Hello,
Vu que je m'intéresse également aux libellules

, je me permets de relater ici quelques obs. relatives à la prédation des araignées sur des odonates vu que ce sujet semble vous intéresser. En fait, il n'est pas rare que des libellules tombent dans des toiles d'araignées. Ca semble en effet être beaucoup plus souvent des anisoptères, et je pense qu'une bonne partie des captures est réalisée à l'
émergence de ceux-ci, ce qui est appuyé par la biblio pour certaines espèces. Certaines espèces araignées orbitèles, telles que notamment certains Araneidae, ont été étudiés quant à leurs méthodes de prédation et il a été démontré que plusieurs espèces ripicoles capturaient fréquemment des anisoptères et d'autres insectes à vie larvaire aquatique lors de l'
émergence. Les
Larinioides tels que l'espèce illustrée ici (je laisse ceux qui veulent chercher trouver l'espèce, à moins que cela n'ait déjà été proposé sur le forum araignées

), font partie de ces espèces. J'ai également pu voir qu'
Argiope bruennichi , qui dans le pourtour méditerranéen, se trouve principalement dans les zones humides telles que marais et étangs, capturait beaucoup d'anisoptères tels que
Libellula fulva,
Sympetrum fonscolombii,
Sympetrum meridionale,
Orthetrum cancellatum et d'autres que j'ai listés au fur-et-à-mesure de mes obs. La toile d'
A. bruennichi est confectionnée à quelques dizaines de cm au plus au-dessus des eaux stagnantes végétalisées, ce qui en fait un emplacement rêvé pour capturer des libellules à leur
émergence. Cette capture a certainement lieu dans la plupart des cas lors du tout 1er envol de l'insecte, après qu'il ait exuvié...
C'est d'autant plus intéressant que dans le nord-est- de la France, la même espèce,
A. bruennichi, préfère les milieux thermophiles bien exposés, surtout des pelouses méso-
xérophiles et
xérophiles (et parfois quand même aussi des zones humides bien ouvertes), et du coup elle "échange" les anisoptères ciblés dans le midi contre des orthoptères car la toile est tissée à environ 20-30 cm au-dessus du sol entre les herbacées, et du coup nombre d'orthoptères tombent dans leurs pièges.
De mémoire, pour les zygoptères, je n'avais relevé qu'
Ishnura elegans dans une toile d'Araneidae. Ceux-ci semblent donc bien "esquiver" les pièges soyeux des araignées comme cela a été dit plus haut. Enfin, malgré le "drame" que représente la capture d'une libellule par une araignée pour l'odonatologue, cette capture permet parfois de "bonnes coches" odonatologiques et une obs. intéressante pour celui qui est aussi arachnologiste

.
Bonne journée,
Etienne
Nota : en épluchant un peu la galerie, on peut même trouver un exemple supplémentaire de zygoptère capturé par une araignée orbitèle (encore
Larinioides, ici
cornutus, qui est vraiment une espèce commune au-dessus des milieux humides stagnants et faiblement courant) : un "doublé"
Pyrrhosoma nymphula !