Présentation de Coreus marginatus
Rencontre avec cet Hémiptère - Coreidae
mercredi 19 novembre 2008
par Vinz

Vincent DERREUMAUX - 11/08

Qui est donc Coreus marginatus (Linnaeus, 1758) ? Laissons-la se présenter elle même.

QUI SUIS-JE ?

Je m’appelle Coreus marginatus. J’ai deux sœurs au sein de mon genre mais elles vivent très loin, et je me sens bien seule en Europe. Dans la famille des Coreidae je suis l’espèce la plus courante. Vous pouvez me croiser dans toute l’Europe.

Coreus marginatus vue de dessus

COMMENT ME RECONNAITRE ?

Je suis ce qu’on appelle une belle bête car je peux atteindre 14mm, ce qui est pas mal pour une punaise ! Je suis facile à reconnaître car je suis toujours habillée pareil ! Vêtue d’une robe marron, j’ai les antennes rougeâtres avec le dernier segment très foncé.

Il est vrai que l’on pourrait me confondre avec mes cousins Enoplops scapha (Fabricius 1794) et Enoplops bos Dohrn 1860, mais je vais vous donner un secret pour nous différencier. Je porte fièrement deux petits tubercules entre les antennes que l’on voit bien en me regardant de dessus. Les Enoplops, eux, portent des tubercules à l’extérieur des antennes.

Coreus marginatus et Enoplops scapha

Il y a aussi la petite Syromastus rhombeus (Linnaeus 1767) qui est beaucoup plus frêle, plus petite (bien qu’elle puisse atteindre 12mm) et plus claire (beige). Bien que ses antennes rappellent les miennes, son abdomen est très différent puisque sa forme rappelle celle d’un losange.

A TABLE !

Je suis une grande gourmande. Vous pourrez me trouver sur des framboisiers et groseilliers, ou encore en train de siroter une mûre. Ah, vous la vouliez celle là ? Première arrivée première servie. Mais il en reste plein d’autres. Servez-vous je ne suis pas contagieuse. J’adore aussi l’oseille et plantes proches (Polygonacées), surtout quand la plante est sèche et la graine bien mûre. Vous aurez peut-être la chance de croiser un groupe de jeunes Coreus de divers âges (stades) sur ces plantes. Mais je goûte à bien d’autres végétaux. Je me nourris donc uniquement grâce à mon rostre qui me sert de paille pour pomper les substances nutritives dans les végétaux.

Coreus marginatus se nourrissant

1 AN AVEC MOI.

L’hiver j’hiberne. Je me réveille au mois d’avril. Je partage alors mon temps entre l’alimentation et la recherche de partenaire. Chez nous le mâle et la femelle sont semblables. Pas de différence morphologique visible. Une fois un partenaire trouvé nous nous assurons de perpétuer l’espèce.

Coreus marginatus s’accouplant

Après 1 à 3 semaines, la femelle pond entre 10 et 100 oeufs sur des végétaux ou au sol. Les oeufs éclosent dès le mois de juin. Vous pourrez croiser des juvéniles jusqu’au début de l’automne. Lors de leur croissance, ces jeunes passent par 5 stades en effectuant des mues.

Coreus marginatus muant

Mais déjà le froid arrive, et ceux-ci, qui ont bien grandi, doivent trouver un abri pour l’hiver. La boucle est bouclée.

À bientôt


BIBLIOGRAPHIE

  • Pierre MOULET, 1995 - Faune de France 81 Hémiptères Coreoidea Euro Méditerranéens

PHOTOS

  • Vincent DERREUMAUX, Magalie MAZUY
  • Avec la participation de Frédéric CHEVAILLOT
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