Les espèces qui régressent dans l'ombre

Les papillons vous intriguent ?

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j-claude
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Enregistré le : vendredi 24 février 2006, 14:31
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Message par j-claude »

super post JPV
MOI j'ai lu jusqu'au bout et il n'y a pas de raison que l'on saucissonne ton texte. tres compliqué en effet de comprendre des soudaines pullulations ou rarefactions ..........ne jamais perdre espoir on reverra sans doute un jour des especes de notre jeunesse invisibles depuis longtemps......je pense bien sur à Limenitis populi que je crois appercevoir chaque eté......en vain......il me faisait tellement courir pourtant .....y'a 30 ans....dans les fraiches clairieres meusiennes.
bonne année à tous.
JCH
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Droopy
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Enregistré le : lundi 7 novembre 2005, 19:50
Localisation : Val d'oise (95)

Message par Droopy »

Merci pour toutes ces longues explications JPV :lol:
L'œil le plus juste ne vaut pas la règle.
Bernard
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Euphydryas
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Enregistré le : dimanche 20 mars 2005, 21:19
Localisation : Nîmes (30)

Message par Euphydryas »

lépi-net a écrit :Bon début...

Pour restreindre la question, est-ce qu'on ne peut pas s'intéresser aux espèces que l'on considérait comme communes voire banales disons en 1995, et qu'on ne voit presque plus ?

Pour revenir à A. urticae, en Ile-de-France, le cas s'est produit à partir de 1976 : l'espèce autrefois banale (plusieurs par jour) est devenue sporadique (un ou deux par an). Dans les années 1980-85, des nocturnes commel les Ennomos fuscantaria et erosaria, Antitype chi, Polymixis flavicincta, ont tout à coup cessé d'être observés. Avez-vous d'autres exemples de ce type dans les localités que vous suivez de façon continue ?

Philippe
Même constat au sud de l'Oise sauf peut être pour urticae que j'ai pour ma part toujours observé en nombre...

Comme le dit Sergio les constats sont pour moi difficiles sachant que sur des biotopes bien particuliers on observe de tout... les milieux évoluent et apportent parfois de nouvelles espèces sur un site tandis que d'autres disparaissent. Pour ma part et notamment en Picardie où j'ai le plus de recul je trouve que la noctuelle A leporina regresse, les diurnes damiers, mélitées et coliers c'est la catastrophe.

Sur certains coteaux la disparition des espèces comme S aglaja pour les diurnes et A villica pour les nocturnes est fulgurante ! Voilà des espèces abondantes normalement qui disparaissent des biotopes vitesse grand V.


Dans le midi je n'ai malheureusement pas du tout de recul...
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Jean-Yves
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Enregistré le : dimanche 7 mars 2004, 13:00
Localisation : Mézières-en-Drouais, Eure-et-Loir

Message par Jean-Yves »

Subsidiairement, j'ai une question : que sait-on à ce jour de l'impact des cultures d'OGM sur les populations de papillons ? Des études ont-elles déjà été menées sur ce sujet ?
Jean-Yves
eric.zyg
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Enregistré le : samedi 8 octobre 2005, 22:39
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divagations

Message par eric.zyg »

et l'influence de la lune?
heureusement qu'il y a de la bière au café du commrce.
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Jean-Yves
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Enregistré le : dimanche 7 mars 2004, 13:00
Localisation : Mézières-en-Drouais, Eure-et-Loir

Mépris

Message par Jean-Yves »

et l'influence de la lune?
heureusement qu'il y a de la bière au café du commrce.
Si c'est de l'humour, pardon de n'en goûter ni le fond ni la forme.
Si ce n'en est pas, je pense que la question posée ne justifie en rien ce ton acerbe et méprisant.
Ne vous en déplaise, je ne crois pas que la question des OGM soit aussi stupide que vous voulez le laisser entendre. Elle mérite de toutes façons d'être posée.
En tout cas, ce ne sont sûrement pas des propos comme les vôtres qui feront avancer la discussion.
Votre réponse tranche fortement avec la teneur générale de ce forum, d'ordinaire courtois, amical et très "pointu".
Si toutefois vous considérez les discussions de café du commerce qui sont tenues ici comme indignes de vous, personne ne vous retient d'aller fréquenter d'autres cercles plus savants et plus dignes de votre supériorité.
Alors répondez, argumentez, développez si vous êtes en mesure de le faire, on vous lira avec intérêt; mais si vous n'avez rien de plus constructif à dire, alors abstenez-vous de poster de tels messages.
Jean-Yves
jpv
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Enregistré le : vendredi 3 décembre 2004, 23:33
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Message par jpv »

"OGM et papillons

J'ai été amené à me pencher sur la question puisque j'ai conduit des élevages de chenilles destinés à tester l'impact du pollen de maïs sur les chenilles Françaises. Ces études faisaient suite à des observations au USA mettant en corrélation l'effondrement des populations de Monarque et l'augmentation des surfaces de Maïs OGM bt.
Une explication est nécessaire pour ceux qui ne connaissent pas forcément la culture du maïs. Un des grands ravageurs de cette culture est un papillon, justement nommé Pyrale du maïs dont la chenille, malgré sa petite taille, peut occasionner de gros dégâts en s’attaquant aux jeunes fusées (épi femelle) au point de faire chuter les rendements de 30 à 50 %. On comprend facilement l’impact économique de cette pyrale et par conséquent l’enjeu de la lutte.
En dehors des classiques insecticides, la lutte biologique au moyen de micro hyménoptères parasites des œufs de la pyrale, donne d’assez bons résultats, même en grande culture, mais reste confidentielle.
Le troisième moyen de lutte, plus récent, est l’invention d’un maïs OGM toxique pour la pyrale par incorporation d’un gène bactérien (Bacillus thuringensis ) codant pour une toxine tuant spécifiquement les chenilles (Maïs bt). A priori ce type de maïs ne devait pas poser de problème particulier pour l’environnement si ce n’est pour le brouteur de maïs lui même. Le risque d’hybridation avec des plantes locales (donc incorporation des gènes et diffusion dans les écosystèmes) n’existait pas puisque le maïs est une plante exotique et il n’y a aucune espèce proche en Europe susceptible de s’hybrider avec lui.
Ce n’était pas le cas du colza, plante d’origine européenne dont le pollen était accepté par d’autres Brassicaceae sauvages, incorporé dans leur génome et transmis aux générations suivantes.
Malheureusement pour les fabricants d’OGM, c’était oublier que le maïs est une plante monoïque, ( la même plante porte les organes reproducteurs mâles et femelles sur des fleurs séparées), et de plus anémogame, c’est à dire fécondées par le vent. C’est un mode de fécondation très aléatoire qui suppose l’émission de très grandes quantités de pollen pour que la probabilité de tomber pile sur les stigmates de la fleur femelle soit suffisante pour assurer une reproduction correcte. C’est justement cette quantité qui pose problème. Au moment de la floraison, c’est une véritable pluie de pollen qui peut être transporté par le vent à des dizaines de kms à la ronde. La végétation environnante s’en trouve recouverte et il va de soi que tout animal ingérant les feuilles de ces plantes avale aussi le pollen du maïs et dans la mesure où il contient le gène bt, la question se posait de savoir s’il existait une toxicité pour les chenilles qui en auraient absorbé.
Les résultats ont été décevants ; dans certains lots de chenilles il y a eu beaucoup plus de mortalité chez les témoins que chez les expérimentés.
En définitive, aucune conclusion n’a pu être tirée et l’expérience est à refaire. La raison principale de ces résultats aberrants est un défaut de maîtrise et de suivi des élevages de chenilles au niveau du laboratoire chargé de faire ces vérifications.

Ce qu’il faudrait vérifier d’entrée et qui n’a pas été fait à ma connaissance, c’est la présence ou l’absence de la toxine dans le grain de pollen. Le gène en lui même est neutre il n’est pas toxique (nous passons notre vie à manger des gènes) ; seuls le sont potentiellement ses métabolites.
Personnellement, je doute que la toxine y soit car le grain de pollen contient essentiellement l’information génétique et très peu d’autre chose. Mais il faut le vérifier.

Malheureusement les OGM sont un dossier très chaud, et il n’est pas évident vu les enjeux d’arriver à se faire une opinion objective. Les opposants ne sont pas toujours bien informés et promoteurs sont connus pour leur mauvaise foi et leurs pratiques frauduleuses.

La vrai question de fond demeure : avons nous vraiment besoin de ces OGM ?
jpv
jpv
Membre confirmé
Enregistré le : vendredi 3 décembre 2004, 23:33
Localisation : Vaucluse

Message par jpv »

eric_zyg :

Si, Si, la lune a une influence. Fais une chasse de nuit à la lampe les soirs de pleine lune et tu m'en diras des nouvelles!
jpv
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flashcom2
Fondateur galerie
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Message par flashcom2 »

Merci JPV, c'est toujours un plaisir de te lire...
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Jean-Yves
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Enregistré le : dimanche 7 mars 2004, 13:00
Localisation : Mézières-en-Drouais, Eure-et-Loir

Message par Jean-Yves »

Merci beaucoup cher JPV.
Le sujet des OGM est sensible en effet.
Intuitivement, je ne peux pas m'empêcher de penser que, s'agissant de lutter contre des ravageurs en faisant fabriquer par la plante elle-même ses propres insecticides, cela ne pouvait qu'avoir des conséquences catastrophiques sur la flore sauvage, et par voie de conséquence sur la faune et les papillons en particulier, puisque les pollens transgéniques se disséminent évidemment sans aucun contrôle possible.
Partant de là, ma question était celle du "candide" qui ne demande qu'à recueillir des informations sur un sujet qui le préoccupe mais dont il n'est pas du tout spécialiste.
La vraie question est en effet celle que tu poses en conclusion, et aussi : à qui profitent les OGM ?
Jean-Yves

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