[Lithobius (Lithobius) sp.] 15 paires de pattes

de 9 à 376 paires de pattes...

Animateur : guillaume

Daumet
Membre
Enregistré le : mardi 21 mars 2006, 11:43

lithobie (myriapodes)

Message par Daumet »

Depuis la tempête de 1999, beaucoup de souches et de tronçons ont été laissés dans ce petit bois en plateau. Bien évidemment, les retourner amène toujours à voir ces petits prédateurs.

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daumet : France : 19 3 2006 : Palaiseau : 91
altitude : 150 m - taille : 23 mm
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s_cingulata
Membre confirmé
Enregistré le : mardi 1 mars 2005, 10:59
Localisation : Bouches-du-Rhône

Message par s_cingulata »

Bonjour,

Un peu flous et éloignés ces spécimens, mais voici ce que je peux en dire.

Il peut paraître quelque peu difficile, à première vue, de séparer ces spécimens même au niveau familial, car nous ne distinguons pas les critères principaux de l'une ou l'autre, à savoir :
-Présence de plusieurs ocelles de chaque côté de la tête, d'épines sur les bords distaux des articles des pattes, et d'une griffe apicale simple ou double aux P. 15 : Lithobiidae
-Présence d'un seul ocelle de chaque côté de la tête (ou absence totale d'ocelles), aucune épine sur les pattes, et griffe apicale des P. 15 triple : Henicopidae.

En général, hormis s'il s'agit d'un immature d'une espèce à spinulation déjà faible au départ comme par exemple Lithobius (Sigibius) microps Meinert, 1868, le critère de la présence/absence d'épines sur les pattes suffit à la séparation familiale. Ajouté à cela, la présence de 1 + 1 ocelle (comprendre : un ocelle de part et d'autre de la tête) suffit à indiquer qu'il s'agit de Lamyctes emarginatus (Newport, 1844) car lui seul possède cette particularité en France. En revanche, l'absence totale d'ocelles n'est pas systématiquement à rattacher à un individu Henicopidae dans ce cas précis : si on fait de la biospéologie dans les Pyrénées par exemple, on pourrait trouver des Lithobiidae troglobiontes dépourvus d'ocelles. Des autres critères feront toutefois tout de suite comprendre que ce ne sont pas des Henicopidae (spinulation, proportions et segmentation des pattes et antennes...). La griffe apicale des P. 15 est probablement le caractère le plus caractéristique, mais observable seulement sous bino donc peu utile ici.

Mais heureusement, d'autres caractères que ceux propres à chaque famille peuvent nous aider ici. Par exemple, de nombreux Lithobiidae du genre Lithobius (sensu stricto) possèdent des prolongements dentiformes aux bords latéraux postérieurs de certains tergites (cas le plus fréquent : aux tergites 9, 11 et 13) : le spécimen de droite sur la photo possède justement des prolongements aux T. 9, 11 et 13 (sisi, regardez bien : sans prendre en compte le tergite forcipulaire (le tout étroit juste après l'écusson céphalique), comptez les tergites (attention : alternance presque régulière de petits et grands tergites -presque car les tergites 7 et 8 sont sub-égaux-), et vous verrez les fameuses petites projections dentiformes aux bords postérieurs des tergites concernés (qui sont de petits tergites : par "petits", comprendre "pas larges longitudinalement"). Dans notre cas, ce critère rattache indiscutablement ce spécimen au genre Lithobius (sensu stricto), car dans la sous-famille Lithobiinae, il n'existe que chez des espèces de celui-ci (les prolongements en question existent aussi chez la sous-famille Ethopolyinae qui est strictement absente en région parisienne).

Plus subjectivement (et beaucoup moins visiblement aussi), l'aspect des plages ocellaires n'est pas celui d'un Henicopidae, mais d'une espèce à plusieurs ocelles donc d'un Lithobiidae.

Chez celui de gauche, c'est plus délicat : seul l'aspect de l'antenne gauche (à droite pour nous) suggère que celle-ci comprend un peu plus d'une trentaine d'articles (sans pouvoir le déterminer précisément car trop flou), donc qu'il ne s'agit ni de Lamyctes, ni de Lithobius (Monotarsobius), ni de Lithobius (Sigibius). Donc, par élimination... il pourrait s'agir de Lithobius (s. str.) également.

A noter que je passe sous silence la séparation avec Eupolybothrus (un genre d'Ethopolyinae, justement), qui est absent dans l'aire considérée, et heureusement car sinon on serait bloqué au niveau familial avec ces photos. :wink:

L'espèce précise est strictement impossible à déterminer d'après ces photos, et même si la taille est mesurée précisément et suggère qu'il pourrait s'agir de Lithobius (Lithobius) forficatus (L., 1758), d'autres espèces proches sont susceptibles d'être relativement grandes (dans l'aire concernée, il pourrait y avoir Lithobius (Lithobius) piceus L. Koch, 1862 et, peut-être mais très peu probable, L. (L.) pilicornis Newport, 1844. Les chilopodes muant encore à l'état adulte, et corrélativement leur taille s'acroissant encore quelque peu, le paramètre "taille" n'est seulement qu'indicatif et n'a que peu de valeur (évidemment, une petite espèce adulte d'une dizaine de mm n'atteindra jamais 23 mm).

Voilà en gros.
Bien cordialement,

Etienne
poulo
Membre
Enregistré le : mercredi 3 mai 2006, 8:55
Localisation : Yvelines

Lithobius forficatus ?

Message par poulo »

Est-ce bien lithobius forficatus ?
trouvé dans la maison...

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Poulo : France : 1 6 2006 : Rambouillet : 78120
altitude : 150 - taille : 2 cm
ref:9607
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Bobgaia
The Bob
Enregistré le : dimanche 7 mars 2004, 13:00
Localisation : Charente Maritime

Message par Bobgaia »

Bonjour Poulo,

Je viens d'ajouter ton sujet à ce fil de discussion.

Alors à ton avis ?
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s_cingulata
Membre confirmé
Enregistré le : mardi 1 mars 2005, 10:59
Localisation : Bouches-du-Rhône

Message par s_cingulata »

Bonsoir,

Je laisse un peu la devinette, pour rester dans l'optique "recherche perso à l'aide de précédents posts " amorcée précédemment. Je donnerais juste deux précisions :

-le spécimen est une femelle : l'observation de l'extrémité caudale de l'animal, plus précisément de celle du telson, permet de voir, en arrière du tergite de ce segment terminal, ce qu'à cette qualité médiocre et insuffisamment grossie, on pourrait penser être une épine ou griffe. En réalité, il s'agit de l'extrémité de la griffe des gonopodes femelle des l...........phes :wink: qui, même si les gonopodes sont insérés ventralement sous le segment génital I, peut parfois être un peu visible en vue dorsale comme c'est le cas ici.

-Il n'est pas possible d'aller jusqu'à l'espèce comme dans les autres cas qu'on a eu ici concernant les chilopodes.

Un 3ème message indépendant de celui-ci devrait éclaircir et apporter des éléments permettant d'en savoir un peu plus sur les chilopodes rencontrés lors de ballades naturalistes.

Bien cordialement,
Etienne
poulo
Membre
Enregistré le : mercredi 3 mai 2006, 8:55
Localisation : Yvelines

Message par poulo »

BobGaia a écrit :Bonjour Poulo,

Je viens d'ajouter ton sujet à ce fil de discussion.

Alors à ton avis ?
Je dirais un Lithobius sans plus ..."Il n'est pas possible d'aller jusqu'à l'espèce comme dans les autres cas qu'on a eu ici concernant les chilopodes. " dixit s_cingulata. J'ai bon...?

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