La question soulevée est intéressante. En France, les différents classements des zones d’intérêt patrimonial (faune, flore, géologie, paysage, etc.) sont complexes. Difficile de s'y retrouver entre les zones d'inventaires (ZNIEFF, ZICO, etc.), les arrêtés de protection du biotope, les Natura 2000, les Réserves Naturelles, etc. Pour ces dernières, la gestion en est confiée à des organismes divers (associations, ONF, ONCFS, parcs régionaux, etc.). Il est vraie qu'elles sont pour la plupart accessible à tous, et sous la surveillance d'un garde. L'accent est généralement mis sur la pédagogie. Les gardes font plus souvent de la prévention et de l'explication, plutôt que de la répression et verbalisation. De plus, je ne pense pas que les gardes des Réserves Naturelles fassent ce métier pour coller du PV à chaque personne sortant des sentiers battus.
Je ne connais pas beaucoup de Réserve Naturelle fermée au public. Je citerais le lac de Grand-Lieu (44). Parallèlement, la Réserve du Pinail (86), où je me rends régulièrement, est ouverte au public et chacun peut effectivement y admirer la belle population d'odonates du site.
D'une manière générale, tant que les visiteurs respectent les lieux, les habitats naturels et la tranquillité des espèces qui les occupent, je ne vois pas de raison de les interdire au public. Je trouve que c'est même le meilleur moyen de faire de la pédagogie et de faire comprendre aux non-initiés l'importance de la préservation de la biodiversité. A l'inverse, si les mecs entrent dans une zone d'intérêt pour les odonates en couchant toutes les herbes et en jetant des canettes de bière dans l'eau, il est clair que la question de la fermeture se pose. C'est bien là toute la question : préserver coûte que coûte au risque de faire des sanctuaires réservés à quelques élus ou préserver en essayant de communiquer sur l'intérêt de la démarche.
Enfin, pour répondre à Mercuriale sur le sujet des zones publiques et privées, le fait qu'un terrain public (qui appartient à l’État) ne signifie pas systématiquement qu'il est ouvert au public. Par exemple, une forêt domaniale gérée par l'ONF, est bien la propriété de l’État mais le droit de passage est souvent très règlementé (l'accès est souvent limité pour des raisons de sécurité incendie, en témoigne les barrières à l'entrée des forêts). En revanche, je te rejoins complètement sur l'appropriation de certains chemins communaux par les riverains. L'argument d'être citoyen de la commune ou non est fallacieux (je m'efforce de rester poli mais ce n'est pas ce mot là qui m'est venu en premier

).
Le caméléon n'a la couleur du caméléon que lorsqu'il est posé sur un autre caméléon. (F. Cavanna)