Ci-après trois photos d'une araignée trouvée sur la porte de notre appartement à Villeurbanne. On l'a vue parce que le chat avait l'air "bizarre" : il fixait quelque chose. L'araignée et la porte étant de couleur proche, ce n'était pas évident de la voir. Désolé mon chat, c'est moi qui l'ai attrapée avant ;-)
JP. Martz : France : inconnu inconnu inconnu : Villeurbanne : 69100
altitude : 181 m - taille : 7 cm ref:4885
Il s'agit d'un mâle Tegenaria parietina (Agelenidae). Cette espèce est en général plus grande que la bien connue Tegenaria duellica (= T. gigantea), ce qui en fait la plus grande espèce française de la famille.
Bonsoir,
c'est assez simple pour les araignées.
Les petites pattes de chaque côtés des chelicères sont équipées d'un bulbe en bout. Ce bulbe sert d'organe copulateur au mâle pour inséminer la femelle.
D'autre part pour les grosses tégénaires (je ne sais pas pour les autres), les mâles ont nettement plus d'envergure pour les pattes, leur abdomen est nettement plus petit que les femelles.
Il n'est pas surprenant que l'on rencontre ces araignées en cette période et souvent on pense qu'a l'approche de l'hivers elles viennent se mettre à l'abrit. Il n'en est bien sûr rien, les mâles viennent de faire leur dernière mue et sont maintenant à la recherche de la toile d'une femelle.
Cette quette est dangereuse dans nos habitations car ils risquent plusieurs mésaventures dont la conclusion leur sera fatale :
-1- rencontrer un bipède, masculin et féminin (c'est presque pareil), le féminin (mais il y a des exceptions) va tout d'abord hurler et monter sur une chaise, puis le masculin qui se trouve dans les parages va accourir et à peu de frais va pouvoir démontrer toute sa puissance en écrasant l'animal repoussant d'un violent coup de sa charentaise. Si c'est le masculin qui est rencontré en premier, il fera probablement la même chose avec moins de violence, n'ayant pas à montrer de quel courage il est capable de faire preuve.
-2- glisser dans un récipient aux bords glissants. Il ne pourra pas alors remonter et va finir desséché au fond. Il est à noter que le récipient peut être dans un endroit reculé ou bien trôner dans la salle de bain (on l'appelle généralement une baignoire) ou dans une cuisine (on l'appelle alors évier). Dans les deux derniers cas, il y a de forts risques que l'araignée se retrouve soudainement dans la première situation décrite un peu plus haut !!!
-3- à force de chercher et de ne pas trouver, il va se fatiguer et risquer alors de croiser les fils tendus jusqu'au sol d'une collègue (Pholcus phalangioïde) qui en fera son casse croute.
Il peut arriver que le mâle en goguette rencontre enfin la retraite d'une femelle en état de le recevoir et ils vont cohabiter quelques temps sur la même toile chassant alternativement, celui ayant le plus faim se jettant sur la malheureuse proie.
Je trouve cette araignée fort sympathique et en ai eu quelques unes en élevage dans ma chambre (dans des recipients adaptés). J'étais alors étudiant. Cela présentait, outre le fait qu'elles me tenaient compagnie, l'avantage de les voir vivre de l'oeuf jusqu'à l'adulte sur plusieurs générations, mais aussi que ma mère ne venait pas trop faire le ménage dans cette partie de ma chambre.
Si vous en rencontrez une, essayez de lui faciliter la vie en la mettant au bord d'une belle toile au fond du garage ou du grenier. Vous la verrez alors avancer sur la toile quelques pas puis stopper et agiter son abdomen de quelques vibrations transmises à la toile par l'ensemble des pattes, puis progresser encore pour recommencer le manège. Si par chance un autre mâle se trouve déjà sur les lieux, il va venir à la rencontre de l'intrus et s'ils sont de taille similaire, ils pourront alors aller jusqu'au contact où celui qui parviendra à mettre ses pattes antérieures par dessus celles de l'autre aura montré sa supériorité. Le plus failbe (ou le plus petit) prendra alors la fuite. Il peut arriver qu'ils se mordent les pattes mais l'issue n'en sera pas fatale.