[Prodasineura laidlawii] [Malaisie]

[tioneb]

Prodasineura laidlawii est un habitant de la forêt et de ses rivières en péninsule malaisienne et Thailande, que nous avons rencontré de nombreuses fois. Il se plait dans les flaques de lumière qui parsèment l'ombre dense de ce milieu.


Malaisie Ampang Forest Reserve, 26 août 2013.
La saillie des organes génitaux secondaires sous le 2° segment paraît importante relativement à la finesse de l'abdomen.

Il porte 2 taches rectangulaires, originales, entre les 2 yeux. Les fines bandes bleues, presque complètes, de son synthorax semblent se prolonger en avant sur le pronotum. Les 2 derniers segments, ainsi que les appendices anaux sont largement bleus sur leur partie supérieure.


Malaisie, 4 septembre 2013, Taman Negara.


Malaisie, 2 septembre 2013, Taman Negara.

Il mesure environ 35 mm.

[Cochet]

Et tioneb qui continue de décliner ses découvertes exotiques, sympa qu'il se plaise dans les taches de lumière, ça facilite la prise de vue !
Alain

[Shashinman 13]

Oui, heureusement il ne se cache pas à l'ombre dans la forêt Encore un beau reportage bien illustré

[dgas]

C'est le retour de ce genre de Protoneuridae qui rend dyslexique (le titre!)
Celui-ci est moins élégant que Prodasineura notostigma que tu nous avais présenté en septembre, mais n'a pas du être si facile que ça à trouver.
L'as-tu observé au bord de l'eau ?

[tioneb]

Ah décidemment je n'y arrive pas avec ce genre!
Je corrige le titre, c'est bien comme l'écrit Denis Prodasi... et non Prosadi... comme je l'avais écrit...

Non, comme je l'écrit nous l'avons rencontré souvent, 8 fois en 15 jours, au bord ou au dessus de l'eau.

[Eau d'O Nat]

Puisqu'il s'agit de difficulté avec les nom, voici la question que je me pose depuis pas mal de temps: Lors de tes voyages, quel est le pourcentages d'identification faites 'à la maison', car je suppose que vous rencontrez pas mal d'inconnus sur le terrain ? Sans doute aussi que vous faites des débriefing pour les cas litigieux ?
En tous cas bravo, parce qu'avec des contrastes aussi violents, la photo là c'est pas facile.

[tioneb]

Jean-Pierre, nous partons avec une liste des espèces susceptibles d'être rencontrées. Tous les soirs nous nous réunissons et passons la liste en revue; discussion, on vérifie les photos, pour ceux qui ont des pc, ou sur les APN. En Malaisie, je dirais que 85% des espèces ont été identifiées sur le terrain, 5% lors de ces réunions et le reste (de ce qui a été identifié) l'a été à la maison.
En Malaisie nous avions 2 bouquins, 2 guides d'identification (un sur la Malaisie,l'autre sur Singapour). Actuellement j'ai traité environ 60 espèces sur la centaine que j'ai prise en photo et je n'ai eu de problème sérieux (ce qui ne veut pas dire que je ne suis pas planté pour d'autres) qu'avec la ressemblance Aethriamanta gracilis / Brachydiplax chalybea (ce qui devient risible une fois qu'on s'est bien mis dans la tête les critères) et la similitude Neurothemis fluctuans/ramburii. Pour ces dernières espèces j'ai encore aujourd'hui échangé des mails avec A.G. Orr (auteur du guide de poche sur la Malaisie et d'un très beau bouquin sur Bornéo). Sans expérience de terrain, je crois que c'est ce genre qui nous laissera le plus de photos en sp. (et bien sûr quelques femelles).

Au Panama, nous avions avec nous Dennis Paulson, donc une des meilleures références de l'odonatologie mondiale, spécialiste de l'Amérique centrale et de l'Amérique du Nord, qui nous avait préparé un guide photo des espèces susceptibles d'être vues sur place. En cas de doute je lui faisais voir les photos sur le pc le soir, c'est commode! Malheureusement sa compagne (qui en connait un rayon!) est tombée malade et ils ont du partir au milieu du séjour. Alors au retour, malgré les check lists du soir, grosse galère une fois en France, surtout pour les Argia. Je n'ai fini que 7 mois après le voyage, après avoir échangé des dizaines de mails avec Dennis...

Il n'y a pas de livre pour cette région et c'est le même problème qu'affronte Denis en Guyane. Il y a bien un bouquin sur le Brésil, 2 en fait pour les zygo seulement, mais pas vraiment bon marché, je ne sais si Denis les a acquis?
Peut-être y-a-t'il des bouquins en Espagnol ? Ne connaissant pas je n'ai jamais fait de recherches dans cette langue.

[dgas]

Je rebondis sur les propos de Benoît :
Pas de livre style guide de terrain pour l'essentiel de l'Amérique du sud, pour l'Afrique c'est pareil (même si ça pourraît changer bientôt…).
Reste une somme de publications scientifiques, de clés, de recueils de clés qu'on finit par trouver avec un peu de patience.
Pour le Brésil, le livre "Damselflies of Brasil, de Lencioni, publié en 2005 est la recension des schémas des pièces anales et sexuelles de toutes les espèces de zygoptères connus à l'époque pour le pays. Sur le terrain, ça ne sert à rien. Pourtant, ce travail a servi de base à la description de dizaines d'espèces nouvelles depuis...
Leq clés sont basés sur l'étude des spécimens fixés dans les muséums. Avez vous remarqué que dans la plupart des descriptions scientifiques d'espèces d'odonate, la couleur des yeux n'intervient pas ? C'est qu'elle disparaît post-mortem.
Le lien entre ces specimens de muséum et les belles libellules vives et colorées qu'on voit au bord des eaux reste très largement à faire. C'est un jeu de patience qui m'amuse beaucoup.
Les pays développés sont un peu l'exception dans ces matières, où tout est assez bien connu.

[Eau d'O Nat]

Merci beaucoup Benoît pour ta réponse détaillée qui répond en tous points à ce que je souhaitais savoir. Je suis admiratif ! Quel investissement en temps de recherches, et en connaissances préalables pour être en mesure d'identifier 85% des sujets sur un terrain que l'on découvre, puis au retour rebelote, recherches et échanges pour nommer les OPNI (odonates posés non identifiés). Ainsi à chaque pays visité, sa part de mystère, et c'est reparti...
Pour dgas le problème semble différent, je le suppose 'défricheur' résident. Pas ou peu d'ouvrage de référence comme notre bible, mais le plaisir de la découverte à tous les coins de nature ?
Ta remarque concernant de la perte de couleur des yeux post-mortem m'a fait me souvenir que l'an passé en photographiant un jeune gomphe, le faisant monter sur un doigt, puis le reposant sur un végétal, j'ai eu le sentiment que cela lui avait été fatal, effectivement il ne bougeait plus, et le jaune a rapidement terni ... il était mort, et moi bien dépité.

[tioneb]

Quel investissement en temps de recherches

Je ne "vis" pas ça comme ça, tu sais bien, c'est un pur plaisir!