[Selysiothemis nigra] Sur la route des vacances...
Messagepar JPOdonates »
Bonjour,
je rebondis sur ce mail après une certaine absence due à un long travail.
1) Il est bon de rappeler quelles sont les bonnes méthodes de publication. Ce qu'est une publication scientifique reconnue est définie ans le Code international de Nomenclature Zoologique (pour le monde animal), téléchargeable sur le web. Il est aisé de constater qu'aucune information publiée uniquement sur internet n'est une publication scientifique, il s'agit juste d'une opinion personnelle ou au pire d'une escroquerie ou d'une fraude scientifique. il n'y a pas de site internet personnel "officiel", cela n'existe pas. Il y a pléthore de pages internet personnelles ou collectives et la plupart sont éphémères. Seules les publications publiées à la fois sur internet et sur papier sont reconnues. Une nouvelle espèce ne peut être décrite uniquement sur internet que si l'éditeur du site produit l'identité d'un ou plusieurs "repreneurs" en cas de disparition du site ou de son activité. En conséquence, la note internet de J.P. Lavigne n'est en aucun cas une publication et son observation est réputée "non publiée" et ne peut être revendiquée. Depuis 20 ans et plus, plusieurs taxa "nouveaux pour la science" ont été "signalées sur internet uniquement ou dans des circulaires personnelles diffusées par l'auteur du fait que celui-ci pensait que ce n'était pas de son rang ou de son niveau de s'astreindre à respecter les normes de publications officielles. Une espèce même été signalée nouvelle pour la Turquie dans un message Twitter. Ces (pseudo)informations n'existent donc pas en terme de publication et sont réputées "non publiées", tout comme les thèses universitaires qui ne deviennent"publiées" qu'après correction après soutenance et republiées ensuite par un éditeur réel. Au cas où les informations concernées seraient fondées, cette situation est très regrettable. Si un observateur a quelque chose de sérieux et documenté à publier, il doit le faire dans une publication publiée au moins sur papier, quitte à ce que cette publication paraisse également sur internet. Par exemple, décrire actuellement une espèce nouvelle pour la science dans Martinia est impossible, car cette revue, qui n'apparaît plus que sur internet, ne correspond plus à la définition d'une publication scientifique réelle. Ces contraintes ne sont pas gratuites, elles résultent de la volonté de ne pas publier n'importe quoi sans vérification (bien que des publications frauduleuses ait également été publies dans de grandes revues papier).
2) En ce qui concerne l'interprétation de la reproduction de Selyssiothemis nigra dans le Var, attention à la surinterprétation. Si vous reportez toutes les localités de cette espèce sur carte et tracez le polygone minimal incluant toutes les localités, vous constaterez qu'il n'y a pas d'expansion de l'aire de l'espèce significative vers le nord par rapport au polygone n'inculant que les localités préalablement connues, même si la latitude est plus nordique. Dans le Bassin Méditerranéen occidental, il y a essentiellement une densification des observations, due à à la création de nouveaux habitats anthropiques et d'habitats réhabilités, sans progression significative vers le nord pour le moment. Ceci dit, l'effet de serre existe, il y a une signature atmosphérique qui le démontre, mais il ne faut pas tout mettre sur le dos u réchauffement climatique. Martynov et al. (2015) en Ukraine a démontré que Selysiothemis nigra s'était installé récemment autour de la Mer d'Azov (ils ont du le regretter depuis...) dans une région où les températures avaient diminué et la pluviométrie augmentée depuis 2000, grâce à l'apparition de nouvelles zones humides, ce qui signifie que la dynamique de cette espèce est bien d'avantage lié aux habitats disponibles que des variations climatiques à court terme
