[Ephialtes manifestator F] Ichneumonidae probable Pimplinae en plein travail (Lauragais)

[lauzette]

Ah mon dieu, et je retrouve aussi ça viewtopic.php?f=3&t=86562&start=30 avec de sombres histoires de rapports de mesures :

Bon, quand on a la bestiole, on peut quand même faire des choses plus précises. Il y a effectivement 4 sp appartenant au genre Ephialtes : E. brevis Morley, 1914 / E. zirnitsi Ozols, 1962 / E. duplicauda Heinrich, 1949 et E. manifestator (Linnaeus, 1758). Cette dernière sp est certainement la plus commune, mais ce n'est bien entendu pas un critère utilisable pour la détermination. D'après la clé de Horstmann il faut effectivement appliquer une formule concernant le rapport de la longueur de l'ovipositeur à la longueur du corps. La formule en question est : < 0,085 x long. du corps en mm + 1,14 >. Selon si le rapport est inférieur ou supérieur au résultat de cette formule, on est soit chez E. brevis et E. zirnitsi, soit chez E. duplicauda et E. manifestator. Par contre pour séparer chacune des 2 sp de chaque groupe de 2, on doit ensuite faire face à une batterie de mesures diverses concernant la largeur des tempes, leur disposition par rapport au propodeum, des rapports de long / largeur de certains flagelles antennaires etc etc. Horstmann ne parle de tache jaune sur la bosse humérale que pour E. duplicauda et E. manifestator, la ligne étant plus marquée chez manifestator que chez duplicauda.

[Rynchobanchus]

Ici, Ephialtes car : ligne jaune devant les tegulas, face large avec pilosité argentée, dent inférieure de la mandibule plus longue...

[Trana]

Merci Rhynchobanchus,

voilà au moins des caractères intéressants à noter ...

[lauzette]

Ici, Ephialtes car : ligne jaune devant les tegulas, face large avec pilosité argentée, dent inférieure de la mandibule plus longue...

Ah super, merci beaucoup !

[Paskal]

On trouve des trucs marrants, sur le net. Ainsi, j'apprends que "Éphialtès ou Éphialte (en grec ancien Ἐφιάλτης / Ephiáltês, « cauchemar ») est un nom d'origine grecque..."

Pour compléter la page culture, histoire de lever les yeux de la bino. Voyageons un peu dans le temps : nous sommes en -480, en Grèce. Xerxès le Perse a débarqué avec 150 000 hommes et la ferme intention d'en découdre. Au défilé des Thermopyles, seuls sont là pour le bloquer le roi de Sparte Léonidas avec un millier de fantassins. Et ils y parviennent : le défilé est étroit, les hoplites spartiates sont tenaces, les pertes perses très lourdes. Hélas pour les grecs, il existe un sentier dans les montagnes qui permet de contourner l'obstacle et prendre les hoplites à revers. Or, ce sentier, un félon va le vendre aux Perses. Le nom de ce félon a été retenu par l'Histoire : il s'appelait Ephialtes de Trachis.
Y a-t-il un rapport ? Aucune idée, mais l'histoire est belle. Je n'ai pas pu vérifier cette hypothèse, puisque Gravenhorst, qui décrit le genre en 1829, n'indique pas son étymologie. J'imagine qu'il était féru d'histoire grecque, les scientifiques de l'époque manipulaient facilement le grec et le latin et la défaite tactique de Léonidas est un épisode célèbre intégré dans notre culture populaire. A-t-il vu dans le comportement des ichneumons un élément pervers qui lui évoquait l'antique trahison ?
http://www.historia.fr/web/complement-t ... 2009-60953
En info complémentaire, le terme ichneumon vient lui aussi du grec, du verbe ἰχνεύμων : "rôder, suivre à la trace"

[Trana]

Merci, Paskal,

pour ce rappel qui me ramène sur les bancs de l'école, souvenir de plus de 60 ans !

Trana

[lauzette]

Super, la page culturelle, merci

[Trana]

Je reviens sur ce sujet ancien, puisque la lecture de HORSTMANN (2008) fournit des précisions dans son graphique 6 à la page 160.
Selon la photo 151643 de la page précédente de ce sujet-ci, le ratio gaine/taille serait (sous toutes réserves) de 1,5.
Ce ratio est nettement inférieur à 1,9 (limite inférieure pour les E. duplicauda). Il indique donc que nous sommes en présence d'une E. manifestator, dont la longueur a été sans doute surestimée par Lauzette (personnellement, j'ai également souvent eu tendance à compter pour 20 mm ce qui n'en faisait que 15-16).



HORSTMANN, K. (2008) - Revision der europäischen Arten von Ephialtes GRAVENHORST, 1829, mit Bemerkungen zu weiteren holarktischen Arten (Hymenoptera, Ichneumonidae, Pimplinae) – Entomofauna – 0029: 145 - 168. PDF ici


Edit : Lauzette, sur cette photo, le gastre semble avoir des zones rougeâtres. Est-ce exact ?

[lauzette]

Merci Trana, j'ai évidemment pensé à cette bestiole quand j'ai validé la tienne hier mais j'avais la flemme de la remonter. Merci pour avoir fait les mesures.

Je pense que les zones rouges sont un reflet, je crois me souvenir que je portais un T-shirt rouge vif ce jour-là... On ne les voit pas sur toutes les images, exemple ce gros plan :


Catherine Reymonet : France : Avignonet-Lauragais : 31290 : 19/10/2015
Altitude : 234 m - Taille : environ 20-25 mm
Réf. : 312383

Ces bestioles sont incroyables, vraiment.

[edit : je trouve effectivement un rapport de 1,5, voire moins, selon les photos. Comme précisé dans un des premiers messages, la taille de la dame a été évaluée d'après la mesure du diamètre du bâton sur lequel elle était posée.]

[lauzette]

Catherine Reymonet : France : Avignonet-Lauragais : 31290 : 19/10/2015
Altitude : 234 m - Taille : environ 20-25 mm
Réf. : 312384