Bonjour,
Je n'y connais rien en Géophile (ni en Myriapodes d'ailleurs)
C'est l'occasion de s'y mettre !

Les chilopodes et autres myriapodes sont intéressants à plus d'un titre, en dépit de leur "délit de faciès" : groupes peu étudiés sur lesquelles il reste des découvertes à faire même parfois en prospectant près de chez soi, certaines espèces sont relativement spécialisées sur le plan écologique (propres aux estrans (halobiontes), aux grottes (troglobiontes), aux forêts (sylvicoles assez strictes)...), et les chilopodes tout comme diplopodes sont d'utiles bioindicateurs pour les forêts, entre autres. Sur le plan comportemental, certaines espèces restent aussi largement à approfondir, mais saviez-vous que les géophilomorphes tout comme les scolopendromorphes s'occupent de leur progéniture jusqu'à plusieurs stades après la naissance ? Une particularité peut commune chez les arthropodes...

Bref, un champ d'investigations plus qu'intéressant s'ouvre quand on s'intéresse à eux, même s'ils n'ont pas de couleurs "chatoyantes" !
Votre démarche de recherche est en partie bonne ; déjà vous êtes dans le bon ordre (Geophilomorpha). Par contre, la famille n'est pas la bonne (mais à votre décharge, sur cette photo très imprécise, il est difficile d'aller plus loin sans avoir déjà un minimum d'expérience sur les chilopodes), c'en est une autre. En Savoie, surtout à cette altitude, on peut éliminer une bonne partie des espèces du sud. La FdeF (Brolemann, 1930) reste bien pour les géophilomorphes même si ancienne, mais difficile à utiliser sans de bonnes macrophotos au mieux si espèce facile, et surtout sans bino si espèce plus délicate (ou si zone géo délicate aussi, diversifiée en espèces, comme les Alpes-Maritimes, les Pyrénées, etc.). De plus l'espèce la plus probable de votre photo est rattachée par Brolemann avec une autre espèce ayant plus de pattes et qui était considérée jadis comme une simple forme (alors que c'est un
taxon bien distinct) : leurs nombres de paires de pattes sont donc mélangés dans Brolemann (1930). En fait, ici, l'indice prédominant est le nombre de paires de pattes (à creuser avec une faune armoricaine qui sépare les deux
taxons mélangés par Brolemann...), puis je vais vous souffler qu'il n'a pas un
tergite trapézoïdal et très certainement une forte dent à la
base de la concavité de la griffe forcipulaire
La réponse devra quand même être précédée d'un "cf." une fois trouvée, car sans bino ce serait peu rigoureux de confirmer avec cette seule vue (mais c'est certainement lui). Je donne un indice sur l'espèce en particulier dans mon précédent message
J'espère que cela vous aura aiguillé... et que d'autres collègues chercheront un peu aussi. Normalement, avec tous les indices, on peut trouver sans trop de problèmes !
Par la suite, l'idéal sera quand même de prélever le(s) spécimen(s), je suis sûr que Clovis et/ou Vincent se feront un plaisir de se les partager ; d'ailleurs, pour info, Clovis s'intéresse justement aux chilopodes du Nord-Pas-de-Calais
Etienne