Nous nous observons un moment, lui faisant semblant de ne rien voir, moi faisant celui qui n'est pas concerné.
Tentant de disparaitre derrière les branches, je fais quelques pas mon appareil photo en main. il disparait. Probablement par le chemin des carrières.
Je le suis. Il faudrait être chevreuil ou sanglier avec ces cornouillers, aubépines et ronces sur le chemin.
Je me sens en terrain hostile, enfermé par la végétation, épié. L'impression que c'est moi le gibier maintenant. Terminator ?
ça y est, ça me chatouille dans les cheveux. Une araignée sans doute. Je l'écarte d'un revers de main. mais ça recommence bientôt.
Finalement je découvre ce petit monstre, la mouche du cerf.
Avec ses grosses pattes écartées, son allure surbaissée, son petit abdomen caché sous ses ailes, elle a une bien étrange allure !
Elle est maintenant à terre, sur la mousse. Elle tente de voler, par petit bonds de quelque centimètres, vers moi.
Je change de place, elle change de direction. Je me met derrière elle. Elle a déjà fait demi-tour. Ses radars détecteur de chaleur ne quittent pas leur cible.
Elle progresse, atteint une mousse à 2 cm du sol, puis de là parvient à prendre de la hauteur sur une herbe à 10 cm. Bientôt sur moi ?
J'avoue être un peu inquiet, crainte de ne pouvoir m'en défaire si ellel m’atteint de nouveau par derrière.
Je m'éloigne promptement, profitant de son vol laborieux pour lui échapper.

Grenant (52) 12 septembre 2012. Longueur 8 mm de la tête au bout de l'aile.