D'après les recherches de Jurgen, Ott sur la rivière Our il semble que leur capacités de dissimination sont très limitées (comparée à certains aeshnidae ou libellulidae). Elles naissent très près de l'eau dans la végétation qui borde la rivière et dans des zones riches en aulnes glutineux dont les racines plongent dans l'eau (la marche qui permet aux larves de sortir). Malgré leurs longues pattes elles ne vont pas souvent loin de l'eau à l'inverse des Epitheca par exemple. une particularité aussi c'est le fait de se métamorphoser en masse il n'est pas rare de trouver plusieurs dizaines d'
exuvies au même endroit. Très souvent les
exuvies se trouvent sur la végétation immédiatement rivulaire. La métamorphose ne dure pas très longtemps (un peu plus de une heure) mais un peu plus que chez les Somatochlora car les Oxy se métamorphosent souvent à l'ombre. Une fois nées, et après avoir essayé les instruments de vol en échauffant les muscles thoraciques comme toutes les libellules, les néonates filent se planquer dans la canopée proche pour s'y reposer. C'est à proximité des frondaisons que ce néonates vont chasser pendant leur maturation. C'est aussi à ce moment que les individus peuvent se rassembler par dizaines voir centaine au sommet des arbres. La période d'
émergence s'étalant, de nouveaux individus viennent toujours compléter les troupes alors que les premiers matures retournent vers les berges afin de s'attribuer un territoire journalier (pas grand, de quelques mètres à une dizaine de mètres sur lesquels ils chassent et recherchent les femelles. Celles-ci une fois matures descendent des arbres pour chasser et c'est à cet occasion qu'elles se font violemment prendre par les mâles territoriaux. Une fois fécondées les femelles vont explorer les racines de aulnes dans une attitude typique. Elles volent lentement, l'abdomen redressé à 30°, en faisant souvent des pauses pour inspecter de possibles sites de ponte. Comme les autres cordulies, les oxycordulies pondent de manière libre. Les femelles lâchent leurs oeufs unitairement sur les lieux qui leur semblent propices (entre les racines des aulnes). Si elles sont repérées par les mâles ceux-ci les attrapent et les forcent à un nouvel accouplement. L'expérience que j'ai tenté il y a quelques années montre la richesse des populations d'une zone. J'ai procédé comme suit: Capturer le mâle ou les mâles dominants du lieu, les soustraire à l'écart (dans un frigo box, frais (pour les calmer) et prendre le chronomètre pour voir combien de temps il faut pour qu'un individu nouveau vienne prendre sa place. Souvent moins d'une minute, ce qui me conforte dans l'idée que les effectifs suppléants ne sont pas loin. Deuxième observation, les effectifs sont nombreux. Puisque j'ai arrêté l'expérience après 18 prélèvements et je ne suis certainement pas venu à bout de la population de la zone. Voilà en résumé ce que je peux en dire pour avoir eu la chance de faire un suivi sur cette espèce dans une des zones les plus nordique occupée par cette espèce (une rivière belge).
Superbe photo d'un individu tout frais avec ses yeux roses (j'en rêve)
C'est bien une de mes préférée (cf mon pseudo)