scolopendre

[dan13]

bonjour,
voilà il y a 2 jours j'ai trouvé un scolopendre coupé en 2 la partie avant est dévorée par des fourmis mais l'arrière est encore vivace. c'est à dire que la partie arrière se déplace encore, se met à l'abri sous une pierre!!!!, répond quand on la stimule avec un bâton par exemple.
je voulais comprendre à quoi est dû ce phénomène... merci de m'éclairer!!!

[dan13]

deux jours qu'il est dépourvu de tête c'est quand même fou non?

[Gyp']

Désolé Dan13 mais pourrais-tu nous faire une jolie photo de l'arrière-train de cette scolopendre (c'est féminin, et oui...)...
En +, sorti des "6 pattes", je ne vaux presque rien
A+
J-P.

[guillaume]

Je pense que tu confonds la tête avec le postérieur de la bête.
Les 2 appendices portés par le pygidium peuvent faire penser à des antennes...

[guillaume]

Au fait quelqu'un sait comment s'appellent ces 2 appendices sur le cul de certains myriapodes?? J'ai pas trouvé sur le net

[dkeith]

j'ai trouvé: pattes anales...

[s_cingulata]

Bonjour,

Les scolopendres et autres chilopodes possèdent, dans chaque segment pédifère, une paire de ganglions nerveux relativement bien individualisés (l'ensemble des ganglions métamériques forment ce qu'on appelle la chaîne nerveuse ventrale de l'animal), ce qui peut conduire à ce genre de réaction nerveuse en cas de section en deux du tronc de l'animal.

La réaction du tronc aux stimuli est dûe au fait que chez les chilopodes, bien que les antennes soient le principal organe sensoriel tactile, tout le corps des animaux reste plus ou moins réactif au contact direct. Quant au fait que le tronc réagisse à la lumière en se cachant sous une pierre, c'est dû à une faculté dermatoptique du tronc de ces animaux. Autrement dit, lorsque par exemple vous éclairez vivement la partie postérieure du corps d'une quelconque scolopendre ou géophile, alors que la partie antérieure comprenant la tête et ses organes ocellaires (quoique la vision des chilopodes soit très faible hormis chez les scutigéromorphes ; elle ne joue principalement qu'un rôle de régulation vis-à-vis du rythme nycthéméral et donc de la biologie de ces animaux) se trouve dans une relative obscurité, le chilopode réagit tout de même et a tendance à se cacher complètement sous l'écorce avoisinante, par exemple. Ceci est dû à un dispositif nerveux complexe qui n'a pas encore été étudié de façon approfondie.

La paire d'appendices sur le "cul" de certains myriapodes n'est autre que la dernière paire de pattes de ces animaux ; ainsi, sur la photo de Guillaume -Scolopendra cingulata Latreille, 1829 (Chilopoda, Scolopendromorpha, Scolopendridae)-, il s'agit des pattes 21.
Préférer le terme de "pattes terminales" plutôt que celui de "pattes anales", car au sens strict du terme, le terme "anal" désigne le dernier segment dans la métamérisation de l'animal, qui n'est pas celui possédant la dernière paire de pattes. En effet, en arrière du dernier segment pédifère viennent s'implanter un segment intermédiaire, deux segments génitaux et un segment anal (ce dernier comprenant les valves anales excrémentatrices), rétractés en position de repos chez les scolopendres mais visibles en vue ventrale à un fort grossissement chez les lithobies, géophiles et scutigères.

A noter que chez les symphyles, une des quatre classes de myriapodes, la dernière paire d'appendices n'est pas une paire de pattes, mais de filières.

Cordialement,

Etienne

[guillaume]

Alors là chapeau!
Merci pour toutes ces infos!