[Hym - divers] Disproportion entre hôte et parasitoïde !
Messagepar Rapha1 »
Une interrogation sur les différentes possibilités qui peuvent expliquer d'avoir un parasitoïde plus gros, voir beaucoup plus gros que l'hôte dans lequel il pond !
Quelques exemples :
Dans le cas de parasitoïdes ovo-larvaires ou ovo-pupaux comme ton Cheloninae, c'est un comportement tout sauf aberrant, ça s’appelle miser sur l'avenir. Je ne parle pas des oophages qui font tout leur développement dans l'oeuf hôte (Trichogrammes par exemple), mais de ceux qui vont accompagner la croissance de l'hôte en se faisant discrets. On appelle ça des parasitoïdeskoïnobiontes, qui gardent leur hôte vivant quelques temps avant de les manger.
L'avantage de pondre dans un oeuf ? Ca ne bouge pas, ça n'a aucun système immunitaire et c'est souvent en grappes.
L'avantage d'attendre avant de manger ? Il y a beaucoup plus à grignoter dans une larve ou une pupe, et en plus la pupe hôte va aller chercher un abri que pourra aussi utiliser le parasitoïde.
Pour ton Cynipidae, par définition phytophage, es tu sûr qu'il pique le puceron et pas la plante ? Ou bien ce n'est pas un Cynipidae, je n'ai pas les moyens de vérifier.
Dans le cas de l'Euphorinae sur puceron, l'explication koïnobionte peut éventuellement se tenir lorsque l'hôte n'est pas encore au stade imaginal. Encore que je n'ai aucune idée du stade de développement du puceron piqué. Une chose qui m'intrigue d'ailleurs: les Euphorinae (OK, celui ci en est bien un) sont connu pour parasiter des adultes appartenant à énormément d'ordres différents, mais je n'ai pas trouvé de référence à un hôte Aphididae. Alors que fais celui ci ? Il est pas abonné à Taxapad ?!
Autre fait à garder en tête, tes photos ne montrent pas forcément du parasitisme. Dans le cas d'insertion de l'ovipositeur dans l'oeuf, il peut s'agir de piqûre nutritionelle. Chez les Eupelmidae par exemple, on connait des cas de prédation d'oeufs. Mais en général (voire tout le temps), la piqûre nutritionnelle se fait sur le même stade que le parasitisme lui même, maman se contentant de dévorer des hôtes de moins bonne qualité pour pas se faire concurrence elle même. Donc je ne fais que reculer la question.
Heureux celui qui sait rire de lui-même, car il n'a pas fini de s'amuser.
Près de l'Euphorinae, ne serait-ce pas une jeune punaise plutôt qu'un puceron?
Il me semble que le Cynipidae est plutôt un Figitidae (cf. viewtopic.php?f=3&t=54953&p=868425#p868425) probablement à la recherche d'une larve de Syrphe.
Les parasitoïdes koïnobiontes ne tuent pas immédiatement leur hôte après l’avoir parasité. Ainsi, l’hôte reste mobile et continue de vivre pratiquement jusqu’à l’émergence du parasitoïde. Les espèces koïnobiontes peuvent ainsi pondre dans un hôte de petite taille incapable de supporter le développement d’un parasitoïde. L’hôte continue de se nourrir et la larve du parasitoïde demeure en dormance jusqu'à ce que la taille de l’hôte soit suffisante pour supporter le développement du parasitoïde (Hassell et Godfray 1992). De plus, les espèces koïnobiontes sont en général des endoparasitoïdes et doivent donc composer avec les défenses immunitaires de leur hôte. Leur capacité à parasiter des hôtes de petites tailles devient alors un avantage puisque ceux-ci ont généralement un système immunitaire moins efficace que les hôtes de plus grande taille (Godfray 1994). Ainsi, les œufs, qui n’ont pratiquement aucune protection, sont déposés dans un hôte n’ayant pas encore un système de défense bien établi. La larve du parasitoïde peut ensuite éviter les réactions immunitaires de l’hôte (qui s’est développé et possède maintenant un système immunitaire efficace) soit en développant elle-même des mécanismes de défense contre ces réactions immunitaires, soit en détruisant le système immunitaire de l’hôte. Contrairement aux parasitoïdes koïnobiontes, les parasitoïdes idiobiontes tuent ou paralysent leur hôte avant l’éclosion de leurs œufs, le développement du parasitoïde se fait donc dans un hôte mort ou paralysé (van Driesche et Bellows 1996). Puisque la croissance de l’hôte cesse lorsque celui-ci est parasité, les espèces idiobiontes auront tendance à pondre dans ou sur des hôtes matures pour offrir à leur progéniture le plus de ressources possibles (Godfray 1994)....
et
Paskal a écrit :Une chose qui m'intrigue d'ailleurs: les Euphorinae (OK, celui ci en est bien un) sont connu pour parasiter des adultes appartenant à énormément d'ordres différents, mais je n'ai pas trouvé de référence à un hôte Aphididae. Alors que fais celui ci ? Il est pas abonné à Taxapad ?!
Bilule a écrit :Près de l'Euphorinae, ne serait-ce pas une jeune punaise plutôt qu'un puceron?
Oui, cette bestiole avec ce que je croyais aussi être un puceron m'avait énormément surpris !
je dirais koïnobionte : mais le cycle est complexe : d'abord éclosion de l'oeuf, ensuite, la larve pénètre dans l'hôte, puis se développe (l'hôte est toujours vivant) et sort une fois "développé" (il doit encore grandir). la sortie tue l'hôte.