[Scolopendra cingulata] S. oraniensis ?

de 9 à 376 paires de pattes...

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gpau

[Scolopendra cingulata] S. oraniensis ?

Message par gpau »

Bonjour,
J'ai pris en photo hier matin un scolopendre dans la réserve naturelle des Coussouls de Crau (dpt 13) dont le tergite 21 présente à mon sens un sillon médian (c'est le premier individu que j'examine) : photos sur Lien mort
Or d'après la clef de détermination (très simplifiée) du site insecte.org (https://www.insecte.org/spip.php?article14), et en se basant sur ce seul critère, il semblerait qu'il s'agisse plutôt de S. oraniensis que de S. cingulata.
Oraniensis n'étant actuellement connu qu'en Corse sur le territoire français, j'aimerai avoir des avis d'entomo aguerris s'interessant aux scolopendres.
Par avance merci de vos commentaires.
Gpau

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s_cingulata
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Enregistré le : mardi 1 mars 2005, 10:59
Localisation : Bouches-du-Rhône

Message par s_cingulata »

Bonjour,

Belles photos :)

Il s'agit de Scolopendra cingulata Latreille, 1829. La coloration est typique des spécimens de votre secteur (leur tronc est généralement très foncé, ce qui élimine souvent l'aspect nettement "annelé" observable ailleurs). Ce n'est pas repris dans le document SPIP, mais sachez que le tergite 21 de S. cingulata peut occasionnellement présenter un tronçon de sillon médian. Ce qui fait la différence, c'est que chez S. oraniensis, il sera toujours complet, et plus marqué. Les différences les plus discriminantes sont toutefois la différence de taille (40-60 mm pour les adultes oraniensis, contre 80-120 mm pour ceux de cingulata), la spinulation des prolongements coxopleuraux des pattes 21 (invisibles ici), et la spinulation des préfémurs 21. Ici, on voit en partie cette dernière, et même si l'angle de vue n'est pas favorable pour les compter précisément (elles sont situées sur la face dorsale-interne et ventrale), on voit qu'on a pas affaire à oraniensis car elles semblent bien trop peu nombreuses. (oraniensis : 20 à 30 épines en tout sur les préfémurs ; cingulata : moins de 10 épines sur ceux-ci, généralement 2 face ventrale et 2 à 5 (plus rarement 6) face dorsale-interne). Si votre spécimen atteint ou dépasse 80 mm sans les pattes (est-ce le cas ?), il n'y a même pas besoin de compter les épines ! :)

En France, S. oraniensis n'est connue qu'en Corse. Sa présence dans le midi est assez improbable (sauf cas d'introduction éventuel).

La clé SPIP de ce site est plutôt destinée au naturaliste photographe qui voudrait s'initier un peu à ce qu'il rencontre en mettant des noms de famille voire de genre, sachant qu'il ne disposera pas souvent de photos dans les angles permettant vraiment d'apercevoir des caractères comme la spinulation. Si vous souhaitez un document plus exhaustif, mieux vaut que vous vous procuriez cet article récent :

-IORIO E. & GEOFFROY J.-J., 2008. – Les scolopendromorphes de France (Chilopoda, Scolopendromorpha) : identification et distribution géographique des espèces. Riviera scientifique, 91 : 73-90.

http://asnatnic.club.fr/Publi.htm

Bien cordialement,

Etienne
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