Alors, dans un premier temps, il faut compter le nombre de nervures sur les membranes des ailes : comme te l'a indiqué Cymatia, il n'y a qu'un seul groupe de punaises à en compter aussi peu, la superfamille des
Lygaeoidea. En éliminant les très typiques
Berytidae et
Piesmatidae, on arrive effectivement à la famille des
Lygaeidae (au sens large).
Ensuite, je vais t'aider un peu, parce que tes clichés ne permettent absolument pas de distinguer la forme des
buccules, et des tubercules antennifères, qui te permettraient de déterminer l'espèce, à moins que tu ne la reconnaisse à l'
habitus. (ce qui n'est pas tellement évident, compte tenu de la taille de la bestiole, on en convient...) C'est une punaise de la sous-famille des
Oxycarenidae, et, je sais que ce n'est pas évident au premier abord quand on est en Belgique, mais il faut rechercher des informations la concernant dans le
Faune de France n°84b, de Jean Péricart, 1998 (qui ne traite en fait pas de la France, mais de la région europ-méditerranéenne, Belgique comprise, donc.)
p. 33 de ce livre, tu peux trouver des informations sur ta bestiole, qui est très commune et bien connue,
Metopolax ditomoides. Avec ce nom, tu dois pouvoir trouver facilement plus d'informations sur cette espèce, fréquemment rencontrée dans les habitations.
C'est une punaise
phytophage (=végétarienne, parfaitement inoffensive, donc...) qui vit sur les plantes de la famille des
Asteraceae, comme la Matricaire, la Camomille et les Anthémis - et maintenant que je te le fais remarquer, je suis sûr que tu ne vas pas tarder à en trouver plein autour de chez toi.
Cet insecte est connu pour chercher refuge à l'intérieur des habitations l'hiver, pour se protéger du froid. Pas de souci particulier d'hygiène te concernant, donc, la seule chose qui l'attire, c'est que ta nouvelle maison est très accueillante. Et à moins d'en éradiquer toute trace dans la nature autour de toi, ils continueront à entrer à l'intérieur, à moins que tu ne calfeutres la moindre interstice, ce qui serait une très mauvaise idée, du moins si tu avais l'intention de respirer chez toi...
Première info, qui se veut rassurante, donc, aucune invasion ou prolifération chez toi - d'ailleurs, je peux t'assurer qu'aucune de ces punaises n'y est née : elles ont simplement cherché un refuge contre le froid, se sont invitées, et l'ont regrettées. Elles disparaîtront d'elles-mêmes dès que ce sera plus accueillant (et fleuri) dehors.
Une remarque concernant le recours aux insecticides et à une société d'éradication : ces punaises sont inoffensives. Ce n'est pas le cas des produits utilisés pour les tuer. Même si je ne la partage pas forcément, je peux parfaitement comprendre la gêne que peuvent représenter ces bestioles et qu'on cherche à s'en débarrasser. Mais dans ce cas, tu remplaces une nuisance par une autre : une simple gêne, sans aucun danger pour ta santé, a été remplacé par l'introduction de toxines dans ton habitat, ce qui n'est sans doute pas une très bonne idée. Le fait que tu continues à les voir mourir à l'intérieur de chez toi plusieurs mois après indique bien qu'il y a encore des produits résiduels dans ton habitation... Des produits que tu respires probablement tous les jours, et qui ne sont pas anodins pour ta santé... Si il fait beau, ouvre la fenêtre, tu constateras qu'ils disparaîtront d'eux-même. Si c'est trop pénible et qu'il te faut absolument t'en débarrasser, utilise l'aspirateur, et jette le sac après cela. Mais je pense que le vrai parasite, dans l'histoire, c'est Rentokil, qui a profité de toi pour te soutirer une ressource (de l'argent) tout en impactant sur ta santé : je crois qu'on est effectivement pas loin de la définition d'un parasite... La punaise, elle, n'est qu'un commensal, moins dangereux que le technicien. Si je ne minimise pas la gêne occasionnée, elle reste toute relative comparée à la bête beucoup plus grosse qui a saccagé ton habitat et compromis ta santé par la suite...