Oui. C'est d'ailleurs, avec la taille, ce qui me ferait préférer lituratus (c'était ma première impression), mais ce n'est pas un critère absolument imparable (les autres metacrabro peuvent parfois en avoir, généralement moins développées.
En fait, mon impression c'est bien Ectemnius lituratus.
Si l'on pousse un peu le raisonnement, et en ressortant mes boîtes: Je n'ai jamais vu ces taches chez cephalotes. fossorius en a souvent, mais très petites, pas contre il n'a jamais de jaune au scutellum ou aux axilles.
J'avais éliminé kirchenbaueri et spinipes qui ont les mandibules noires.
En forçant un peu… allez… je vous le fais à : Ectemnius lituratus (Panzer 1804) très probable (75% pour la galerie)
Du boulot comme ça, c'est vraiment à dégouter les gens qui se cassent le cul à faire des clés dichotomiques.
On voit bien les axilles jaunes et on voit bien que les bandes jaunes du tergite 3 et 4 ne sont pas largement interrompues: On est absolument certain qu'il ne s'agit pas de fossorius. (de toutes façons, j'ai oublié de le dire dans mon message précédent, bien que ça ne m'eût pas échappé: le collare est arrondi sur les cotés, sans la pointe qui différencie fossorius de cephalotes)
Les taches jaunes du propodeum, visibles sous un autre angle, sont vraiment grandes, la tache du post-scutelum est aussi très nette. Certes, avec encore plus de tache jaune au thorax on aurait été certain de la bestiole au premier coup d'œil, mais tout bien considéré, Ectemnius lituratus devient certain.
L'étendue du jaune est variable chez cette espèce, rarement un peu moins qu'ici, généralement plus, et dans certains cas, en plus du collare et du lobe pronotal, le prepectus est taché de jaune, parfois entièrement, une tache entre le lobe pronotal et la tegula, une tache au dessus du lobe pronotal, une tache sur le mesopleure; le pedicelle peut être marqué de jaune, parfois entièrement; l'étendue du jaune du scutellum et du metanotum (post-scutellum) peut être très grande et s'étendre atteindre presque les ailes postérieures; tous les fémurs peuvent être majoritairement jaunes, les parties sombres restantes n'étant même pas noires, mais brunes: Dans ce cas extrême, et même un peu moins, une simple loupe à main de terrain, ou de bons yeux comme j'en avais jusqu'à 55 ans, permettent de reconnaître immédiatement la bestiole.
je vois que ma nouvelle photo a bien décanté le problème. Merci beaucoup pour tous ces renseignements qui ne cessent de m'impressionner, même si je ne vais pas pouvoir retenir toutes ces infos. C'est un métier, ou en tout cas une passion très exigeante!
Ta nouvelle photo a aidé; mais auparavant la remarque de Jé, qui m'a re-déclenché la première impression intuitive que j'avais eu, m'incitant à creuser un peu plus.
Une fois de plus, on arrive à démentir l'idée que l'identification sur photo est impossible; par contre, à l'inverse, ça démontre la nécessité de collections de référence pour comparer (avec de nombreux spécimens pour voir les limites de variation).
Bonjour et Bravo à tous ...
Merci Patrick, pour cette véritable formation !
Carlos, ce n'était pas si mal d'être allé à Ectemnius, avec tous ces genres qui se ressemblent ...
(à tel point que le Spipoll les appelle des "guêpes")
Perso, je galère bien avec les Ectemnius, il faut des individus de bonne qualité pour avoir les poils (pour éliminer le sous genre Ectemnius avec les dives, guttatus, borealis...) et le regarder à sec pour bien voir les stries / ponctuations / carènes...
Patrick, peux-tu me dire ce que c'est que le prepectus ?
C'est vrai , car en effet pour les Ectemnius femelles, les caractères de coloration, assez variables à l'intérieur d'une espèce mais par contre assez semblables d'une espèce à l'autre, aident peu. On a donc besoin de voir la pilosité, les différentes sculptures, le clypéus (écarter les mandibules !). Il faut des bestioles très propres et bien préparées (les trucs qui ont trainé plus de 24 heures dans un piège jaune sont souvent assez pénibles à exploiter). Pour les mâles, comme sur photo, les antennes sont une aide considérable, souvent suffisantes à elles seules.