Comme tous les êtres vivants, les araignées sont victimes de parasites. Parfois elles les sentiront à peine et parfois elles en mourront...
Qui sont ces parasites ? Quelles sont leurs tactiques et quels sont leurs buts ? Qui sont les victimes ?
Ces questions vont être abordées dans cet article. Au travers de définitions, d’exemples et d’illustrations nous pourrons prendre conscience de l’étendue du sujet, de sa complexité et des fabuleux mécanismes mis en place.
Cet article n’a pas de prétentions scientifiques. Il s’agit d’un travail de synthèse d’informations trouvées sur différents supports.
Marina CHAVERNOZ - 01/09
Avez-vous déjà observé des petites mouches semblant prendre des risques insensés auprès d’une araignée ? Eh bien, en fait, il ne s’agit pas du tout de la future proie mais plutôt d’une petite voleuse !
Trois familles de Diptères sont connues comme étant des cleptoparasites des araignées : les Cecidomyiidae (Didactylomyia longimana parasite des araignées telles que Nephila clavipes, Argiope aurantia, Mastophora bisaccata et Eriophora ravilla ( Araneidae )) , les Chloropidae et les Milichiidae (les genres Desmometopa, Phyllomyza et Neophyllomyza sont les principaux cleptoparasites de cette dernière famille). Elles ne mesurent pas plus que quelques millimètres et elles se nourissent en suçant la victime de l’araignée à l’endroit même où celle-ci se nourrit.
Des Thomisidae , des Araneidae , des Tetragnathidae et des Philodromidae ont été observées accompagnées de ces petites mouches. Probablement toutes les familles d’araignées en sont victimes.
La Thomise Misumena vatia tente de repousser ces petites mouches en donnant des coups de pattes vers celles qui s’approchent et en oscillant pour essayer de déloger celles qui sont déjà sur sa proie. Cette notion de défense montre bien que ces petites mouches sont des cleptoparasites et non des parasites commensaux.
Ces mouches sont probablement attirées par les produits volatiles de la digestion externe de l’araignée, en effet elles approchent toujours dans le vent et tentent souvent de se poser directement sur les parties buccales de l’araignée.
Desmometopa sp., de la famille des Milichiidae, s’attaquant à la proie d’une Araneus diadematus :
Chose étonnante, Didactylomyia longimana a déjà été vue sur des toiles géométriques sans rester collée ! Peut-être est-elle capable de passer entre les gouttes de colle...
Néanmoins, il arrive tout de même que ces voleuses se fassent attraper !
Dans la rubrique des cleptoparasites, il ne faut absolument pas négliger les autres araignées. Certaines sont opportunistes (juvéniles de Nuctenea umbratica ( Araneidae ) prélevant les petites proies sur la toile de maman), mais d’autres, sont spécialisées. C’est le cas d’un genre appartenant à la famille des Theridiidae : Argyrodes.
Les Argyrodes passent leur vie sur la toile d’autres araignées. Elles se nourrissent en prélevant les proies qui se prennent dans la toile. Elles poussent même le vice jusqu’à pondre leurs œufs sur cette toile.
En France, les Araneidae telles que Cyrtophora citricola, Argiope bruennichi, Argiope lobata, Larinioides folium, ... sont victimes de l’Argyrodes argyrodes. On peut également rajouter la Theridiidae Latrodectus tredecimguttatus, le Pholcidae Holocnemus pluchei, l’ Agelenidae Agelena labyrinthica... Le nombre d’espèces est certainement bien plus important que cela...
Ces Araignées ne causent néanmoins pas de gros dégâts à leur hôte. Elles ne font que prélever une partie de la nourriture. Argyrodes argyrodes serait incapable d’attraper sa nourriture elle-même et aurait des préférences nécrophages.
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A consulter également : De petites araignées parasites.
On a observé des acariens parasitant des araignées. Ces acariens sont peu étudiés et leur rôle exact n’est pas bien défini.
Comme il a été dit en préambule, ce travail est une synthèse. Le sujet est vaste et nos connaissances se compléteront d’année en année en fonction des nouvelles études. La description des mœurs des différents types / familles / espèces... montre bien que l’évolution a abouti à des comportements complexes de la part du parasite.
Au moindre mouvement de travers, les rôles peuvent s’inverser et le parasite devenir la proie. Ces mécanismes de parasitisme sont très variés et ne se mettent en place qu’in natura. C’est un vrai challenge pour un scientifique de les étudier mais c’est également une véritable opportunité.
Qui nous apportera la solution au mystère de la manipulation comportementale induite par les vers ? Qui nous en dira plus sur le rôle des acariens observés sur certaines araignées ? Si l’un de vous aujourd’hui, demain ou dans 10 ans a des éléments de réponses, qu’il les partage avec nous !
La plupart des informations proviennent de sources Internet fiables. L’article ayant été long à rédiger certaines adresses ne fonctionnent plus. Voici celles qui fonctionnent encore et qui n’ont pas déjà été citées dans le texte :
Et bien évidemment, le forum du monde des insectes !
Autres références :