Rectification immédiate sur les OGM, grâce à tcand : bien sûr, l’hormone de croissance humaine ne peut pas être extraite des bovins puisque ce n’est pas la même !
Voilà les conséquences d’une mauvaises relecture et d’un fâcheux amalgame entre l’Encéphalite spongiforme bovine (ESB) donnant les symptômes de la maladie de Creutzfeldt-jacob à des enfants (alors que c’était une maladie de « vieux ») ayant consommé des bovidés porteurs de l’ESB et la production d’hormone de croissance bovine (pour augmenter la lactation de 20%, alors qu’on croule sous les stocks de lait) et la production d’hormone de croissance humaine pour les enfants à retard de croissance. Dans les 2 cas à l’heure actuelle, comme le souligne tcand, la production est assurée par des bactéries car c’est beaucoup plus rentable que la chèvre !
Pour répondre à pito partiellement, puisque tcand s’est chargé de la partie transmission horizontale des
gènes : oui, il y a des animaux transgéniques utilisés à des fins de pharmacologie humaine . En plus des exemples précités, il y a des chèvres dont le lait renferme une protéine humaine qui manque aux enfants atteints de mucoviscidose, ou de brebis dont le lait renferme également une protéine humaine mais qui sert cette fois ci aux patients atteints d’emphysème , ou encore le porc dont les tissus n’expriment plus leurs propres antigènes ce qui permet de les employer comme « pièces de rechange » pour les humains, etc.
A ce sujet je signale aux parents que les OGM font partie de l’enseignement de la classe de seconde S. je n’ai pas le manuel sous la main mais il semble me souvenir que c’était une bonne approche, relativement objective.
Par "l'inertie de ses citoyens" ? Je voulais dire que la majorité des gens ne font rien si ce n’est de gueuler contre tout, mais dés qu’il s’agit de passer à l’action il y a moins d’« estrambord » comme on dit chez nous, c’est à dire d’enthousiasme.
La plupart des gens interrogés sont contre les OGM car ils ont entendus dire que c’était dangereux, mais ils ne vérifient pas les étiquettes des produits achetés et en définitive sont prêts à acheter des aliments en contenant surtout s’ils sont moins chers, et puis, « si c’est autorisé c’est que c’est pas dangereux ». C’est tellement reposant aussi de se laisser porter en délégant à d’autres le soin de décider pour soi.
Petit retour sur les papillons mais sans quitter le OGM (pour embêter gyp)
La première plante OGM cultivée en grand a été crée pour tuer un gros papillon, le sphinx du tabac par incorporation de la toxine Bt précédemment citée.
Ce sphinx qui ressemble à notre Agrius convolvuli, mais avec sur l’ abdomen du jaune au lieu du rose, et dont j’ai oublié le nom, n’était pas un problème majeur comparé aux pyrales et aux noctuelles parasites du maïs et autres cultures industrielles, d’autant que celles ci, avec le temps, commencent à montrer des résistances de plus en plus importantes à la toxine au grand dam des cultivateurs. De quoi inquiéter sérieusement les producteurs d’OGM dont les produits deviennent inintéressants. Et comme la résistance des papillons augmente à chaque génération, on sait qu’à terme on aura une population totalement résistante.
Pour essayer de limiter cette « catastrophe », on en vient à demander aux agriculteurs de consacrer 40% de leur surface à la culture de maïs non OGM pour maintenir une population normale des papillons parasites (non résistants à la toxine) de façon à conserver une population sensible qui, en, se croisant avec les résistants les empêchera d’avoir une descendance résistante.
Finalement, la culture des OGM, fait la promotion de la culture traditionnelle. Encore un petit effort et elle sera bientôt un défenseur de l’agriculture biologique !
Pour terminer, 100% dans le sujet du post : Les fluctuations des populations de papillons.
Parnassius apollo : Sur un suivi de prés de 30 ans mené de conserve avec Henri Descimon et ses collaborateurs dans le massif central, les alpes du sud , toutes les Préalpes du Vercors aux Diois et aux Baronnies, il en ressort le constat suivant :
Effondrement ou disparitions de la plupart des populations en limite d’aire donc essentiellement en altitude basse.
C’est le cas de beaucoup de stations de la Drome et du Vaucluse. Dans la plupart des endroits l’explication est claire et connue de tous : la fermeture du milieu par afforestation. L’Apollon est franchement un papillon de milieu ouvert même s’il se hasarde à butiner dans les chemins forestiers, sa survie dépend de l’ouverture du milieu (voir le post « vie et mœurs de l’apollon)
Dans le massif central sud on peut considérer qu’il est éteint du Gard, de l’Ardèche, de l’Aveyron et de la quasi totalité de la Lozère où seul subsiste le noyau du causse Méjean. Noyau florissant certes, mais qui ne s’étend pas en dépit de l’homogénéité apparente du milieu. Cette année toutefois, j’en ai vu un à plus de 5 km de la station habituelle et la station elle même était bien fournie, en tout cas nettement plus que d’habitude, au point que c’était de loin le paillon le plus commun. Croisons les doigts pour que cette embellie dure.
Comme j’ai un attachement particulier aux Apollon du massif central sud, je serai très intéressé de savoir s’il y a eu des captures datant de moins de 10 ans sur les Causses (en dehors du Méjean) et surtout sur le Larzac. Idem pour le mont Lozère et montagnes proches (Goulet) et les monts du Vivarais au sens large.
Dans la plupart de ces stations, il n’y a pas eu de modifications du milieu visibles, et j’ai essayé de trouverdes explications exposées plus haut.