[Curculionidae] un charançon gallo-romain (IIIe S.) issu d'un cercueil en plomb

Insectes à élytres, les scarabées, coccinelles, charançons, carabes, etc. forment l'ordre le plus diversifié au monde.

Animateur : Lysbeth d'Alys

Avatar du membre
alastor
Animateur
Enregistré le : dimanche 7 mars 2004, 13:00
Localisation : Aubagne

Message par alastor »

Nicolas KOMEZA a écrit :Il est possible que cette espèce soit rentrée par les mêmes endroits que les radicelles.
Soit, probablement, très postérieurement à l'inhumation !
Si la Russie cesse le combat, la guerre disparaît, si l'Ukraine cesse le combat, l'Ukraine disparaît !

Balises :
Avatar du membre
J.H. Yvinec
Membre confirmé
Enregistré le : vendredi 8 décembre 2006, 21:01
Localisation : Compiègne

Message par J.H. Yvinec »

pour répondre a alastor
Certes il n'est pas évident de discuter du moment ou les taupins ont visité le cercueil.
Quelques éléments de réflexions :
Tant pour les insectes que pour les racines, il semble y avoir eu un phénomène de fossilisation.
Celui-ci touche en tout cas d'autres matières organiques présentes originellement dans le cercueil. Ce serait le cas pour du tissu ( habit/linceul) et de la fourrure qui aurait été collée sur les surfaces internes du cercueil en plomb.
Ceci veut dire qu'il y a une fossilisation/minéralisation qui se met en place assez rapidement.
Peux-t-on en déduire pour autant qu'elle a jouée sur les restes qui nous intéressent ? Et à quel moment ?
On a des éléments minéraux qui ont visiblement pu jouer un rôle in situ. De la chaux, de la pourpre et les sels de plombs ?

Maintenant en prenant le pb par un autre bout : quand le cercueil et son contenu ont-ils pu être attractifs pour les racines ? Car c'est bien les racines qui ont induit la présence des taupins, je pense. D'ailleurs le fait d'en retrouver morts/en place au sein de l'écheveau de racines me semble assez significatif.
je pense que sous terre dans un cercueil en plomb fermé (mais avec un trou d'évacuation des jus en dessous) la décomposition totale a pu prendre pas mal de temps : plusieurs années à plusieurs décennies. Suffisamment pour laisser le temps aux arbres/plantes du coin de s'y intéresser. Mais combien de temps cela est-il resté attractif ?
Une fois les matières organiques principales décomposées il ne reste que l'os. Celui-ci est une source de nutriments pour les racines. C'est certains je l'observe régulièrement dans mon métier. Mais ici les os ont-ils été attaqués (je vais demander) ? Et suivant le niveau d'attaque on aura une bonne idée de ce qui a motivé la présence des radicelles et donc d'une partie des insectes.
Sur la photo dont je dispose le tapis de racine n’est pas trop visible mais le sédiment et les racines contenues ne recouvrent pas du tous les os. Au mieux les racines tapisseraient le fond du cercueil sur quelques cm d’épaisseur.
Avatar du membre
alastor
Animateur
Enregistré le : dimanche 7 mars 2004, 13:00
Localisation : Aubagne

Message par alastor »

Des sels minéraux peuvent être attractifs pour des racines, même longtemps après la disparition des éléments organiques.

La présence d'humidité, qui a pu intervenir à n'importe quel moment (orage particulièrement violent, inondation, montée des nappes phréatiques ... que sais-je), a très bien pu relancer l'attirance des racines à plusieurs périodes par redissolution des susdits sels minéraux ... etc ...

Pas de polémiques dans mes propos, je m'interroge simplement "à haute voix" pour que tout le monde en profite, sur les difficultés à estimer la (ou les) périodes d'invasion par les divers insectes !
Si la Russie cesse le combat, la guerre disparaît, si l'Ukraine cesse le combat, l'Ukraine disparaît !
Avatar du membre
J.H. Yvinec
Membre confirmé
Enregistré le : vendredi 8 décembre 2006, 21:01
Localisation : Compiègne

Message par J.H. Yvinec »

non non pas de polémique effectivement. je l'entendais bien ainsi. moi aussi je m'interroge sur tout ça et j'essaie d'en tirer quelque chose.

j'ai envoyé mes/nos questions à l'archéologue (plus une ou deux autres) pour essayer de faire avancer notre compréhension de ce qui s'est passé.
Elle est aussi anthropologue et du coup, elle pourra peut-être ou un de ses collègues apporter des informations sur les phénomènes qui se produisent en espace vide et protégé.

Je me suis demandé aussi si il pourrait y avoir des phénomènes de condensation à l'intérieure. Je ne pensais pas à de possible remonté de nappe mais du coup je vais lui demandé si la nappe est affleurante ou au contraire très profonde à cet endroit.
Avatar du membre
Zétrik
Admin-galerie
Enregistré le : jeudi 30 juin 2005, 10:28
Localisation : Hérault

Message par Zétrik »

Car c'est bien les racines qui ont induit la présence des taupins, je pense. D'ailleurs le fait d'en retrouver morts/en place au sein de l'écheveau de racines me semble assez significatif.
Comme je me méfie de tout, je resterais très prudent sur cette affirmation, il serait interessant de connaitre la profondeur du cercueil ainsi que sa hauteur, autant les curcus endogés se déplacent en fonction du taux d'humidité comme l'a signalé Nicolas, et parfois assez profonds pour qu'on les retrouve dans certaines grottes donc leur présence ne m'etonne guère, surtout si le cercueil à pu préserver -en tant que milieu presque fermé- un taux d'humidité supérieur par rapport aux alentours, et puis, ils font ce qu'ils veulent puisqu'ils n'ont pas à remonter à la surface, ce sont des endogés strictes. Autant il me semble mais je peux me tromper que les larves d'Elaterides ne vont pas s'enfouir très profond.
je pense que sous terre dans un cercueil en plomb fermé (mais avec un trou d'évacuation des jus en dessous)
Et donc si j'ai bien compris, les radicelles se sont introduits par ce trou pour tapisser le fond, je vois mal des larves d'Elaterides passer la hauteur du cercueil plus celle de son enfouissement pour trouver à manger alors qu'elles l'avaient sûrement juste à côté et bien moins profond.....ou alors, c'est justement une question de préservation de l'humidité du -peut-être- au plomb....mais bon, ce ne sont que des pensées qui me viennent comme ça.
Selon Leseigneur, la biologie de nombreuses espèces est inconnue, il y a quand même eu des études faîtes en Bretagne sur plusieurs années par d'Aguilar (1961) sur le cycle larvaire de quelques espèces terricoles....
Je ne les possède malheureusement pas.

Une autre pensée qui me vient -dans le registre du temps induit par la décomposition des corps- est que s'il n'y a que des pupes de diptères, l'inhumation a du être rapide.
Avatar du membre
J.H. Yvinec
Membre confirmé
Enregistré le : vendredi 8 décembre 2006, 21:01
Localisation : Compiègne

Message par J.H. Yvinec »

de nouvelles info de l'archéologue :
je pense que les radicelles ont poussé après la décomposition totale du corps. Je ne sais pas ce qui les attire, peut être seulement l'humidité, d'ailleurs on en trouve beaucoup dans les fond des urnes funéraires or les os sont brûlés. Dans le cas qui nous occupe, la présence de chaux a probablement due empêcher la présence des racines, du moins durant tout le temps où elle était active, ce qui doit correspondre à la décomposition du corps. Il est difficile d'estimer la durée de la décomposition car de nombreux paramètres sont à prendre en compte. Une fourchette large donne entre 2 et 10 ans. Les racines étaient présentes essentiellement au niveau des pieds, donc vers les ouvertures localisées entre le petit et les grand s côtés de la cuve.

Commentaire bibi : les ouvertures ont du se produire sous la pression des terres et pas forcément de suite.

et j'ai redemandé infos sur la nappe et sur la profondeur d'enfouissement du cercueil.
Avatar du membre
J.H. Yvinec
Membre confirmé
Enregistré le : vendredi 8 décembre 2006, 21:01
Localisation : Compiègne

Message par J.H. Yvinec »

La profondeur d'enfouissement du cercueil est de 2,50 m sous la surface du sol.

Quant à la nappe phréatique, elle est assez loin à cet endroit car nous sommes à mi pente, sur un rebord de plateau. Elle n'a jamais pu pénétrer dans le cercueil en plomb.
En tout cas par remontée de la nappe.

Ca fait profond 2.5M pour des taupins qd même ca me surprend vachement
Nicolas Komeza
Membre confirmé
Enregistré le : dimanche 17 septembre 2006, 11:05
Localisation : Tarn

Message par Nicolas Komeza »

A mon avis les larves de taupins et autres espèces du sol ne descendent pas au hasard dans le substrat mais via les plantes. Je pense qu'ils suivent les réseaux racinaires comme nous les autoroutes et ne s'arrêtent qu'au niveau des radicelles, tendres pousses constamment renouvelées par la plante.
Pour la part, je pense que les insectes exploitent toute la hauteur du substrat utilisée par la végétation.

Nicolas

Retourner vers « Coléoptères »