[Epomis circumscriptus] E. circumscriptus dans l'Hérault : présentation !

[jules d'oc]

A propos du Brachinus sclopeta identifié sur le post de Sweet j'ai évoqué les difficultés de photographies de ces petits coléoptères vivant le plus souvent en colonies où l'agitation est de règle ; mais il est une autre espèce partageant l'habitat de ces "bombardiers", s'inscrivant dans la tribu des Chlaeniini et répondant au vocable de Chlaenius (Epomis) circumscriptus (Duftsmid,1812).Et selon FE Epomis circumscriptus est toujours valide,je le représente donc in vivo et d'autant que je ne l'ai pas retrouvé dans la Galerie ; cette espèce rare est d'observation très délicate, vu sa célérité à se dissimuler dans un profond terrier. Inutile de tenter une fouille approximative, mieux vaut reposer la pierre et revenir une heure plus tard ; et pour le portrait s'armer d'une grande patience à terrain découvert où la fuite peut être contrôlée. L'individu représenté est un mâle reconnaissable à l'élargissement des tarses aux antérieures, aisément retrouvé dans mes captures anciennes du fait d'une fissure de l'élytre gauche, mesurant 22 mm ; les femelles sont en général plus corpulentes (22 à 25 mm), mais tous caractérisés par un pronotum et des élytres à reflets métalliques,d'un vert-bleuâtre, contrastant avec les épipleures jaunes. Ce cliché réalisé en bordure de l'Etang de Vendres n'est pas parfait, mais il remonte à l'ère ante-APN ! et cet Epomis doit bien être toujours en place, je l'avais aussi capturé à proximité de l'Etang de Capestang, ajoutant enfin qu'une brève tentative de piégeage s'était soldée par un échec...



jules d\'oc : France : 28 3 1993 : Vendres : 34

altitude : 0 m - taille : 22 mm

ref:29978

[kristof]

Merci jules d'oc pour tes exposés toujours interessants...Très bel insecte d'ailleurs.
kristof.

[jules d'oc]

Comme tu peux l'imaginer cet insecte est plus beau in vivo que préparé, c'est la raison pour laquelle je m'étais évertué à "l'immortaliser"sur son territoire ; de fait le graissage est habituel et il perd de sa superbe, mais il faut bien se résoudre à quelque sacrifice pour être absolument certain de l'identité. Sur le cliché suivant tu en jugeras, il s'agit de ma première capture et l'on discerne fort bien l'élargissement des protarses, de même que les palpes labiaux et maxillaires en forme de fer de hache (les savants disent sécuriformes !) - ceci étant la caractéristique des mâles...



jules d\'oc : France : 7 3 1990 : Vendres : 34

altitude : 0 m - taille : 20 mm

ref:29981

[vanderbergh]

c'est une espèce rare chez nous mais qui semble abondante eu Afrique (et ailleurs )
Elle vient facilement ( et abondamment)à la lumière ( c'est ce que j'ai constaté en début de la saison des pluies au Tchad en juillet 2006 .
C'est cette espèce qui fait que je reconnais immédiatement la provenance des couches sans savoir ce qui est écrit dessus : odeur tenace et présente encore aujourd'hui

[jules d'oc]

Pour l'odeur tenace entièrement d'accord, même des années après captures ; sa présence sur notre territoire doit remonter fort loin, lors de la dérive des continents, et R.Jeannel pour l'Afrique cite bien la synonymie de senegalensis (Gory,1833). Ce serait donc pour nous une véritable relicte qui tant bien que mal a pu se maintenir, mais dans mon département l'on ne peut affirmer que cette espèce soit très répandue, mais l'évaluation des contingents pose problème en tenant compte de ses mœurs volontiers nocturnes lors de la quête des proies ; dans la journée elle est toujours dissimulée sous des pierres fortement ancrées dans un sol détrempé et qu'il est difficile de parcourir (en plus en des secteurs pâturés par des taureaux de combat et qui avaient mis un terme à mes investigations ! mon courage ayant ses limites )...mais tout de même il faudra que je revoie cela ! ...et d'autant que ces biotopes abritent aussi le fameux Carabus (Limnocarabus) clatratus,de la ssp.arelatensis Lapouge si la systématique n'a pas évolué depuis, ce Carabe semi-aquatique se montrant de temps à autre en plein jour et traversant quelque chemin ! ...

[Zétrik]

Effectivement, j'ai obtenu les deux en piégeant au bord de l'étang de Capestang!

[Bernard]

Ah les étangs de Capestang et Vendres je m'y suis rendu souvent pour ces 2 espèces, sans succès.... y pu qu'à y retourner !
Mais je note les dates d'observation, j'y étais toujours plus tard.

[D.Terminator]

Ah bien, bien...
Question : comment fait-on pour chasser au bord de l'étang de Vendres ??
Je m'y suis rendu en 2002, à la même période (fin mars)...et je me suis fait "harponner" par un autochtone qui m'a fait remarquer que je ne devais pas pénétrer vers l'étang. Un autre collègue lyonnais quelques années plus tard s'est, lui, carrément fait "jeter"... C'était vers le "centre sportif " tout près du village donc.
Il y a un autre endroit plus à l'ouest où l'Epomis et d'autres bêtes sympas (pour les gens du Nord...) se trouvent paraît-il mais ce sont des prés à taureaux et je n'aime absolument pas ces bêtes beaucoup trop grosses pour moi !!
Merci aux spécialistes régionaux de me répondre...
Une remarque, l'Epomis se prend aussi au pont des Tourradons : 1 capture perso, une autre la même année par un collègue. Bon , à l'époque, il y avait encore quelques blocs de pierres...Maintenant c'est bien "propre" et il faudrait piéger... La date : début mai, comme quoi...

[Bernard]

Oui au Pt des Tourradons j'y ai passé une journée en novembre dernier sans doute pas la meilleure période pour l'Epomis...
Dans le secteur c'était encore relativement la cambrousse, donc préservé(?), mais j'ai pas connu avant !
Et si Vendres est difficile d'accès, ce que je trouve aussi, que dire de la Camargue....Faut se mettre de mèche avec les locaux

[jules d'oc]

Pour répondre à D.Terminator, je dirai remarque pleine d'intérêt : comme lui je me suis fait "jeter" manu militari à plusieurs reprises par quelque garde peu compréhensif et sous le prétexte que j'allais porter atteinte aux couvées de canards ! avant-hier et désireux d'éclaircir une possible question je me suis rendu aux abords de l'Etang ; grande déception ! les taureaux de combat n'étaient pas au rendez-vous, mais des clôtures infranchissables empêchent toute progression vers les zones marécageuses : donc si vous devez un jour être attirés par E.circumscriptus et autres espèces, allez donc vers l’Étang de Capestang en passant par le hameau de Périès, là je n'y avais pas trouvé de résistance farouche et il me faudrait à nouveau revoir la situation actuelle afin de n'induire personne dans l'erreur...
Seule consolation de ma dernière sortie à Vendres, la localisation d'assez nombreux pieds fleuris de Asphodelus fistulosus ! ...