[Carabus (Tachypus) cancellatus] Aubrac lozérien: variante chromatique

[Cerdo]

le mélanisme aurait donc un avantage sélectif dans certaines pop' (Thermorégulation?)

[le géorgien]

Peut-être pas en ce qui concerne notre cancellatus (encore que ? Là je pense plus à quelque chose de subie qu‘une réelle adaptation, mais va savoir Charles !) mais pour d'autres je pense effectivement que le mélanisme apporte une réponse à des conditions difficiles (on pense à la haute altitude, mais dans les milieux arides aussi !), comme chez certains batraciens, lézards et autres reptiles (vipères notamment...).

[carabus]

Pour les cancellatus mélanisants, tu as tout à fait raison, c’est subi et donc purement accidentel. Le mélanisme chez un reptile peut être intéressant pour pomper plus d’énergie solaire en altitude mais malgré ça, les vipères noires restent plutôt rares (celles que j’ai pu voir au dessus de 1500 m ne l’étaient pas). Mais ne dérivons pas (forum INSECTES )…

[Saturnin de la Poire]

à contrario, sur les terrasses sableuses alluviales des bords de la Loire, des espèces de Carabiques comme certains Harpalus (anxius, nottament, mais aussi pumillo) ont un taux de rufino impressionnant. Séléction thermique ? séléction homochromique avec le sable ?

[Cerdo]

ou dérive génétique??? en fait non, pas pour la loire, il n'y a pas de meilleur corridor biologique, donc pool de gènes bourrin en tous temps.
par contre en altitude, ou en isolement "anthropique"...

[vanderbergh]

à contrario, sur les terrasses sableuses alluviales des bords de la Loire, des espèces de Carabiques comme certains Harpalus (anxius, nottament, mais aussi pumillo) ont un taux de rufino impressionnant. Séléction thermique ? séléction homochromique avec le sable ?

....et que dire de la grande Nebria jaune des mêmes milieux Si jaune, si claire, que, si elle ne bouge pas, on ne la voit pas

[jules d'oc]

Merci à tous pour ce débat très enrichissant et cependant comme l'indique Daniel Prunier il n'est pas certain qu'un individu bronzé cuivreux ait pu virer au noir lors de l'hivernage et du fait d'une altération de l'épicuticule;était-il noir dès le départ ? -question bien difficile à résoudre...et je vous présente l'un de ces exemplaires aberrant provenant du même biotope,avec un reflet bleu qui résulte d'un artéfact de scan,car sur le cliché originel comme dans mes cartons la bête est entièrement noire;et à tout hasard je vous indique que le toponyme "Pont des Nègres"n'est pas en rapport avec quelque esclavagisme des temps anciens mais nommé ainsi depuis fort longtemps par les pêcheurs du coin en raison de la mélanisation des truites fario qui peuplent le Ruisseau des Plèches...curieux tout cela ! ...



jules d\'oc : France : 18 5 1986 : Nasbinals : 48

altitude : 1250 m - taille : mâle de 22 mm

ref:28214

[Daniel Prunier]

Sur plusieurs espèces de carabes soumis à de forts contrastes de température, un froid prolongé stope la chromatogénèse qui démarre au noir, puis bleu etc....
Je pense qu' il en est de même pour ce cancellatus d' altitude.

[jules d'oc]

Et de fait les forts contrastes de température sur l'Aubrac sont très importants,presque sibériens certaines années,avec des minima de moins 25 à moins 30°sur le territoire concerné;je n'ai plus en mémoire ce que fut l'hiver 1986,mais lorsque la Cascade du Déroc toute proche vient à geler en décembre,comme en 2001,alors l'on peut aisément imaginer les répercussions du froid sur l'entomofaume au moment de la maturation chromatique pour des individus "retardataires"et issus de pontes tardives lors d'un automne clément et brusquement transformé par un hiver anormalement précoce...car en règle générale le passage des températures agréables à celles difficilement supportables s'effectue sans transition ! ...

[jules d'oc]

Et concernant l'amplitude des variations climatiques il y aurait beaucoup à ajouter et notamment en matière de flore;nombre de plantes décrites se terminent par l'épithète"sibirica",ce qui est à la fois évocateur et trompeur ! - ces plantes ne nous pas venues de Sibérie,mais au contraire l'ont colonisée du Sud au Nord à la suite de la dernière période glaciaire il y a plus de 10.000 ans.A cette époque les glaces des régions arctiques dépassaient les 1.000 m d'épaisseur et si ces plantes se sont maintenues en Aubrac c'est bien à la faveur d'hivers froids...et permettez moi d'illustrer le propos avec l'une des plus remarquables poussant dans les marais tourbeux,Ligularia sibirica,rare en France,et partageant l'habitat de ces cancellatus...



jules d\'oc : France : 17 7 2006 : Nasbinals : 48

altitude : 1250 m - taille : capitule fleuri à un mètre de la litière

ref:28218