Oryctes : France : Villeneuve-d'Ascq : 59650 : 30/07/2023
Altitude : 21 m - Taille : 30 mm environ Réf. : 327647
Bonjour,
Pour cet agrion trouvé sur une feuille de Lysimaque commune (Lysimachia vulgaris) au bord d'un bras d'eau très peu actif et même en partie asséché, je pense à l'inévitable et très fréquent Enallagma cyathigerum ( ) mais ce qui me gêne et me fait un peu hésiter c'est l'aspect de la fameuse "coupe" ou du fameux "champignon" sur S2 qu'ici je ne retrouve pas ou alors de manière très discrète, plutôt sous la forme d'un modeste accent circonflexe ou quelque chose d'approchant. S'agit-il bien quand même de l'espèce citée ? Merci d'avance.
Dominique
Oui, c'est Enallagma cyathigerum.
Un individu avec les marques noires abdominales un peu réduites.
Tous les autres critères permettant l'identification sont bien présents : larges bandes antéhumérales, un seul petit trait noir sur le côté du thorax, S3 à S6 partiellement bleus, S7 quasi entièrement noir et S8-S9 entièrement bleus...
C'est une des principales variations de coloration chez cette espèce, avec les femelles androchromes (ces dernières sont bleues comme les mâles).
Je trouve que pour s'en souvenir, le nom qui convient le mieux à ces mâles un peu différents, c'est porte soucoupe
Laisse nous t'dire que tu t'prépares des nuits blanches... Des migraines... Des "nervous breakdown", comme on dit de nos jours.
Audiard Les tontons flingueurs
Cette espèce est sujette à des reproductions massives où des dizaines d'individus se déplacent ensemble le long des berges des étangs, les mâles se bagarrant pour avoir des chances de s'accoupler avec les femelles et les pontes s'enchaînent aussitôt, des fois les femelles descendent à plusieurs dizaines de centimètres le long des végétaux aquatiques. Les mâles accrochés au départ ne suivent pas toujours jusqu'au bout.
Ces rassemblements impliquent tellement d'individus que c'est plus facile de voir les variations entre eux.
Laisse nous t'dire que tu t'prépares des nuits blanches... Des migraines... Des "nervous breakdown", comme on dit de nos jours.
Audiard Les tontons flingueurs
J'ignorais tout de ces rassemblements. C'est intéressant. "Les femelles descendent à plusieurs dizaines de centimètres le long des végétaux aquatiques"... descendent dans l'eau, je suppose, en profondeur. On comprend, dans ce cas, que les mâles n'aient pas forcément envie de suivre Et j'imagine que, sous l'eau, il s'agit de pontes endophytiques (même si ça paraît logique, je n'en suis pas tout à fait sûr) ?
D'après le guide parthenope, les œufs sont juste insérés dans la végétation aquatique, je pense que le développement dès l'éclosion se fait dans l'eau libre, surtout que ce sont des prédateurs qui ont besoin de vite grandir pour être moins vulnérables.
Laisse nous t'dire que tu t'prépares des nuits blanches... Des migraines... Des "nervous breakdown", comme on dit de nos jours.
Audiard Les tontons flingueurs
Merci, à nouveau, pour toutes ces infos. J'avoue que je ne connais pas ce "guide parthenope" : peut-on le consulter quelque part sur le site ? "Les œufs sont juste insérés dans la végétation aquatique"... c'est un peu contre-intuitif mais il s'agirait donc plutôt de pontes exophytiques. "Des prédateurs qui ont besoin de vite grandir pour être moins vulnérables" : on comprend ça ! Reste que, pour grandir, il faut déjà que les œufs ne soient pas gobés par d'autres prédateurs. Doit quand même y avoir pas mal de grabuge au fond des mares !
Si c'est inséré dans la végétation, c'est endophytique. Les oeufs sont abrités.
Ce sont les prolarves et les larves qui peuvent nourrir d'autres larves, poissons et autres.
Quand on voit ce qu'on voit et qu'on entend ce qu'on entend, on n'est pas surpris de penser ce qu'on pense.