Bonjour Arp,
Ta proposition de
Strigamia crassipes (C. L. Koch, 1835) est judicieuse car en tenant compte de la coloration d'ensemble, du nombre de paire de pattes (probablement 55, en tout cas au moins 53), et du fait que la dernière paire de pattes soit bien épaissie (comme c'est le cas chez le mâle de
S. crassipes, entre autres) c'est une idée qui se tient sans d'autres éléments. Malheureusement, en regardant attentivement ça complique les choses car on distingue nettement que l'individu possède deux sillons paramédians longitudinaux sur chaque
tergite... et
S. crassipes ne possède pas (ou quasiment pas) ces sillons bien distincts ici.
Un exemple ci-dessous en comparant le dos d'une partie du tronc bien éclairé et grossi (40 x) de
Strigamia acuminata (Leach, 1815) sans sillons tergaux à gauche [espèce très proche de
S. crassipes excepté le nombre de paires de pattes inférieur (au max. 43) et l'absence de sillon médian-longitudinal foncé sur les
sternites] et le dos de
Geophilus carpophagus Leach, 1815 pourvu des fameux sillons à droite. Un des sillons paramédian-longitudinal gauche est indiqué (ceux de droite sont invisibles car moins bien éclairés).

Etienne IORIO : France : 5 3 2002 : Metz, fort de Queuleu/Niederhaslach : 57/67
altitude : 220 m - taille : 38 mm env. pour chaque ex.
ref:35981
Ce qui renforce le fait qu'il soit très incertain qu'il s'agisse de
S. crassipes est qu'il est très rare de rencontrer des individus mâles à 55 paires de pattes (et assez rare à 53) dans le nord de la France alors que cela est plus courant dans le sud-est comme dans les Alpes-Maritimes par exemple. Ce sont les femelles qui atteignent le nombre de 55 dans la moitié nord (et jusqu'à 57 dans les Alpes-Maritimes), mais ici il s'agit d'un mâle donc...
S'il n'y avait pas la coloration à nette tendance fauve-rougeâtre et la possibilité de voir plus nettement la forme du
tergite forcipulaire,
G. carpophagus aurait peut-être pu faire un candidat car il a également les antennes assez courtes. Ceci dit, il serait délicat de le certifier sans bino (les mâles de
G. gavoyi Chalande, 1910 et
G. osquidatum Brolemann, 1909 pouvant aussi posséder 53 ou 55 paires de pattes).
A noter enfin que la coloration peut être variable. Ici un exemple de
S. crassipes plus clair, jaune-orangé :

Etienne IORIO : France : 11 11 2003 : Novéant : 57
altitude : 320 m - taille : 35 mm
ref:35982
Pour toutes ces raisons, dur de se prononcer sans examen sous bino surtout que l'ensemble de la région Poitou-Charentes n'a fait l'objet que de très peu de recherches sur les chilopodes : difficile de savoir s'il n'y a pas une ou deux espèces supplémentaires qui pourraient ne pas être présente dans mon petit ouvrage armoricain.
Si je trouve un peu de temps dans le futur, j'essairai quand même de peaufiner un peu la clé SPIP d'insecte.org de quelques familles et genres de chilopodes d'après photo, car des photos comme celles de Bruno (cf. les pseudoscorpions) sont très encourageantes pour tenter d'aller un peu plus loin même chez les géophilomorphes
A+
Etienne