaire très courte, quitte à ce que la nouvelle génération émigre ailleurs en cas d'assèchement. L'espèce est en effet multivoltine et vole même en hiver dans certaines régions du Maghreb (JÖDICKE, 2003). L'hypothèse d'une phase de diapause permettant aux œufs de passer la saison sèche a même été envisagée, ce qui serait exceptionnel chez les Coenagrionidae et reste à démontrer (JÖDICKE, 2003 ; SUHLING et al., 2003) ; certains aspects de la biologie des espèces inféodées aux régions désertiques restent en fait très mal connus. Une abondante population reproductrice d'I. saharensis a par ailleurs été trouvée sur l'oued Tissint, seul oued permanent de la région et dont la salinité approche des 10 ‰ (Loc. 29). Cette observation est une nouveauté pour cette espèce, généralement considérée comme préférant des eaux peu salées (JÖDICKE et al., 2000). Au Maroc, la période de vol d'I. saharensis s'étend au moins de mars à novembre, mais il est possible qu'elle couvre toute l'année dans les régions aux hivers doux (marges saharienne et atlantique notamment)."
Bonsoir, la résilience des odonates en milieux difficiles et leur adaptation me laisse une fois encore admiratif.
Merci à toi Bertrand, et bien sûr à Jean-Pierre pour cet extrait passionnant de la vie de l'odonate présenté ici.
Maamar.